Chapitre 11

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Il la relâcha et remonta sa cravate.

Frida n'osait pas regarder le souverain, car ils venaient de faire une scène digne d'un mauvais film à l'eau de rose, assez pour avoir de multitudes suspicions.

Il s'approcha lentement, pour se mettre entre eux. Elle fit face à son large dos quand il se retourna en direction de mark.

- On peut savoir ce qu'il se passe ici ? Demanda-t-il sévèrement.

Frida espérait qu'il puisse le donner une bonne explication, elle se glissa sur le côté en replaçant ses cheveux en désordre.

- Rien de bien, grave votre altesse, Mademoiselle Hosk et moi discutions simplement.

Il se pencha vers lui pour se mettre à sa hauteur.

- Ne me prenez pas pour un imbécile ! Siffla-t-il entre ses dents à l'abri des invités.

Frida comprit qu'il était temps pour elle de s'interposer.

- Un différent pour le mariage, c'est moi je....j'ai manqué de respect envers lui, le champagne m'est monté à la tête.

Au lieu de détourner le regard vers elle, il fut indifférent à sa voix et continua de dévisager Mark.

- Est-ce raison valable pour vous agripper le bras ?

Frida perdit le contrôle de la situation et dut s'armer de courage pour répondre.

- Bien évidemment que non, je vous en prie ce n'est qu'un affreux malentendu, oublions cette scène s'il vous plaît.

Il se redressa, chassant Mark d'une main, ce dernier s'en alla d'un pas décontracté pour ne rien laisser paraitre. Elle le suivi des yeux et se retourna enfin vers l'homme. Immédiatement elle se sentit troublée, elle ne put faire autrement que de garder son regard dans le siens, alors qu'elle éprouvait l'envie de détaler rapidement.

- Il ne vous a pas faire mal j'espère ? Demanda-t-il.

« Pas plus que vous » pensa Frida en secouant négativement de la tête.

- Je peux savoir pour quelle raison il s'est conduit ainsi avec vous ?

Frida fit fonctionner son cerveau à mille à l'heure.

- Je lui ai fait remarquer son absence de cette après-midi et il l'a mal pris.

Il déchiffrait clairement sa réponse, essayant de découvrir dans son regard si elle disait vrai.

Elle avait l'impression qu'ils étaient dans un petit cocon, les invités semblaient avoir disparus, laissant seulement le bruit du vent qui caressait son visage.

- Venez, il est temps de manger.

Il passa devant elle, sans même l'attendre, Frida joint ses mains et lui le suivit en mettant de la distance quand il tourna sur sa gauche, Frida tourna à droite, pour mettre fin à cette sensation qui n'avait pas lieu d'être, Frida replaça une mèche derrière son oreille et cherchant sa table, encore une fois, elle se sentait abandonner. Assez pour mettre fin à son calvaire.

Manger avec des hommes et des femmes venus d'un monde dans lequel elle ne s'associait pas ? Où se priver de manger pour échapper à cette épreuve ?

Frida inspira et pivota les talons, sa démarche était beaucoup plus engagé, dans l'intention de partir de cette salle au plus vite. Elle grimpa les marches alors que les paroles de Laila résonnaient aux creux de ses oreilles.

Elle referma la porte, immédiatement son corps parut moins lourd.

Elle se laissa tomber sur le fauteuil, les mains sur le ventre. Ce dernier gargouillait si fort qu'elle grimaça en dénouant un des laçages de sa robe.

La porte s'ouvrit avec fracas laissant apparaître l'homme pour la énième fois.

- Laissez-moi deviner, vous êtes fébrile ?

Les mots ne parvenaient pas à remonter dans sa gorge, elle demeura muette.

Il s'avança d'un pas, les yeux noirs.

- Oui, je ne me sens pas bien, je préfère me coucher.

- Si tôt ?

Une force enfouie en elle l'aida à quitter son regard pour jeter un œil à la pendule.

- Il n'est pas si tôt que ça votre altesse.

- Laila vous cherche, venez au moins dîner. Insista-t-il d'une voix faiblement maîtrisé.

Frida dénoua son nœud.

- Dîtes lui que je m'excuse mais je suis vraiment fatiguée.

Il ne la quitta pas un seul instant du regard alors que le silence devenait étourdissant.

- Très bien ! Faîtes comme bon vous semble mademoiselle hosk !

Elle s'enfonça dans le fauteuil alors qu'il était partit en claquant la porte sans délicatesse.

Au lieu de s'attarder sur la profonde colère du roi, Frida retira les bretelles de sa robe et se leva pour se diriger dans la salle de bains.

La senteur des roses était trop tentante pour passer à côté d'un bon bain chaud. Ce moment de bien être était le premier agréable souvenir qu'elle garderait de ce voyage. Elle y resta un bon moment avait de se résoudre à sortir, l'eau était froide, elle enfila son peignoir et retira la pince de ses cheveux pour les faire retomber. Quand elle ouvrit la porte, elle traîna des pieds en se massant les mains avant qu'une odeur délicieuse s'imprègne de ses narines. Un beau plateau en argent était posé sur le lit, elle le dévisagea un instant, ne se souvenant pas avoir entendu quelqu'un cogner à la porte. Frida cessa de réfléchir pour s'empresser de s'asseoir sur le lit. Les fenêtres ouvertes de son balcon lui donnaient la possibilité d'entendre la fête en l'honneur de Laila battre son plein.

Elle prit son assiette pour aller sur le balcon. De là, elle pouvait voir quelques invités discuter entre eux, elle dégustait son repas, ses papilles gustatives étaient en explosion. Elle prit place sur le banc, le nez dans son assiette.

- J'étais sûr que vous n'étiez pas fatiguée.

La semoule se coinça au fond de sa gorge, Frida toussa et déglutit.

Il était là de nouveau, assis à côté d'elle, dardant un brûlant regard sur elle.

ªIA

Dans les bras du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant