Chapitre 16

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Résolue à oublier cette histoire, Frida boucla son sac avant de rejoindre la princesse pour lui dire au revoir. Depuis cet incident le souverain avait disparu, elle avait compris bien trop vite qu'il avait honte autant qu'elle. Le mariage était sur le point de débuter et pourtant l'homme demeurait toujours absent. Humiliée et le cœur lourd de regret elle pénétra dans la suite de la princesse qui se préparait entourée de femme.

- Mademoiselle Hosk ! Votre tenue ? S'écria la princesse en ordonnant aux femmes de s'éloigner.

Frida lui sourit.

- Je dois partir, je suis désolé de ne pas assister à la cérémonie.

Ses yeux brillaient d'inquiétude.

- Mais vous n'allez pas me laisser seule !

Frida esquissa un sourire.

- Ne dîtes pas de bêtise vous êtes parfaite.

En effet, elle l'était, jusqu'à la dorure de son voile. Une jalousie qui n'avait pas sa place l'avait saisi en plein cœur.

La jeune femme réajusta son voile et se contempla dans le miroir.

- Vous pensez que mon frère m'en voudra si je m'en vais à peine l'allée traverser.

Frida se figea.

- Je... je ne sais pas vous ne voulez plus ?

Elle grimaça comme si son mensonge la rattrapait, son visage se peignit d'angoisse.

- Oubliez ce que je viens de dire. Dit-elle en éclipsant un sourire.

Frida se perdit un instant et l'aida à remettre sa traîne.

- Je voulais savoir si c'était possible d'avoir mon chèque, votre frère est...

- Oh oui bien sûr attendez !

Frida aurait voulu qu'elle lui dise où son frère se trouvait mais ne dit rien, la laissant dans un trou noir.

- Tenez j'espère que c'est ce qu'il voulait vous donnez.

Elle récupéra le chèque, elle réprima un cri de joie. Au moins elle ne partait pas les mains vides.

- Merci beaucoup. Murmura-t-elle en se retenant de ne pas fondre en larme.

- Merci pour votre aide Frida.

Avec hésitation, de peur d'abîmer la jeune mariée, elle la prit dans ses bras et se recula.

- Bien, alors j'y vais je vous souhaite d'être heureuse... avec.. Jamel.

La situation était tellement surréaliste qu'elles éclatèrent de rire.

Elle referma la porte et rejoignit sa chambre pour prendre ses affaires. Mais quand elle prit son sac elle eut la désagréable surprise de voir Mark.

- Tu t'en vas déjà ?

Elle poussa un soupire de lassitude.

- Oui Mark je m'en vais, adieu.

Il lui bloqua le passage.

- C'est à cause de moi ou à cause du roi. Demanda-t-il un sourire cruel aux lèvres.

Frida le dévisagea faisant mine de ne pas comprendre.

- De quoi tu parles ? Dit-elle vaguement en essayant de passer.

Il lui saisit le bras.

- Arrête ton manège je t'ai vu l'autre jour le dévorer du regard, dis-moi Frida me dit pas que tu penses que cet homme en a quelque chose à faire de toi ?

Il ricana avant même qu'elle ne répondre.

Frida le gifla, mais le regretta la seconde suivante quand il lui agrippa le bras. Elle serra les dents tandis qu'il prenait plaisir à lui faire mal.

- Lâche-moi Mark !

- On se reverra à Londres compte sur moi. Lâcha-t-il tout près de son oreille.

Elle décela dans son haleine une violente odeur d'alcool.

Elle retint un cri de douleur en entendant un garde au loin approcher. Elle récupéra son bras et passa devant lui, sans se retourner, son épiderme était rouge affreusement douloureux, elle se massa le bras, le visage crispé et dut faire preuve de calme et de politesse tout au long de son périple pour rejoindre son taxi.

Quand il s'engagea vers la sortie, alors que d'autre voiture arrivait, Frida se colla contre la vitre et ferma yeux, heureuse que tout cela se termine.

Einar traversa le désert au galop, il aimait la sensation de sable, la vitesse, la poussière qui tournoyait autour de lui. Il stoppa son cheval poussant ses hommes à s'arrêtaient à leurs tour. Au loin il apercevait son palais se remplir d'invités. Mais son premier reflex fut de regarder le balcon le plus à gauche, là où se trouvait la jeune anglaise. Immédiatement le désir monta en lui, il avait l'impression que le goût de ses lèvres était encore sur sa bouche. S'éloigner de son palais ne l'avait pas aidé à oublier au contraire, au milieu du désert, dans sa tente, il avait cumulé les insomnies. Pourtant persuadé que la solitude et l'éloignement l'aiderait à effacer ce faux pas, Einar n'avait gagné que la sensation d'être tombé fou. Chaque fois qu'il fermait les yeux, il revoyait la jeune femme collée contre son corps, ses lèvres charnues contre les siennes, cette sensation délicieuse.... pourtant elle avait résisté l'empêchant de passer la barrière de sa bouche et curieusement cette résistance l'avait rendu davantage fou.

Einar poussa un profond juron au fond de sa gorge.

- Votre altesse la cérémonie a commencé, votre sœur doit vous attendre. Lança Omar derrière lui.

Einar serra les reines en observant au loin son palais se transformait en un événement planétaire. Sa petite sœur devait être terrifiée, en acceptant ce que son père avait envisagé il avait la sensation de lui ressembler.

Hors de question !

Einar fonça au galop vers son palais, la haute sécurité se déplaça sur le côté quand il entra. Einar sauta de son cheval et vit sa sœur avançait dans l'allée, elle se retourna quand la foule d'invités se retourna dans sa direction.

- Einar ! Enfin !

Sa sœur était bouleversée, quand ses mains se nouèrent autour de son cou, il la sentit trembler.

- Tout est annulé !

La stupéfaction se fit entendre dans l'assemblée. Il ne quitta pas du regard Mark tandis que sa sœur se recula.

- Comment ça s'est annulé ? S'exclama le père du marié.

Einar quitta sa sœur pour s'avancer vers eux.

- Je refuse que ma sœur vous épouse, je ne pourrais plus me regarder dans le miroir sinon. Dit-il abruptement.

Mark tentait de prendre une attitude désintéressée mais Einar pouvait sans difficulté apercevoir son visage se crisper dû à la honte qu'il lui infligeait.

- Vous n'êtes pas sérieux ! Votre majesté je suis sûr...

- Laisse tomber papa ! Interrompit Mark en s'approchant de lui.

Einar détourna les yeux vers les invités, mais il ne vit pas la jeune anglaise. Il reporta son attention sur le jeune homme affichant un faible sourire, Einar trouvait qu'il abandonnait vite. Il le suivit du regard alors qu'il était passé devant lui, accompagné de son père.

Les invités parlaient à voix basse pour commenter bien évidemment la scène qui se déroulait sous leurs yeux ébahis. Sa sœur passa son bras sous le siens, il sentit contre sa peau le soulagement de Laila.

Mark tapa sur ses hanches en marchant à reculons visiblement en pleine crise de narcissisme.

- Ne vous en faites pas votre majesté, je préfère retrouver Frida.

Le dernier mot de sa phrase provoqua son immobilisation, son sang ne fit qu'un tour, c'est avec les dents serrées qu'il s'avança vers lui.

- qu'est-ce que vous venez de dire !

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Dans les bras du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant