Chapitre 27

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Einar s'était plongé dans le noir après le départ de la jeune femme, son cerveau ne fonctionnait plus. Ses muscles étaient engourdis, sans la jeune femme il ne ressentait plus cette connexion, cette sensation qui faisait battre son cœur plus que de raison. Cette semaine avec elle lui avait paru être une belle et longue éternité. Assis sur son fauteuil, il ne savait pas depuis combien temps il était là, sans bouger, pourtant il avait juré entendre plusieurs fois la d'Omar parvenir faiblement à son ouïe et malgré tout, il n'avait pas bougé.

Les rideaux s'étaient ouverts brutalement laissant place à sa petite sœur, les mains sur les hanches, laissant son petit ventre rebondis apparaître. Einar fit une grimace face à la lumière vive du soleil et poussa un profond juron en arabe.

- Bonjour mon frère comment vas-tu ?

Einar grinça des dents.

- Comme tu peux le voir je beigne dans le bonheur...

- Frida est partie c'est ça ? Tu n'es qu'un idiot !

L'insolence de sa sœur lui fit l'effet d'une surprise telle qu'il se leva d'un bond.

- Doucement Laila n'oublie pas à qui tu parles !

- Oh mais je sais ! Je parle à mon frère ! Qui vient de laisser la femme de sa vie partir ! Gronda cette dernière.

Einar se passa une main sur sa barbe agacé.

- Frida devait reprendre sa vie je n'ai pas le droit de lui retirer par pur égoïsme.

- Ah... ah donc tu es amoureux ! S'écria-t-elle sourire aux lèvres.

Einar poussa un râle de colère et se retourna pour échapper au regard émerveillé de sa petite sœur. Il avait l'impression que c'était écrit sur son visage.

- Je t'en prie Laila c'est déjà dur alors n'explose pas de joie pour rien, elle est partie et c'est ainsi.

- Je t'en prie Einar ne la laisse pas t'échapper, tu vas le regretter.

Il ferma les yeux, les paroles de sa sœur lui arrachèrent un second juron, car il détestait quand elle avait malheureusement raison.

- Tu penses que c'est facile ! Crois-moi je suis furieux contre moi-même ! Mais je ne peux pas lui faire ça !

Il frappa ses mains contre son bureau provoquant un petit hoquet à sa sœur.

Einar revint vers elle terriblement inquiet.

- Pardon je ne voulais pas te faire peur je...

Il avait posé ses mains sur son ventre, et la sensation d'être maudit lui revint à l'esprit. Pourquoi ne pouvait-il pas connaître ça lui aussi ? Pourquoi avait-il peur ?

- Je suis solide et toi tu es en train de t'écrouler, il est temps que tu arrêtes d'avoir peur Einar, Frida est peut-être jeune mais elle est à la hauteur de ce que tu pourras lui demander j'en suis persuader.

Il laissa retomber ses bras le long de son corps tendu.

- Elle est partie Laila ce qui confirme mes craintes... Frida doit reprendre sa vie et moi la mienne. Murmura-t-il en s'en allant vers les grandes fenêtres.

Il serra les poings, des accès de culpabilité, de mauvaise décision, assaillis son corps de reproches qu'il faisait tournoyer dans son esprit comme une torture sans précédent.

- Tu aurais dû la retenir Einar, lui dire ce que tu ressens ! Insista sa petite sœur.

Il secoua de la tête, bloqué par la peur, tétanisé par l'inquiétude.

- Non, c'est mieux comme ça Laila, crois-moi Frida mérite mieux que moi.

Laila soupira.

- Tu es têtu Einar et un jour cet air buté tu joueras un mauvais tour !

Il enfonça ses mains dans ses poches pour se retenir de gronder, Laila était maintenant pour lui le petit être le plus fragile qu'il puisse exister, elle portait la vie, il se devait de rester calme et ne pas être une source de stress pour la futur maman.

- Laila je t'en prie n'insiste pas petite sœur. Déclara Einar en se retournant.

Elle fit la moue puis soudain, au bout d'une longue minute de silence, elle s'écria :

- Très bien Einar ! Alors il te faut l'oublier et vite car je t'ai trouvé l'épouse idéale pour t'accompagner dans ta vie sombre et sans saveur.

Einar la dévisagea la mâchoire serrée.

- Tu organises mon mariage maintenant ? Demanda-t-il avec sarcasme.

- Il faut bien que quelqu'un le fasse à ta place, le peuple attend beaucoup de toi.

Il serra les dents, elle avait raison... le temps se jouait de lui.

- Tu vas voir elle est magnifique ! Reprit-elle en sautillant.

- Peu m'importe Laila je ne l'aimerais pas !

Il lui jeta un regard sévère pour se faire comprendre, mais visiblement elle s'en moquait et haussa des épaules.

- Ça c'est ce qu'on verra mon très cher frère.

Sur ceux, elle tourna les talons en direction de la sortie le laissant seul à son désespoir et la vision de Frida qui hantait chaque seconde son esprit.

Son beau visage d'ange, ses lèvres pulpeuses, son teint de porcelaine brillant grâce au reflet du soleil... Ses courbes gracieuses, ses jambes fuselées...

Il se passa une main sur son visage en réalisant qu'il avait commis une grave erreur.

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Dans les bras du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant