Chapitre 18

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- Pour l'amour du ciel arrêtez de me secouer ainsi je vais vomir !

L'homme s'acharnait sur ses ailes pour les retirer, quand il retira la première, leurs regards se croisèrent dans le miroir.

- Vous avez beaucoup de chance d'être un ange de noël Frida.

Il tira sur la seconde, elle hoqueta sous la brûlure de son regard.

- Pourquoi ? Vous étiez venu dans l'intention de me tuer ?

Il esquissa un sourire diabolique.

- Bien pire miss Hosk !

Elle frissonna et posa une main sur sa gorge, la situation semblait l'amuser, il la fit pivoter de façon à ce qu'elle le regarde.

- J'espère au moins que vous êtes au courant que ma sœur n'a pas épousé Mark.

Sous le choc, elle papillonna des yeux. Elle réprima son soulagement et se racla la gorge.

- Je ne le savais pas je ne lis pas la presse.

Elle le vit clairement baisser ses yeux sur ses lèvres, elle avait l'impression qu'une bulle les avait enveloppés laissant le monde de côté. Etait-il sincère de ce regard brûlant ? Lui qui détestait les femmes ?

À force d'être hypnotisée par son profond regard ténébreux, elle n'avait pas même pas vu qu'il portait un long manteau noir, ce qui ne faisait que renforcer l'aura dangereuse qui planait au-dessus de sa tête.

Elle avait repris le cours de sa vie, sans grande difficulté, deux jours étaient passés et ils lui avaient parus être des années, alors qu'en cet instant, le temps semblait s'être arrêté.

- Elle m'a également parlé de Jamel. Reprit-il en l'extirpant de ses pensées.

- Et qu'en pensez-vous ?

Ses yeux se perdirent un instant derrière elle, il regardait le mur pensivement.

- Je respecte le choix de ma sœur.

Frida en fut satisfaite, car s'il en avait été autrement, elle n'aurait sans doute pas pu se retenir de donner son avis.

Elle se glissa vers les portes manteaux, elle resta ainsi tournée, les doigts crispés sur son manteau.

Une dangereuse émotion la submergea.

Celle qu'il ne parte pas, alors que son cerveau lui dictait de partir, de s'éloigner.

- Il est temps pour moi de rentrer. Annonça-t-elle sans le regarder.

Le fait de s'être retournée ne l'avait pas informé de sa nouvelle position, qui se trouvait juste derrière elle. Il l'aida à enfiler son manteau.

- Vous auriez dû vous changez avant, il fait froid dehors.

Elle esquissa un sourire timide.

- J'habite tout près ne vous en faites pas pour moi.

L'espace d'un instant, Frida crut qu'il allait la suivre, mais il était resté planté au milieu de salle la laissant partir seule. Frida accéléra son allure, le cœur en proie à une course folle, son odeur épicé flottait autour d'elle, son sang ne s'insinuait plus dans ses veines. Quand elle poussa la porte de l'école, elle fit face à des passants faiblement éméchés.

Elle perdit son chemin des yeux, le froid paralysa son visage, sa robe traînait sur la fine couche de neige recouvrant le trottoir. Deux mains aussi fermes qu'une roche se pressèrent contre ses épaules.

- Laissez-moi vous raccompagnez. Dit-il se mettant devant elle.

Quand elle plongea ses yeux dans son regard, l'atmosphère fut chargée d'électricité. Le charme fut rompu par une bousculade qui la poussa contre lui, il la rattrapa par la taille, Frida pressa les paumes de ses mains contre lui sans trouver la force de relever les yeux.

- Venez il est temps de vous mettre au chaud.

Sa voix était chaleureuse mais autoritaire, Frida ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, elle avait l'impression d'être dans le péché. Et pourtant ses doigts pressés contre sa taille, lui provoqua un sentiment irrépressible, elle resta collé contre lui pendant tout le long du chemin sans trop savoir où ils allaient. Il écrasait son visage contre son manteau, pour la protéger du froid, cette petite attention était suffisante pour qu'elle sente son cœur s'affoler.

Elle revint à la réalité quand son immeuble se présenta devant elle.

- Je suis arrivée. Déclara-t-elle en se détachant de lui, brisant cette proximité brûlante combattant le froid glacial.

Un profond silence les enveloppa, signifiant la fin. Elle ne se faisait pas d'illusion, il fallait qu'elle retombe sur terre et vite.

N'allait-il pas épouser une femme d'ici peu ?

Ses yeux sombres lui rappelaient qu'il ne faisait pas dans les sentiments ni dans le romantisme, elle en avait assez des désillusions. Mark lui avait suffi pour comprendre, et la cassure qui parcourait le visage du souverain l'aidait à se remémorer les confidences de Laila. Les paroles de Mark résonnaient encore dans ses oreilles, ses ricanements, son visage moqueur.

Frida inspira silencieusement.

- Merci de m'avoir raccompagné votre majesté.

- Je vous en prie épargnez moi ce nom, appelez-moi Einar.

Son sang se figea, sa parole sonnait comme une promesse.

Celle de la revoir.

- Bonne nuit Einar.

Les mains dans les poches, les jambes légèrement écartées, le front plissé, il inclina sa tête faiblement sans mot dire.

Frida poussa la porte de son immeuble, elle souleva sa robe, la main crispée sur la rambarde d'escalier.

La chaleur de l'homme du désert l'avait brutalement quittée, la cage d'escalier était froide lugubre, la lumière grésillait. Elle n'avait qu'une seule envie, se mettre devant sa fenêtre et regarder l'homme marcher à travers la rue animée par un samedi soir festif. Elle accéléra le pas poussée par la force du désir de la revoir une dernière fois. Mais Frida s'arrêta devant sa porte entre ouverte, son cœur cessa de battre, la lumière du couloir se coupa, elle trouva la force d'appuyer sur le bouton et prudemment s'avança vers la porte. La peur immobilisa ses forces, il faisait sombre, le bruit sourd cognant dans ses tempes empêcha ses muscles de s'avancer davantage. Munit d'un faible courage, elle poussa la porte à l'aide de son pied. Sa porte couina la laissant tétanisée. Elle leva sa main pour chercher l'interrupteur quand elle trouva, c'est avec le souffle coupé qu'elle appuya dessus.

Elle retint un cri d'effroi, lâcha ses affaires pour accourir vers les marches. 

Dans les bras du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant