Chapitre 21

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Frida contempla sa nouvelle chambre avec un regard ébahi, elle était différente de l'autre, encore plus grande plus spacieuse. Elle était arrivée chez le souverain, seule, il était resté à Londres restant vague sur ses intentions. Mais Frida les connaissait, elle n'avait pas eu de mal à le voir dans ses yeux et elle ne comprenait pas pourquoi il dépendait autant d'énergie à la protéger.

Avait-elle fait une erreur en acceptant de revenir ici ?

Elle laissa son sac tomber sur le marbre en soupirant.

Il l'avait embrassé avec une telle passion qu'elle avait dit oui sans même réfléchir, sans savoir où cette histoire la mènerait. Elle tira le rideau pour ouvrir la fenêtre, de sa nouvelle chambre, elle avait une vue improbable sur les jardins du palais. Consciente de sa chance elle porta une main sur son cœur admirant la beauté exotique qui lui coupa le souffle.

Elle eut un pincement au cœur quand elle avait appris que Laila ne vivait plus ici mais dans sa propre demeure avec Jamal. Elle était heureuse pour elle, heureuse qu'elle ne soit plus obligé de vivre son amour dans le mensonge. Mais l'inquiétude pris la place de son bonheur, en sachant maintenant qu'elle était seule dans la demeure de l'homme qui sans le savoir faisait battre son cœur plus que de raison.

Einar passa les portes de l'entreprise d'une marche rapide, il n'avait pas le temps, sa patience avait atteint sa limite.

- Monsieur vous ne pouvez pas entrer ! S'écria une femme à l'accueille.

Il la regarda de travers sans ralentir son allure, il entra sans élégance dans la salle de réunion, visant celui qui était assis avec nonchalance sur son fauteuil. Quand il croisa son regard immédiatement il se leva d'un bond.

Einar s'avança sans réduire son allure, il fonça droit sur lui et l'attrapa par le col de sa chemise.

- Bon sang que se passe-t-il ! S'écria un homme.

Sans prêter la moindre attention au brouhaha derrière lui, Einar resserra sa prise comme l'autre jour.

- Vous n'auriez peut-être pas dû laisser une rose sur le lit monsieur Gordon ! Siffla-t-il entre ses dents.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez !

Einar rit sèchement et le colla contre la baie vitrée.

- Epargnez-moi votre petit numéro vous savez très bien de quoi je parle ! Laissez Frida tranquille ou je vous brise la nuque est-ce bien clair !

Mark eut un faible mouvement de tête, étouffant sous la pression de ses doigts contre son cou. Einar resta ainsi crispé sur sa chemise de façon à être bien comprit.

- La police va venir vous rendre une petite visite d'ici peu, tâchez de dire la vérité, sinon je reviendrais...Siffla Einar du fond de sa gorge serrée.

Il le relâcha, aucun des hommes autour de la table de réunion étaient venu à son secours, l'un d'entre eux le reconnu et s'inclina. Peu habitué à venir à Londres dans les jours d'hiver, Einar était vêtu d'un long manteau noir, il pouvait se fondre dans la masse sans que personne ne le reconnaisse. Il tourna les talons sans marquer sa sortie de politesse, son avion l'attendait il était temps pour lui de rentrer et de retrouver sa délicieuse et mystérieuse Frida

Frida n'avait pas bougé de la chambre depuis son arrivé, elle baissait son livre en surveillant l'entrée, une vague d'inquiétude la submergea, elle espérait revoir l'homme qui hantait son esprit très vite. Elle avait l'impression de lui faire courir des risques, même si son allure dégageait force et courage. Elle soupira en posant le livre et se leva pour se mettre au balcon, le soleil se couchait lentement rendant au paysage un moment captivant. Elle n'avait pas du vue sur l'entrée du palais, elle ne pouvait que distinguer des bruits des voitures.

Etait-il enfin là ?

Frida sentait ses mains devenir moites d'appréhensions, c'est la première fois de sa vie qu'elle sentait son cœur battre irrégulièrement, la laissant toute chose, hypnotisée avant même de le voir.

- Bonsoir Frida...

La légèreté de sa voix ressemblait à une caresse, un délice de promesse.

Elle se retourna et le vit appuyé contre l'embrassure de la fenêtre.

- Bonsoir ! Vous en avez mis du temps que faisiez-vous ? Demanda-t-elle en prenant une attitude légère, pour ne pas qu'il voit dans son regard qu'en réalité elle était contente de le revoir.

Il souffla avant de s'exprimer d'un ton lassé.

- Oh et bien j'ai tué Mark Gordon, j'ai jeté son corps par-dessus le pont du Tower bridge et j'ai attendu patiemment que son corps coule lentement pour être sûr qu'il ne remonte pas à la surface.

Frida éclata de rire, mais son rire s'accentua peu à peu devant le regard impassible de l'homme, son sérieux terrifiant.

- Vous.. Vous n'êtes pas sérieux. Dit-elle à la fin d'un gloussement.

- Très sérieux. Assura l'homme en se redressant de toute sa hauteur.

Einar se retint de rire quand elle se retint à la balustrade une main sur le front. Peu à peu son teint rosie devenait pâle, la bouche entre ouverte elle le dévisageait comme un tueur en série. Einar se rapprocha lentement d'elle alors qu'elle posa ses deux index sur ses tempes.

- Je crois que j'ai tout mon sang qui me monte à la tête ! S'exprima la jeune femme au bord de la panique.

Einar rit et pour une fois de bon cœur.

- Vous trouvez ça drôle ? Oh mon dieu vous l'avez tué je vais finir en prison et....

Einar enlaça sa taille et la colla contre son corps. Cette proximité avec cette femme rendit ses muscles douloureux. Depuis Adrianne, il n'avait jamais laissé une femme ainsi être aussi proche. Mais il la voulait bien plus que n'importe quelle femme.

- Frida.. Je plaisante.

Frida le dévisagea, une lueur amusée traversa ses yeux.

Elle frappa son torse envahie par la colère.

- Je vous ai cru ! Vous m'avez fait peur!

Les battements de son cœur devenaient plus faibles avant qu'ils ne reprennent un rythme irrégulier quand se pencha vers elle.

La passion les enveloppa, le paysage idyllique eu raison d'eux. Il posa ses lèvres sur les siennes. Il embrassait si bien qu'elle se perdit dans les profondeurs du désir.

Elle ne voulait plus réfléchir seulement s'abandonner dans ses bras robustes et peut-être guérir l'homme en lui redonnant goût à l'amour, peu importe le prix.


Dans les bras du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant