Eclat d'ambre [Terminé ; en attente de correction ]

Aftermath

Debout sur le trottoir, je reste abasourdi par les derniers événements et leur issue. Je n'en reviens toujours pas. Il était là, devant moi, dans mes bras. Et une seconde plus tard, il était à mes pieds, baignant dans une marre de son propre sang, une balle entre les yeux. 

Je regarde les flammes s'élever dans les airs, emportant avec elles les corps des gardes de James, mais aussi celui de mon ami. 

Peut-être que je me suis trompé, peut-être qu'il n'était pas mort, après tout c'est un loup-garou. C'est possible qu'au fond, il soit toujours en vie. Non ? 

Guidé par l'espoir, j'avance en direction de l'entrepôt dévoré par le feu, sans penser à ce qui pourrait m'arriver si je restais prisonnier. Erik est le premier à réagir, il m'attrape par le bras et me retiens de toutes ses forces. 

- Arrête tes conneries K. Reste ici. 

Je ne lui répond pas, je ne prend pas cette peine. Je suis son Alpha, si je veux qu'il me lâche, il le fera. Et c'est ce qu'il finit par faire, à contre coeur. Je marche à nouveau en direction de l'incendie, le regard rivé sur les volutes de fumée noire qui s'élèvent et disparaissent dans les cieux quand je bute contre un petit être frêle qui se tient dans mon passage. 

Jimmy Neutron. 

Il fait barrage de son corps. 

Croit-il réellement que ce sera suffisant pour m'empêcher d'avancer d'avantage ? Je le toise avec mépris avant de le contourner, sans lui accorder ne serait-ce qu'une once d'intérêt. Qu'il se rassure, sa conscience est sauve, il aura au moins essayé de m'empêcher de passer. Il fait toujours parti des gentils garçons... Conneries tout ça. J'aurais préféré qu'il agisse tout à l'heure. Hein, il était où ce connard, quand James a tiré sur son petit copain ? S'il y avait bien un moment où il fallait se sortir les doigts, c'était celui-ci. Pas maintenant. 

- Il n'aurait pas voulu que tu meures, m'interpelle Jimmy d'une petite voix. 

- Pardon ? 

- Je disais qu'il n'aurait pas voulu que tu y retournes. Là dedans, dit-il en donnant un coup de tête en direction de ma destination. 

J'avance vers lui, furieux. Je le toise de ma hauteur et lui crache au visage :

- Et qu'est-ce que tu en sais, toi, de ce qu'il pensait ?

Cette fois, c'est à lui de s'énerver. 

- Je te rappelle que je le connaissais depuis bien plus longtemps que toi. C'était mon ami bien avant que nous nous retrouvions piégés entre les murs du manoir. Et je te dis qu'il n'aurait pas souhaité que tu te jettes dans les flammes inutilement. Tu nous a tous sauvé, il savait ce qu'il risquait en se mettant sur la trajectoire de la balle, et il l'a fait en connaissance de cause. Ne sois pas idiot Clark, ne rend pas son sacrifice vain. Et termine ce que tu as commencé. C'est la meilleure façon de lui rendre hommage. Arrête celui qui lui a ôté la vie. 

- ... 

Je voudrais lui répondre. J'aimerais l'engueuler et lui dire qu'il a tord sur toute la ligne. Mais je ne peux pas, parce qu'il a raison. Il n'y a pas matière à douter, j'ai beau espérer de tout mon être que ce n'est pas vrai, Josh est mort. Je l'ai vu. Je l'ai senti. Il n'y a rien que je puisse faire pour le ramener à la vie, mais je peux le venger. 

Des sanglots étouffés dans la voix, je lui réponds :

- Tu as raison. 

Je me tourne vers la voiture et m'interromps en plein mouvement. Dans le SUV, on rentre à cinq, voire six ou sept selon qu'on mette ou non des gens dans le coffre. Mais en aucun cas, je n'ai la place pour transporter une trentaine de geek, sales et épuisés.