Chapitre 10 : Fou

7.7K 492 18
                                    

J'entrai dans une villa encore une fois, sous le regard ébloui de quelques personnes. Mon travail avait commencé très rapidement puisque un homme me tapota l'épaule pour me demander si je voulais un verre. Nous avions discuté et j'avais fini par lui vendre de la drogue.

Ce n'était que la deuxieme fois mais ma soirée s'était passé à merveille puis nous étions rentrés. J'avais vendu encore plus que la dernière fois et je pense que Rajan était satisfait.

Nous rentrâmes dans la planque. Bizarrement personne n'avait bougé, car je pense qu'il mettait au point le plan pour renverser Gustavo. En entrant, je n'avais pas eu le temps de me changer et tous les gars s'étaient arrêté et m'avaient regardé de haut en bas.

J'étais complètement gênée et Rajan se demandait pourquoi ils avaient arrêté leur activité.

"Mais travaillez putain de merde et si vous êtes en manque barrez vous et trouvez vous des putes. Toi, barre-toi dans la chambre", dit il en s'adressant à moi

Ce qui était sûr c'est que je n'arrivais pas à m'habituer à sa façon de me parler ! Je n'étais pas sa chienne non plus.

Malgré ce que je pensais je lui obéis avant qu'il ne pète un cable et il me rejoignit aussi vite dans la chambre.

"Bon, reprit-il en fermant la porte, ça c'est ta part."

Il sépara la liasse de billet qu'il avait entre les mains et m'en donna la moitié.

"Et... Adrianna.."

Cette fois-ci, il me regardait étrangement. Il se concentra sur mon visage et en regarda chaque partie. Quelques secondes plus tard il sembla reprendre ses esprits et parti sans rien dire.

"Je ne comprendrais jamais ce gars..., chuchotais-je
- Adrianna"

C'était Ayden qui entrai à son tour dans la chambre, plus qu'énervé.

"C'est quoi cette histoire de soirée hein ?! Et enlève moi cette robe putain t'as vu comment les mecs te regardent ?! Adrianna qu'est ce qu'il t'arrive merde ?! D'abord j'apprends que tu travailles pour Francesco et ensuite que tu fais des choses louches le soir ?! Tu vas vite te remettre dans le droit chemin et arrêter toutes ces conneries !"

Ses paroles ne me plaisaient pas du tout. Comment pouvait-il me reprocher des choses alors qu'il était parti pendant plusieurs années.

"Tu veux jouer à celui qui fait des reproches ?! Pourquoi tu m'as jamais dit que tu étais vivant ?! Pendant trois ans j'ai galéré ! J'ai tellement souffert d'avoir été abandonnée du jour au lendemain, je devais vivre avec l'autre connasse de Maria et toi tout ce que tu trouves à me dire c'est ça ?!"

A ce moment nous nous regardions droit dans les yeux et apparemment il ne savait plus quoi dire. Il savait parfaitement que j'avais raison.

Il s'asseya par terre, appuyé sur le mur, il semblait être un peu calmé. Il reflechissa un instant puis me dit :

"Quand les deux mecs m'ont tiré dessus, j'étais totalement inconscient et ensuite y a notre voisin qui a vu que je respirais. Il a appelé un médecin et je leur ai fait juré de ne rien te dire parce que tout ce que je voulais c'était te protéger ! Regarde, pendant ces trois années t'as eu aucun problème. Alors que quand j'étais vivant, la preuve, maman est morte.."

Je restai bouche bée devant son discours. Ses paroles me faisaient vraiment mal au coeur.

"Dès qu'il connaissent ta famille il peuvent la tuer à tout moment pour une histoire de vengeance. Je voulais juste pas te meler à ça.
- On aurait pu se voir en cachette.. Je sais pas.
- J'suis désolé."

Je restai droite devant lui et son visage plein de culpabilité. Malgré ses explications je n'arrivais pas à comprendre. On aurait pu tout simplement s'en aller loin de cette ville, mais ce qui était fait était fait. Je ne pouvais pas revenir en arrière.

Je sortis alors de la chambre, pour prendre l'air. Il faisait noir et je pouvais à peine voir les autres maisons. J'étais plongée dans mes pensées quand une main serra ma mâchoire et me plaqua contre le mur de la planque.

"Tu fais quoi ici, demanda Rajan en colère
- Mais.. Rien je prends juste l'air !
- Ta gueule. Tu veux vraiment que mes hommes te fassent du mal en fait ?! Bah t'sais quoi reste la j'en ai rien à foutre.
- Qu'est ce que tu racontes ?!"

Il avait tenté de partir mais je l'avais retenu par le bras.

"Je te comprends pas moi !, repris-je, t'es jamais content, t'es toujours énervé et stressé pour rien du tout et parfois tu es gentil avec moi et deux minutes plus tard tu te braques ! Tu me soules !"

Je regrettais mes paroles à la seconde d'après. Il se retourna lentement, et plongea son regard assassin dans le mien. Il avança pas à pas tout près de moi qui commençait à trembler.

Il attrapa mes cheveux et commença à serrer de plus en plus son poing pour me faire mal.

"C'est ça Adrianna, murmura-t-il, continue, continue et bientôt tu ne verras plus le jour."

Il lacha la mèche de cheveux qu'il avait empoigné et partit. Je posai une main sur mon coeur et sentit celui-ci battre très vite.

"Putain...", chuchotais-je

Ce mec me faisait de plus en plus flipper.

ColombianosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant