Colombianos

Chapitre 2 : Transformation

Mes cheveux bruns qui m'arrivaient jusque dans le bas du dos ne m'arrivaient maintenant qu'au dessus de ma nuque. Karen m'avait aussi créé une fausse barbe, en découpant une perruque ou je n'sais quoi, pour que je paraisse virile, puis elle était allée chercher une casquette, pour que je puisse cacher mon regard.

J'avais des yeux bleus très clairs et de longs cils noirs.

"De tout les métiers il a fallut que tu en fasses un illégal et en plus celui-là, même dealer aurait été mieux.
- Qu'est ce que tu crois ? Quand tu vends de la drogue au gens tu leur vends la mort Karen."

Elle ne répondit pas, puis finit par dire :

"Tout le monde ne meurt pas de la prise de drogue.
- Mais beaucoup peuvent en mourir"

Les dames étaient très attentives à ce que l'on disait quand je me levai pour aller boire quelque chose. Karen me suivit aussitôt. Je voulu attraper un verre quand celle ci aggripa précipitamment mon poignet.

"Je sais très bien ce que t'as derrière la tête Adrianna mais je te laisserai pas mourir ! J'veux pas perdre une personne de plus.
- Si tu veux me dissuader d'y aller c'est que tu ne comprends rien.
- Si je comprends parfaitement, je sais ce que c'est de perdre quelqu'un mais tout ne se résout pas par la violence."

Les larmes commençaient à envahir mes yeux. Ma chère mère était morte à cause d'une histoire qu'avait provoqué mon grand frère. Je n'ai jamais su ce qu'il faisait réellement car il refusait de me le dire mais j'avais mon idée. Soit il dealait, soit il tuait des personnes.

Et un jour, lorsque j'avais 16 ans, deux hommes s'étaient introduit à la maison et avaient tué mon frère et ma mère. J'avais parfaitement vu leur visage mais je m'étais cachée. Un an plus tard, j'avais réussi à retrouver un des deux connards et je lui avais tiré dessus avec l'arme de mon frère.

Je n'avais pas réussi à contrôler mon énervement

Je me rappelerais toujours de la vitesse à laquelle mon coeur battait. Il allait si vite et ma main, ma main qui tremblait tant n'avait finalement pas hésité longtemps avant de lui tirer en plein dans le front.

Ce sont d'abord ses genoux qui avaient cogné le sol et ensuite le reste de son corps s'était brutalement écrasé par terre.

"Ohé Adri !
- ...Quoi ?, dis-je légèrement énervée
- Je veux que tu changes d'avis, je rigole p-
- Karen, on en a déjà parlé juste avant que tu me coupes les cheveux. C'est bon."

L'inquiétude avait rempli son visage, mais je devais partir.

"Attends."

Elle avait courut dans sa chambre pendant que je sortais de sa maison et que je saluais les deux femmes.

"Adriana, repris Karen, tiens"

Elle me tendit une arme.

"C'était le pistolet d'Alejandro.
- ...Merci."

Comme Karen l'avait compris, je comptais bien aller retrouver le deuxième enfoiré qui avait tué ma mère et mon frère, pour le tuer à mon tour.

Je sortis de sa maison, le pistolet dans le jean, la casquette baissée et avançai au repère des tueurs à gage. Comment je le connaissais ?

C'était simple, Karen sortait avec un gars du nom d'Alejandro. Ce dernier était très ami avec mon frère et moi. Malheureusement il était mort peu de temps après Ayden (mon frère) pour des affaires.

Karen était follement amoureuse de lui et ils prévoyaient même d'avoir un enfant, mais la vie a fait qu'il nous a quitté.

Alejandro, contrairement à Ayden racontait tout à Karen, ce qui fait qu'elle sait beaucoup de choses sur les tueurs.

Je m'étais demandée un jour, comment on pouvait faire ce "métier", puis plus je grandissais plus je me rendais compte que tout ça n'était qu'une histoire de vengeance et de survie.

Quand on a plus rien, on est parfois obligé de se tourner vers des choses comme ça ici.

J'étais aux alentours de la planque des tueurs, quand je vis deux hommes ou plutôt deux adolescents âgés de 16 ou 17 ans je pense.

J'allais me cacher quand l'un d'eux me cria :

"Oh ! Qu'est ce que tu fais ici casse toi !"

Alors je dis ce que Karen m'avait dit de dire. Je pris une voix grave et fronça les sourcils.

"Je veux travailler pour Francesco."

Les deux mecs se regardèrent.

"Viens avec nous"