Stéphane

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Se réveiller et avoir ce petit corps tout chaud blottie contre moi me donne l'impression de rêver. Elle semble si détendue. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Je ne peux pas m'empêcher de la caresser, sa peau est tellement douce. J'ai encore envie de m'enfouir en elle, je ne pourrais jamais n'en lasser. Elle est parfaite. J'aimerai pouvoir la laisser dormir mais nous avons tous les deux des obligations professionnelles, aujourd'hui.

Je l'embrasse partout tout en la caressant.

- Il est l'heure se lever, mon ange.

- aff grrr mmmmh

- En français, ça donne quoi. Je ne parle pas le morse.

Il m'est impossible de garder mon sérieux. Je ne l'imaginais pas en petit ourson mal léché. 

- Il est quelle heure?

- Huit heures, ça nous laisse encore le temps pour...

- Je suis en retard, j'ai une visio dans quinze minutes.

C'est ainsi qu'une tornade s'est activée chez moi. Comment peut-elle être au speed alors que quelques minutes auparavant, elle était dans le gaz, le plus total. Elle s'emmêle les pieds en enfilant son jean. Elle boutonne son chemisier à l'envers. Il faut que j'intervienne avant qu'elle provoque une catastrophe.

- Carla, tu te calmes et tu respires. Tu seras chez toi à temps. 

- Faut que je me dépêche.

- Tu dors ici ce soir?

- Pas l'temps, on s'appelle.

Je n'ai pas eu le temps de lui répondre que la porte d'entrée claquait déjà.

Plongé dans mon café, je repense à hier soir. Ce foutu préservatif a bien faillit tout faire capoter. Je vais devoir passer à la pharmacie acheter une nouvelle boîte. On ne sait jamais, il peut y avoir un défaut de lots. Je lui fais confiance quant à son état de santé mais la réciprocité n'est pas là. Je vais nous prendre rendez-vous chez mon médecin, il saura nous conseiller.

Tout en me rendant au cabinet, j'ai pris les devants. Après lui avoir expliquer la situation, il nous reçoit ce soir à dix neuf heures. J'appellerai Carla ce midi.

La matinée est passée à vitesse grand V. Je suis plutôt content du travail que j'ai fourni. Hugo m'a laissé un message afin que l'on déjeune ensemble ce midi.

Le temps de me rendre au restaurant, j'en profite pour appeler Carla.

 - Coucou, je ne te dérange pas?

- Non du tout.

- J'ai pris rendez-vous ce soir à dix neuf heures avec le Docteur Mirambeau. C'est ok pour toi?

- Oui. Je suis désolée pour ma réaction d'hier soir mais j'ai appris à mes dépends que l'on pense connaître les gens et c'est rarement le cas.

- Je ne peux pas nier que tu m'as blessée mais je comprend. Ainsi, tu seras rassurée et nous pourrons reprendre le cours de notre histoire. Dis-moi veux-tu dormir à la maison ce soir?

Le silence fut plus qu'éloquent.

- Ca tombe bien que tu en parles. Je viens juste de découvrir la vie seule et il faut que je continue dans ce sens. J'ai besoin de me prouver que je peux y arriver.

- Putain mais on va jamais y arriver. Tu comptes me rejeter tout le temps?

- Laisses-moi terminer. On va continuer à se voir mais j'ai aussi besoin d'apprendre à être autonome. Si je m'appuie sur toi maintenant, je vais m'enrôler à nouveau dans le train-train quotidien de la vie de couple. Cela ne sera pas bénéfique pour moi, pour toi, pour nous.

- Tu comptes t'y prendre comment? On fixe des jours pour se voir? Elle est où la spontanéité là- dedans? Je fais comment si j'ai envie de te voir, envie de toi, de te faire un bisou...J'appelle et on voit tes disponibilités?

- Tu me fais chier Stéphane. Tu déformes tout ce que je dis. Je te rappelle tout de même que je suis encore légalement mariée!!!

Elle m'a raccroché au nez! Putain de bonnes femmes! Je ne les comprendrai jamais. Soit on s'implique trop, soit pas assez. Il est où le manuel qui m'explique comment je dois me comporter avec elle.

Je suis furax.

Hugo est déjà installé à une table. Je vois à sa tête que la nuit à du être courte.

- Salut vieux, ce n'est pas la grande forme?

- Tu peux te moquer mais tu as guère l'air mieux que moi!

- Ca va passer, juste une discorde avec Carla à l'instant. Je vais me calmer mais parlons plutôt de toi. Qu'est ce qui s'est passé avec Julie?

- J'ai pas envie d'en parlé. J'ai fais une connerie, oui je sais mais stoppe! J'ai assez de Anne sur le dos. Je voulais qu'on se voit pour me changer les idées.

- Comme tu veux.

Hum, le repas promet dans cette ambiance morose! 

- Et au cabinet, tes projets d'association avancent?

- Non, pas vraiment. Paul, le frère de ta petite amie devait me donner une réponse mais j'attend toujours. J'en peux plus, j'ai du boulot par dessus la tête et aucun kiné ne souhaite s'installer ici. Il était mon dernier espoir.

- Contactes les écoles. Mets des annonces mais bouges toi. Je t'ai connu plus combatif. Idem pour Julie. Tu te secoues et tu la retrouves puis tu t'excuses.

- Je suis impardonnable...

- Tout peut se rattraper quand on est sincère.

Ah! enfin. Mes paroles le font cogiter.

- Tu as raison. Je vais de ce pas interroger Anne.

Il m'a planté comme ça en plein milieu du repas. Je me retrouve comme un con, seul à ma table.

Mon portable vibre, c'est Carla.

Pardon, je n'avais pas à te raccrocher au nez mais je n'ai pas pu m'expliquer que tu t'enflammais.

Ce n'est pas le moment qu'on en discute car je vais être désagréable. J'opte pour la facilité.

On se voit chez le doc. On avisera après.

Ma froideur a dû l'interpeller car je reçois aussitôt un nouveau message.

Bisous

Moi aussi mais je ne lui dirais pas. Je décide de la laisser mijoter, elle réfléchira à deux fois avant de dire n'importe quoi la prochaine fois. 

Un pas après l'autre (reecriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant