Carla

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Mon cerveau est à deux doigts d'exploser. De tout ce que j'avais pu m'imaginer, rien ne me semblait aussi intense. J'ai aimé, adoré et surtout je veux recommencer. Au début, j'ai ressenti de la gêne mais il a su me mettre à. Avec lui, je me sens protégée, en sécurité et désirable.

- Stéphane, fais moi l'amour.

- Ma puce, tu es sure de toi? On a tout notre temps.

- Certaine.

Je n'ai jamais été aussi déterminé. Tout me fait toujours douter mais là, c'est juste une évidence. Il enfile un préservatif et se positionne au-dessus de moi.

- Si tu changes d'avis, à n'importe quel moment, tu me le dis.

- Promis.

Il me pénètre centimètres par centimètres. J'en ai le souffle coupé. Nos deux corps s'emboitent à la perfection. Il est doux, tendre et affectueux. En quelques heures, il a su me réconcilier avec mon corps. Il m'a fait découvrir des plaisirs insoupçonnés. Il accentue le rythme et c'est encore meilleur. Je ne pense plus à rien si ce n'est au bonheur de l'avoir en moi et je décolle. Il me rejoint en quelques secondes puis s'écroule sur moi. Nous sommes en sueurs et pour ma part, épuisée. Je manque clairement d'endurance.

- Et de deux?

- Deux quoi?

- Orgasmes

- Pfff, t'es bien un mec.

Lorsqu'il se retire, je le vois grimacer. J'aime pas ça du tout. 

- Carla? Il y a un petit souci.

- Quoi?

Je ne comprend pas ce qui se passe. Est-ce que j'ai fais quelque chose de mal? Oh non, j'espère que j'ai pas mes règles, ça serait trop la honte. Je ne les ai pas eu depuis que le gynécologie me l'a posé, un effet secondaire appréciable mais aussi un peu déroutant.

- Ne panique pas, mais la capote a craqué. 

- Putain de merde! Il n'y a aucuns risques de grossesse, j'ai un stérilet mais merde, j'espère que tu es clean!

Attendre sa réponse va me faire péter un câble. Jamais des secondes m'ont paru aussi longues. 

- Je le suis, je te le jure. J'ai fais un dépistage, il y a un mois et je n'ai pas eu de relations depuis sauf toi. Tu me crois?

Je suis furieuse contre lui, contre moi. Pourquoi je n'ai pas envisagé cette éventualité avant? J'ai vu un de mes anciens voisins mourir de cette maladie. Il n'y a aucun espoir, aucun traitement. la mort est lente et douloureuse. Le croire? il rêve. 

- Désolée, mais non.

Je sais que je l'ai blessée mais il me répète depuis le début qu'il faut que je sois honnête alors je le suis. Il ne serait pas le premier à mentir. C'est dans leurs gênes. Et merde, je dis n'importe quoi.

- Ok mais tu oublies une chose, c'est valable dans les deux sens.

Je ne l'ai pas volé.

- Tu n'as rien à craindre, non plus.

- Je ne te mentirais pas sur un sujet aussi grave. On fait quoi alors? Un dépistage dès demain ou on se fait confiance?

- Les deux. J'ai envie de te croire de toutes mes forces mais on ne se connait pas réellement. Si je ne le fais pas, je vais flipper constamment.

- Très bien. Je nous prendrais rendez-vous.

Il est froid et quand je le vois se lever et sortir de la pièce, je sais que j'ai tout gâché. Je m'enroule dans les draps et je me force à ne pas pleurer. Est-ce ce moment gênant post-acte ou il faut que je prenne mes affaires et que je parte?

Deux minutes plus tard, il est déjà de retour avec un gant. Il compte faire quoi avec?

- Je peux utiliser ta salle de bains?

- Non.

Au moins, c'est clair. Je n'ai plus qu'à me rhabiller et rentrer chez moi. Il me retiens alors que j'allais me lever.

- Carla, je m'en occupe.

Mais de quoi il parle. Une fois de plus, on ne se comprend pas.

- Ah!

- Le gant, c'est pour que je fasse ta toilette. Tu avais compris quoi?

- Je pensais que tu étais en colère contre moi et que je devais m'en aller.

- Il va vraiment falloir que l'on trouve un moyen de communiquer. Je ne t'en veux pas, tu sais. Sur le coup, ça m'a fait mal et puis j'ai compris. La confiance s'acquière avec le temps et nous avons brulé cette étape. Sincèrement, tu crois que je te laisserais partir maintenant après avoir tant galèrer à t'avoir?

- Non.

- Peux- tu s'il te plait retirer le drap même si tu es très craquante en femme de Jules César?

Je pouffe de rire. C'est quoi cette comparaison.

Pour une fois, je ne discute pas et je le laisse faire. C'est très étrange mais pas désagréable. Lorsqu'il a terminé, il se ré-installe à côté de moi.

- Dis moi, pourquoi tu voulais annuler notre rendez-vous?

- Anne est passée me voir car Julie serait partie à cause d'Hugo. Je me suis dis que pour en venir à une telle extrémité, elle devait beaucoup souffrir. Puis, je me suis vue à sa place et ça m'a renvoyé à mon passé. Je suis encore fragile et je n'ai pas voulu prendre le risque de souffrir à nouveau.

- Hugo doit péter les plombs mais je pense que ça va lui servir de leçon et le faire grandir un peu. Je ne suis pas lui, ni ton ex. Je te l'ai déjà dit et je te le dirais jusqu'à ce que ton cerveau l'imprime : c'est toi que je veux et je ne te laisserais pas partir.

- D'accord...Tu sais ce qu'il lui a fait?

- Pas vraiment mais je suppose qu'il a dû la larguer juste après avoir passé la nuit avec.

- Putain, c'est un enfoiré. Il est dégueulasse de lui avoir faire ça.

- Attendons de connaître la version officielle avant de l'envoyer au bucher. Vu son état quand il m'a appelé, à mon avis, il regrette déjà.

- J'espère bien. En tout cas, il a du passer un sale quart d'heure quand Anne lui est tombé dessus.

- J'aurais bien aimé être une petite souris. C'est mon meilleur ami mais sur ce coup-là, je ne le comprend pas. Il m'a rabâché les oreilles avec elle pendant des semaines et finit par déconner.

- Je suppose que cela doit être plus complexe. Il doit nous manquer des éléments.

- Je vais essayer d'en savoir plus. En attendant ma belle, il est temps de dormir. Tu bailles aux corneilles.

Il as raison, une grosse journée m'attend demain. Je m'éloigne de lui et prend place à l'extrémité du lit.

- Hop, hop, hop, reviens par là. Je te veux dans mes bras, ma puce.

Je n'ai pas l'habitude de m'endormir comme ça mais je vais vite y prendre goût. 

Un pas après l'autre (reecriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant