Un pas après l'autre (reecriture)

Stéphane

Je me dirige vers le balcon afin de pouvoir prendre l'appel au calme. J'entend Carla pester et s'agiter. Je ne sais pas ce qui la frustre le plus: l'interruption de nos ébats ou ne pas pouvoir suivre la conversation. Elle s'inquiète pour sa nouvelle amie et c'est normal mais je ne veux pas qu'elle fasse un transfert d'angoisse.

- Tu es arrivé Hugo?

- Oui mais elle refuse de m'ouvrir. Elle est là, j'ai vu sa voiture.

Cela s'annonce très mal.

- Tu es certain qu'elle est là? Elle peut aussi être parti manger ou se balader?

Je fais comme je peux pour le rassurer. Si Carla prenait la poudre d'escampette, je deviendrais fou. Alors, je l'aide du mieux que je peux.

- Carrément, je n'y avais pas pensé. Il y a une plage à quelques centaines de mètres, je vais aller voir tout de suite.

- Tiens moi au jus.

Il me remercie et me promet de donner rapidement de ses nouvelles. Tout en réfléchissant à la meilleur façon de l'aider, je m'allume une cigarette. Je sais que je devrais arrêter mais la motivation me fait défaut. Je trouve toutes les excuses possibles pour repousser l'échéance.

J'entend la baie coulisser, je me prépare à recevoir une avalanche de questions. Je me retourne et je la contemple dans une tenue des plus ridicules qu'il puisse exister. Je ne peux pas m'empêcher d'exploser de rire.

- C'est quoi ça?

- Tu n'aimes pas?

Elle me fait un de ses sourires malicieux qui me font habituellement fondre. Mais là, rien y fait, je suis plié.

- Ma puce, peux-tu m'expliquer pourquoi tu portes un déguisement de lapin?

- Ce n'est pas un déguisement mais mon nouveau pyjama! Chaud, douillet et confortable.

Oh my god!!!! C'est une combinaison intégrale polaire avec une capuche où se dresse deux oreilles. Il ne lui manque plus que le pompon derrière. Quoique?

- Tu peux me montrer l'arrière s'il te plait?

Elle s'exécute et là, c'est fini. Je n'en peux plus. Je ne contrôle plus mon fou-rire. Elle l'a!

- C'est bon, tu as fini de te marrer.

- Désolé, c'est juste énorme. Tu ressembles à un télétubbies.

J'en pleure. Tout en me frottant les yeux, je discerne que je l'ai légèrement froissé. C'est plus fort que moi, j'en remet une couche.

- Qu'est ce qui t'es passée par la tête pour acheter ce truc?

- Ce truc comme tu dis me tiens chaud la nuit.

Oh ma chérie, elle ne se rend pas compte de la perche qu'elle vient de me lancer.

- Si tu passais tes nuits dans mon lit, je peux t'assurer que tu n'aurais pas besoin de vêtements pour avoir chaud. Ton corps nue serait blottie contre le mien, et surtout je connais mille et une façon de te réchauffer.

- Ah, ah, ah, c'est petit mais vraiment bien envoyé. Je ne peux que m'incliner mais dépêche-toi de me dire ce que voulait Hugo.

Nous nous lovons dans le fauteuil et je lui rapporte notre conversation. 

- Stéphane? Tu penses qu'Hugo peut réussir à la convaincre?

- Oui, sans aucuns doutes. Il sait être très persuasif. Une fois qu'il l'aura trouvé, il ne va pas la lâcher et elle finira par céder, comme je l'ai fait avec toi. Tu vois, comme ça...