Chapitre 17

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Frida s'agenouilla près sur le sol en souriant.

- Lucie ! Chuchota-t-elle une main près de la bouche.

La petite fille habillée en bergère se retourna vers elle et se mit à sourire alors que les spectateurs riaient.

Frida gloussa incapable de résister à la frimousse de la jeune enfant.

- Derrière le mouton, met toi derrière le mouton ! Chuchota Frida en écartant l'aile de son costume.

Elle comprit au bout de quelques secondes et se plaça derrière le mouton sous les applaudissements et frappa son bâton sur la scène en éclatant de rire.

Frida se releva en mettant une main sur sa bouche, riant de bonheur. Tous les visages illuminés des enfants, lui réchauffa le cœur d'un sentiment oublié. Elle se mit à applaudir quand ils revinrent tous dans les coulisses en riant.

- Félicitation ! Vous avez été fantastique !

- C'est vrai ! Tu trouves Frida ? Demanda l'intrépide Lucas en retirant son chapeau.

Elle s'inclina de façon à être à leur hauteur.

- Oui et je vous interdis de penser le contraire ! Il est temps pour vous de rejoindre vos parents.

Lucie toucha son aile d'ange du bout de sa petite main et s'en alla vers sa mère. Les autres petits monstres se dispersèrent dans les coulisses la laissant à présent seule. Frida toucha ses joues et tourna les talons vers l'une des coiffeuses. Mais quand elle releva les yeux, elle s'immobilisa, son cœur semblait s'être arrêté. Elle aurait bien voulu se dire qu'elle hallucinait mais la haute et distincte silhouette était bien réelle. Au bord de l'évanouissement, elle recula d'un pas en dévisageant l'homme qu'elle pensait avoir oublié sans qu'un son ne sorte de sa gorge.

Einar était venu dans la ferme intention d'exiger des réponses à ses questions, il s'était imaginé la secouer dans tous les sens, réclamant sa version des faits. Mais quand il la vit dans son costume d'ange avec des ailes neigeuses flamboyantes, son teint pailleté, ses lèvres pleines fardées d'un rouge aussi vif que leur couleur naturelle. Einar lutta contre le désir qu'elle éveillait en lui. Il se rapprocha et c'est farouchement qu'elle se recula, mais Einar se rapprocha visualisant le mur derrière elle...bientôt elle sera piégée et devra l'affronter.

- Bonsoir mademoiselle Hosk.

Einar ne put contrôler sa voix rauque quand sa poitrine se souleva, il dévisagea ses cheveux bouclés et déglutit en espérant dans les profondeurs de ses souhaits que Mark Gordon n'ait jamais eu la chance de la toucher.

Cet homme qui avait tenu à la gorge jusqu'à sentir son agonie entre ses doigts brûlant de colère.

- Que voulez-vous ? Murmura Frida sans parvenir à trouver une échappatoire.

- Des explications....

Frida déglutit alors qu'il s'était penché tout près de son visage, expirant violement contre son visage.

- Avez-vous oui ou non eu une liaison avec Mark.

Sa bouche n'était plus qu'un rictus de colère, Frida sentait le sol se dérober sous ses pieds, au comble de la fébrilité, elle serra le tissu de sa robe.

- Oui mais pas assez de temps pour dire que c'était une liaison. Parvint-elle à dire.

Elle lutta pour ne pas fermer les yeux et chasser son image.

- Vous m'avez mentis. Gronda-t-il d'une sombre et faible voix sortit du fond de sa gorge.

- Non je ne vous ai pas mentis je....

- Assez taisez-vous !

Einar observa les grands yeux de la jeune femme le dévisager. Il n'avait rien vu et pourtant tout était devant ses yeux, l'idée que cet homme l'ait embrassé avant lui le répugner, malgré ça, il n'arrivait pas à la comparer avec Adrianne et pourtant il avait tenté de la mettre dans le même panier.

- Où l'avez-vous rencontré ? Demanda-t-il sans savoir pourquoi et où cela le mènerait.

Elle se dégagea laissant son parfum s'imprégner de son odorat, elle était nerveuse, il pouvait le sentir, et son temps de réponse commençait à le rendre nerveux.

- Nous, nous sommes bousculés un jour quand je sortais du magasin et j'ai cru qu'il était différent, expliqua-t-elle le visage peigné de honte. Il a commencé à changer au bout d'un mois, il attendait surement plus de mois, Dit-elle en riant amèrement.

Einar décida d'écouter et de ne pas la couper au risque de ne pas savoir la suite, même s'il était épris d'un sentiment de frustration, d'un profond dégout d'avoir laissé cet homme approcher sa sœur.

- Il a fini par m'annoncer son mariage avec votre sœur, à ce moment-là, j'avoue avoir été jalouse mais quand il m'a proposé de venir pour organiser votre mariage j'ai accepté, sans avoir l'intention de batifoler sur votre toit je vous assure que tout était fini entre nous.

S'en était trop ! Poussé par le magnétisme qu'elle lui inspirait, Einar fit un pas en avant la laissant le souffle court.

- Il vous a embrassé je présume. Conclu Einar sans aucune envie de rire.

Pourquoi cette jeune femme s'immiscer ainsi dans son esprit, brisant toute les règles qu'il s'était fixé. Pourquoi ressentait-il le besoin irrémédiable d'être proche d'elle au point de céder au désir charnel que cette jeune créature lui inspirait, provoquant en lui quelque chose de nouveau qu'il ne sut expliquer.

- Contre mon gré et je vous prie de me croire votre majesté je n'avais pas l'intention de créer du tort à votre famille.

Einar se redressa en percevant dans la voix de la jeune femme de la crainte et dans ses yeux un vague de sincérité.

Elle se retourna le laissant face à ses ailes blanches.

- Tous ce qu'il y a autour de vous, vous appartient.

Incrédule, il balaya les coulisses d'un regard désintéressé.

- Soyez plus précise je vous prie.

Tandis qu'elle s'affairait à ranger ses affaires, elle se retourna au moment où il allait sans délicatesse exiger qu'elle se retourne.

- C'est avec le chèque que Laila m'a donné que ce spectacle a pu avoir lieu, c'est grâce à vous.

Il s'approcha davantage, déchiffrant dans ses yeux une farouche opposition de son approche.

- En réalité je suis costumière, j'aide à l'entreprise de mariage que quand Clarence a besoin de moi, j'ai utilisé votre argent pour payer les derniers fonds qu'il fallait pour le spectacle, je n'ai rien touché, vous pouvez vérifier si vous ne me croyez pas.

Einar n'en croyait pas ses oreilles, si bien qu'il prit entre ses mains les bras de la jeune femme et la souleva légèrement. Quelque chose d'infiniment troublant flottaient comme une brise marine dans ses yeux. L'enchevêtrement de ses cheveux perdit de sa valeur sous l'intense confrontation. Il tentait en vain de trouver dans ses yeux une lueur d'un mensonge, mais rien que l'innocence d'une franche parole traversa le visage de l'ange.

Frida put reprendre son souffle quand il la relâcha.

- Je vous crois. Murmura-t-il à présent.

Elle détourna ses yeux des siens quand elle vit Edwin venir à eux.

- Frida tu veux que je te retire tes ailes ? Demanda-t-il en lui souriant lui promettant davantage, d'un simple regard.

- Non elle ne veut pas, je vais le faire moi-même. S'interposa le viking en glissant sa main contre son poignet, provoquant en elle un sentiment qu'elle pensait avoir oublié.

Frida se recula contre la coiffeuse en se posant une seule et unique question.

Qu'allait-il se passer maintenant qu'il connaissait toute la vérité ?

oR

Dans les bras du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant