Chapitre 15

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- Celui-ci n'est pas mal. S'exclama Laila sans grande enthousiasme.

Frida poussa un faible soupire, seigneur ! C'était sans doute le premier mariage où elle entendait tant de commentaires négatifs. Pas l'once d'enthousiasme, pas l'once d'un cri de joie.

- Alors je le raye de la liste. Lança Frida à haute voix alors qu'elle voulait seulement le penser.

Mortifiée, elle relava les yeux de son calepin et les vit tous les trois les yeux rivés sur elle. Mais au lieu de regarder ceux qui se trouvaient devant elle, Frida, poussée par son corps, tourna la tête vers Einar.

Il la dévisageait incrédule, les sourcils plissés. Elle se sentit obligée de se défendre.

- Enfin je veux dire que pas mal ce n'est pas bien, ni super, peut-être que l'on devrait gouter les autres non ?

Le temps lui avait paru une éternité avant que Laila vienne à son secours.

- Vous n'avez pas tort, goutons les autres pour se faire une idée.

Les yeux rivés sur Laila, Frida pouvait sentir le regard de l'homme sur elle. Elle crispa ses doigts sur son calepin, elle devait se ressaisir très vite. Elle souleva la cloche et prit une part de gâteau, sans prêter attention aux regards elle la mangea entièrement sans dire son avis.

Après tout comptait-il vraiment ?

La voix de la princesse ne fut qu'un écho, elle laissa doucement ses pensées l'enveloppaient dans un autre monde, pour ne plus les entendre, mais le silence qui posséda tout à coup la pièce l'obligea à relever la tête.

Laila et Mark avaient disparus, elle les chercha des yeux et quand elle tourna la tête, le souverain lui n'avait pas bougé d'un pouce.

- Où sont-ils ?

Ses lèvres serrées ne bougèrent pas, son ventre se noua quand il tourna sa chaise puis la sienne de façon à faire un face à face.

- Que se passe-t-il ? Demanda-t-il soudain.

Frida entre ouvrit des lèvres, mais aucun son s'éleva dans la pièce. Il venait de lire dans ses pensées, il avait compris sans même qu'elle se confie qu'il y avait un problème.

Mais que pouvait-elle dire ?

- Rien du tout pourquoi ?

- Vous étiez tout sauf avec nous, vous avez critiqué les gâteaux. Fit-il remarquer d'une voix si douce que la profondeur en fut sensuel.

Frida se pinça la lèvre.

- Je ne me sens pas à l'aise, personne autour de cette table prend ce mariage au sérieux pour devrais-je en faire autant ?

Un sourire s'incurva soudain sur ses lèvres.

- Parce que je vous paye mademoiselle Hosk.

Frida leva les yeux au ciel.

Einar prit immédiatement son menton, une lueur d'inquiétude traversa les yeux de la jeune femme.

- Ne levez pas les yeux au ciel, ça ressemble à une moquerie envers moi. Ordonna-t-il en s'efforçant de prendre un ton calme.

Einar crispa son pouce contre son menton puis le relâcha lentement.

Elle le toucha comme pour effacer la marque de ses doigts.

- Quoi qu'il en soit ce mariage est un tissu de faux semblant, je trouve cela très triste. Murmura-t-elle en se levant.

Il se leva et s'interposa dans sa trajectoire.

- Tout les mariages ne sont pas basé sur de l'amour ainsi va le monde mademoiselle. Objecta Einar.

Ses yeux se relevèrent enfin.

- Je ne suis pas d'accord avec vous.

Il leva un sourcil.

- Cela ne m'étonne pas, vous semblez encore croire au conte de fée, réveillez-vous !

Einar sentit la colère reprendre le dessus, elle se recula en battant des cils.

- Vous réveillez-vous ! Que savez-vous de l'amour !

Les paroles de la jeune femme réveillèrent des souvenirs qu'il tentait d'oublier. Sans grande maîtrise de soi, il fit un pas vers elle pour saisir ses bras. Elle hoqueta en arquant sa tête tandis qu'il se rapprochait de son visage.

- Et vous qui êtes-vous pour prétendre me connaître ! Dit-il d'un sifflement étouffé.

Il la sentit tressaillir entre ses mains.

- Je ne prétends pas vous connaître, et je n'ai pas la moindre envie de vous connaître ! Vous n'êtes qu'un homme sauvage qui n'a aucun idée de ce que....

Einar posa cruellement sa bouche contre la sienne sans qu'elle n'ait eu le temps de terminer. Frida crispa ses doigts sur ses avant-bras, au lieu de se débattre, elle crispa ses yeux alors qu'il la ramena vers lui en la soulevant. Son baiser était brutal, sauvage.

Son cœur battait à la chamade, il alors qu'il essayait de briser le barrage de ses lèvres. Il relâcha ses bras en la rattrapant par la taille, Frida trembla sous l'ardeur qu'il mettait à l'embrasser, son souffle lui manqua, alors qu'il expirait contre son visage.

Imperceptiblement elle se retrouva seule, vacillant contre le marbre dur.

Contre sa volonté, son corps vivrait, elle posa ses mains contre sa bouche réalisant encore faiblement ce qu'il venait de se produire. Elle serra ses poings contre sa bouche, en essayant déjà d'oublier cet incident.

Dans les bras du souverainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant