Chapitre 14

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Tout en marchant sur les dalles de marbres Frida repensait aux paroles tu souverain sans pouvoir les éteindre de son esprit. Pourtant les nuits s'étaient succédé depuis ce jour où il lui avait fait des confidences qu'elle ne devait en aucun cas révéler. Au détour d'un couloir, elle s'arrêta quand des voix prirent d'assaut le couloir pourtant vide. Deux voix masculines tout aussi forte l'une l'autre mais une s'en détachait clairement.

Le roi !

Sa vilaine curiosité la poussa vers la porte entre ouverte.

- Êtes-vous sérieux votre majesté ? Ce n'est pas trop tôt ?

La porte entrebâillé lui laissait libre cours à la contemplation de la silhouette du roi, il semblait si triste que son côté fleur bleu était à deux doigts de se manifester. Mais sa puissance masculine et sombre reprit le dessus.

- Laila ne devrait pas se sacrifier pour moi, c'est à moi de m'incomber de ça pas elle.

Quand il pas tout près de la porte, Frida retint son souffle, elle se redressa pour se cacher.

- Après ce que vous avez traversé vous ne pensez pas qu'il faudrait peut-être attendre encore un peu ?

Frida se pencha de nouveau sans faire de bruit. Elle le vit prendre place sur son fauteuil, les mains croisées contre sa bouche alors que l'ombrage de sa barbe recouvrait sa mâchoire.

- Je n'ai malheureusement plus le temps d'attendre.

Ses paroles eurent l'effet d'une bombe, Frida peinait à comprendre cette famille, il n'y avait pas d'amour, pas de sentiment, à l'exception de Laila qui cachait son amour pour Jamel, pour soulager son frère.

L'interlocuteur de rapprocha du bureau les mains dans le dos.

- Vous savez très bien que le peuple ne vous en veux pas d'attendre, ils savent ce que vous avez enduré, il serait plus judicieux d'attendre votre majesté.

La large masse de muscle se leva et détourna son corps vers la fenêtre, de là où elle se tenait elle avait l'impression de ressentir sa peine, sa colère.

- Je te le répète je n'ai plus le temps et puis n'oublie pas qu'il me faut à présent des enfants.

Frida se redressa, consciente qu'elle ne devait pas écouter la suite, tout ça ne la regarder pas. Elle s'éclipsa sans bruit, ce palais aux allures de conte de fée n'était en réalité qu'une illusion, elle avait beaucoup de peine, tout était stratégique sans une lueur d'amour. D'un côté il y avait Laila qui vivait une histoire dans le secret et de l'autre un homme qui n'éprouvait pas l'ombre d'un sentiment. Son désespoir fut arrêté quand elle vit dans une pièce ouverte, Laila et Mark..... Elle les observa longuement, ils ne se parlaient pas, ce qui confirmer ses craintes.

Ce mariage arrangé courait à la catastrophe.

D'une profonde inspiration elle pénétra dans la pièce, les cloches en verres disposées sur la grande table qui enfermaient des gâteaux et des multitudes de pâtisseries la firent sourire et des souvenirs de son enfance remontèrent à la surface. C'était sa partie préférée du mariage, Frida avait beaucoup de mal à le cacher et souleva une cloches en oubliant presque la présence des futurs mariés. Une main se posa sur son épaule, elle se retourna, Laila lui souriait, le visage légèrement crispé.

- Pardon pour l'autre jour, Einar m'a dit que les fleurs étaient une pure merveille.

Avait-il vraiment dit ça ?

- Oh je me suis débrouillée, mais je pensais vous voir à notre retour.

La jeune princesse vérifia si Mark était toujours pendu à son téléphone pour répondre.

- J'étais avec Jamel. Chuchota cette dernière en penchant son visage.

Elle s'exprimait comme une fugitive.

- Si je peux me permettre vous devriez en parler à votre frère.

- Surtout pas ! Je ne peux pas. S'écria-t-elle perplexe et désorientée comme si cette idée était inenvisageable.

L'intéressé entra dans la pièce, laissa un courant d'air glacial fouetter son visage. Personne sauf elle savait qu'il revenait d'un entretien personnel.

Elle se sentait mal à l'aise comme si elle venait de s'introduire dans son intimité. Quand il vrilla son regard dans le siens, elle crut pendant une seconde qu'il venait de la percer à jour, que dans ses yeux reflétaient sa curiosité qui l'avait poussé à écouter une conversation secrète. Immédiatement elle détourna les yeux.

- Et bien je suis surpris. Lança-t-il en pénétrant complètement dans la pièce.

- Enfin vous faîtes tout deux acte de présence. Reprit-il d'un ton acerbe.

Sa sœur s'approcha de lui et s'agrippa à son épaule pour l'embrasser sur la joue.

- Pardon Einar j'ai été occupée à cause du voyage.

Alors qu'il s'était penché pour déposer un baiser sur son front en signe de pardonne leur regard se croisèrent.

- C'est surtout pour mademoiselle Hosk, elle se démène beaucoup tu sais.

Son timbre de voix plus doux l'immobilisa, son cœur manqua quelques battements de cœur. Elle replaça une mèche derrière son oreille et se dirigea vers la grande table. Mark y était assis et un mélange de colère et d'inquiétude l'avait saisi. Si jamais le souverain apprenait leur brève aventure, il la tuerait sans doute. Une boule se forma dans sa gorge tandis qu'elle se glissa sur une chaise. Elle aurait sans doute pu reprendre son souffle s'il s'était installé en face d'elle, mais il en décida autrement et prit place à côté d'elle, faisant d'elle plus qu'une ombre, son corps fit disparaitre le peu de lumière qu'il y avait sur elle.

Allait-elle survivre à cette épreuve ?

Dans les bras du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant