Chapitre 30 : Fuite

5.8K 319 10
                                    

Le lendemain, il m'avait emmené derrière sa maison la où se trouvait deux voitures à lui.  On monta dans l'une, et il démarra. Il m'avait dit qu'il laissait tomber les "affaires" un moment, alors j'ignorais complètement ou il m'emmenait.

"On va où cette fois ?, demandai-je
- Tu verras."

Ce genre de réponse m'énervait toujours un peu mais je savais très bien que même en insistant il ne me dirait rien.

Il roulait de plus en plus vite.

"Ralentis s'il te plait, demandais je-inquiète
- C'est bon détends toi.", répondit il le sourire aux lèvres.

Il était tellement insouciant. Et pourtant, au fond,  j'aimais beaucoup ce coté la de lui. Il était en quelque sorte rassurant puisque dans chaque situation, Rajan réussissait à être serein. Comme il le disait si bien , il n'avait peur de rien.

"Non mais sérieux j'ai peur de faire un accident"

Il m'ignora totalement et mit de la musique. C'était une chanson que j'avais l'habitude d'écouter avec mon frère quand j'étais adolescente, alors je commençai à chanter avec lui.

Il faisait chaud, il faisait beau, on chantait ou plutôt criait dans sa voiture de luxe, les vitres ouvertes nous rafraichissaient, et on était maintenant loin de notre vieux quartier.

Je me sentais si bien.

Mais ce fut de courte durée.

Une balle traversa le pare-brise, qui frôla la tête de Rajan. J'avais crié tellement fort et j'avais comme l'impression d'avoir une boule dans le ventre tant l'angoisse montait en moi. Cette fois c'était différent, on ne pouvait pas voir les tueurs mais eux si.

"Adriana prend le volant !,hurla t il dans mes oreilles
-Mais je-je sais pas ce que je dois faire !, criai-je paniquée
- Juste conduire putain !"

Il s'était réfugié sous le volant, sûrement en train de chercher une solution.

Je conduisais n'importe comment, et frôlais plusieurs fois des voitures ou des camions.

"Rajan et si ils me tirent dessus ?!
- Ils s'en foutent de toi c'est moi qu'il veulent. Maintenant accélère. Il doivent être sur des toits alors ils ne nous rattraperons pas. Et baisse-toi un peu on sait jamais.
- Mais je sais même pas où on va moi tu ne me l'as pas dit !
- Ta voix aiguë me fait mal au crâne Adrianna, va juste tout droit c'est tout."

J'accélérai alors un peu plus, sachant qu'il n'y avait aucune voiture devant moi, et heureusement pour nous, plus personne ne tirait. 

"On est dans la merde, dit Rajan en reprenant le volant, Alan a envoyé des gars pour me suivre
- Mais tu m'as dit que t'as fait exprès de prendre un chemin que personne ne prend.
- Ouais bah je pensais me soule pas. Putain pourquoi j'suis con ?
- Je me le demande aussi."

Il me lança un regard qui me fit automatiquement baisser les yeux. Après environ une heure, on arriva dans un coin que je n'avais jamais vu auparavant. Je descendis de la voiture pour me retrouver face à un quartier encore plus pauvre que le mien. Les maisons étaient délabrées et il n'y avait personnes aux alentours.

ColombianosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant