Chapitre 6

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- Cesse de t'agiter Laila, elle va revenir. Dit Einar en fixant l'entrée de son palais les yeux secs à force de pas les faire cligner.

- Non cela m'étonnerait et ça va faire plus d'une heure qu'elle est partie à pieds !

Einar ne s'attendait pas à ce qu'elle s'en aille aussi vite. Une pointe de remord le traversa, mais n'en demeurait pas moins suspicieux, loin de se laisser attendrir par ce petit numéro.

- Si jamais il lui arrive malheur je fais une attaque ! C'est certain. Dit-elle en s'affolant.

- Frida n'est pas très portée sur ses jambes, Laila à raison votre majesté.

Cette voix qui prenait un ton trop familier obligea Einar à se retourner pour le considérer froidement.

- Frida ? Ainsi vous l'appelez par son prénom ?

L'homme parut vivement déstabilisé.

- J'ai simplement constaté ses deux pieds gauches et je préfère appeler cette fille par son prénom rien de plus.

Einar quitta la fenêtre pour avancer lentement vers lui.

- Cette.....fille ? Répéta Einar soupçonneux.

Il le dévisagea pendant de longues secondes avant que sa sœur s'interpose.

- Mark allez donc travailler un peu, je dois parler à mon frère immédiatement.

Il se leva pour prendre direction de la sortie, mais Einar sentait que le jeune homme cachait quelque chose.

- Einar il fait que tu la ramènes ! Implora Laila.

- Elle va revenir je te dis, elle ne tiendra pas sous cette chaleur.

- Einar je doute de ta parole, et c'est de ta faute si elle est partie. Rétorqua sa sœur en accusation.

Il se posta une nouvelle fois devant la fenêtre, le sang en ébullitions.

- Elle n'a pas respecté les ordres et je ne le tolère pas Laila. Trancha-t-il en laissant sa sœur sans voix.

- Tu ne peux pas agir comme ça avec toute les femmes que tu rencontres Einar, ce n'est pas juste !

Il eut un rire amer.

- Par pitié Laila ne parle pas de ce que tu ne connais pas. Siffla Einar en vrillant son regard dans le siens.

- Cette jeune femme est toute seule dans le désert et tu n'as pas une once de compassion ? Demanda-t-elle effrayée par ses propres paroles.

Einar inspira, avait-il de la compassion pour cette jeune femme ? Il ferma un instant les yeux pour réfléchir. Il vit la longue chevelure ambrée de la jeune anglaise, ses yeux verts et ses lèvres veloutés. Il rouvrit les yeux pour éteindre son image.

- Bien évidemment que j'ai de la compassion ! Gronda Einar en s'en allant vers la porte.

Sa sœur avait raison, voilà plus d'une heure qu'elle était partie, elle risquait le danger, rien qu'avec son épaisse chevelure d'orée.

- Où tu vas Einar ?

- D'après toi ! Gronda ce dernier tout en continuant sa route vers le tréfonds du couloir.

Frida comprit après une heure de route qu'elle était perdue, elle se laissa tomber contre un arbre et serra son sac contre elle. Ses jambes ne supportaient plus la chaleur. Elle releva ses cheveux en chignon et observa l'horizon sans trop savoir où aller. Du bout des doigts elle se toucha ses lèvres sèches.

Elle prit son téléphone mais ce dernier ne lui servirait à rien sans batterie, elle poussa une faible plainte et se frotta le front.

Elle ne pouvait que se blâmer d'avoir été aussi stupide. Elle était la seule responsable de sa situation, elle était furieuse contre elle-même.

Elle ramena ses genoux contre elle et posa sa tête dessus.

Quelques mots susurrés à son oreille par Mark avaient suffi pour qu'elle fasse une énorme erreur.

Elle avait l'impression d'être salie par cet homme.

Frida releva la tête et étouffa un cri dans sa gorge en se reculant contre le tronc d'arbre quand un homme habillé de noir, se plaça devant elle sur un étalon au pelage aussi noir que le keffieh de l'inconnu. Son cœur s'accéléra, son sang se figea alors qu'il avait le regard intensément profond.

Sa première question était savoir si elle allait mourir.

Elle serra son sac contre elle sans un mot.

Que pouvait-elle bien dire ?

Épargnez-moi ?

L'inconnu sauta sans grand mal de son cheval. Ses larges épaules découpèrent le soleil qui se couchait, puis il se baissa à sa hauteur les genoux pliés.

Il l'a dévisagé sans aucun scrupule à baisser ses yeux sur elle. Frida resserra davantage son sac contre elle.

- Vous m'impressionnez mademoiselle hosk.

Cette grosse voix ? Elle l'aurait reconnue même dans une assemblée bruyante.

- Vous !

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Dans les bras du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant