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/Quelques phrases du chap précédent #9 ~

J'étais « seule ». Ne sachant pas quoi faire, je m'assis sur le rebord de la baignoire, me tenant la tête.

« Qu'est ce que je fous là! Mais qu'est ce que je fous là !»

Je n'eus pas le temps de me réfléchir, que Juan râla, au loin :

« J'entends pas l'eau couler ! Je te préviens, si tu essayes de faire quoi que se soit, à part te doucher, j'hésiterai pas à sortir mon arme. » /

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Je soupirai en tremblant. Allait-il toujours me menacer ? Et puis d'abord, je n'avais pas envie de manger avec eux moi ! Bon, certes, j'avais très faim et très soif. Et puis, ne nous mentons pas : j'étais dégueu. Je veux dire, j'étais sale. Mon pantalon en jean était troué, mon T-shirt blanc à bretelles était tâché de noir, de poussière et troué aussi par endroit, mes mains et toute ma peau avaient besoin d'eau pour se débarrasser de toute cette saleté. Je ne pouvais donc pas refuser un bain chaud ! Mais je devais rester prudente. Je ne savais toujours pas quel était leur but avec moi. Il y avait peut-être des pièges ou je ne savais quoi planqués quelque part dans cette pièce.

Me décalant pour voir où le jeune homme était, je pus m'apercevoir qu'il ne me verrait pas dans le bain de là où il se trouvait. Je m'approchai alors de la grande baignoire où je fis couler l'eau lentement, sans vouloir faire trop de bruit –pour quelle raison, ça je ne sais pas-. Je vis qu'il y avait différents savons : j'en pris un et le mit au rebord de l'eau chaude. Une fois à la bonne hauteur, je refermai le robinet et, aux aguets, je commençai à enlever mon jean, puis mon haut et mes sous-vêtements. Je me dépêchai ensuite de rentrer dans l'eau pour que personne ne me vois. Au premier contact du liquide transparent, un frisson de bonheur me parcourut : enfin quelque chose de bien pour aujourd'hui !

Une fois mon corps entièrement plongé dans l'eau, je me sentais tout de suite mieux. Comme si il ne s'était rien passé. Je me sentais bien. Retenant ma respiration, je glissai au fond de la baignoire, m'immergeant totalement la tête sous l'eau.

« Ce que ça fait du bien »

Après plusieurs minutes à être restée dans l'eau, je commençais à avoir les paupières qui tombaient lentement. J'avais envie de dormir, j'étais tellement fatiguée. Mais je luttais, ne sachant pas où j'étais réellement, je ne pouvais pas me le permettre. Enfin, je ne devais pas dormir surtout parce que des malades vivaient ici.

La figure à moitié sous l'eau, je fixais l'autre bout de la baignoire blanche, sans vraiment regarder quelque chose. Soudain, des pas montant des marches me firent sursauter.

« Bon, tu peux me dire ce que tu fous ?, s'énerva Juan, derrière le paravent. T'es prête ou pas ?

-Eum... Pas vraiment... », avouais-je.

Je l'entendis soupirer bruyamment.

« Alors bouges-toi un peu. Les frérots vont s'impatienter ! »

Je m'apprêtais à sortir du bain, quand je remarquai un détail important.

« Heu... Juan ?, demandais-je doucement.

-Quoi ?

-Je n'ai pas de serviette pour m'essuyer. »

Le jeune homme souffla de nouveau.

« Mais quel con... J'ai oublié de t'en donner une... Bon, euh... T'as qu'à prendre, euh... Attends, bouges pas... »

Il descendit les marches pour les gravir de nouveau. Il tendit son bras par-dessus le paravent, laissant retomber de mon côté une serviette bleue.

« Tiens, celle-là, c'est la mienne. Mais prends-la pour cette fois. »

Je sortis rapidement de l'eau, ramassant la serviette aussi vite que possible et l'enroulant autour de mon corps mouillé. Mes cheveux gouttaient encore, je mettais de l'eau de partout.

« Et... Eum... Je m'habille avec quoi ?

-Avec les habits dans les tiroirs de la commode, contre le mur où il y a le miroir en long. »

Je me retournai et vis cette fameuse commode. Je m'approchai, tirant le premier tiroir. Surprise, j'en ouvris un autre, puis encore un. Je ne comprenais pas.

« C'est normal qu'il n'y ait que des affaires de mecs ?

-Ah euh, ouais. En fait, on n'a pas encore eu le temps pour t'acheter des habits qui pourraient te convenir. Alors prends ceux qui te plaisent.

-Mais euh... Ils sont à qui ?

-A nous. C'est des vieux trucs qu'on ne met plus trop. Tu peux te servir. Mais active s'te plait. »

Ok. Super. J'allais être sapé comme un mec. Génial ! Non, sans rire ? C'était pas une blague ? Pfff...

Je pris alors un long T-shirt noir et un jean gris qui semblait être assez grand pour moi, ainsi qu'un caleçon –qui devait être trop grand pour moi d'ailleurs... quoi que non en fait-. Je repris mon soutien-gorge et me dépêchai de me vêtir.

« C'est bon ?

-Oui, presque. »

Juan, ne tenant plus, se présenta face à moi, les bras croisés. Il m'inspecta de haut en bas. Il s'arrêta sur un détail, puis m'observa droitement.

« Tu perds ton froc. »

Direct, lui.

« Je n'ai pas de ceinture. Il est un peu grand pour moi.

-Il doit en avoir dans un des tiroirs. »

Il chercha et après quelques minutes, m'en donna une noire.

« Voilà. C'est déjà mieux. Mais attends »

Le jeune homme tendit sa main vers mon visage afin de frotter durement mon menton.

« T'avais du sang sec. C'est bon, on peut y aller. »

Il me fit signe de passer devant lui. Quand nous passâmes la porte, il la referma à clé et me passa devant, les mains dans les poches de son sweat.

« Les autres vont être contents de pouvoir manger avec toi. Tu vas voir, ça va être sympa »

Je pouvais le voir sourire, même s'il était de dos. Je ne savais pas ce qui allait se produire, mais je ne le sentais pas. Je ne présentais rien de bon

Mes cheveux gouttant encore, ma nuque était ruisselante et mouillait mon haut. J'avais le ventre qui gargouillait, les yeux qui piquaient, comme je n'avais pas mes lunettes –qui étaient d'ailleurs hors d'usage, pétées comme elles étaient-, les forces m'abandonnaient. Je n'en pouvais plus.

Nous longeâmes les couloirs pendant plusieurs minutes. Ceux-ci devenaient de plus en plus éclairés, la tapisserie de mieux en mieux entretenue. A un moment, Juan tourna à droite, où une porte qui ressemblait à toutes les autres nous apparue, face à nous.

Du bruit se faisait entendre à l'intérieur : des rires, des bavardages, des élévations de voix. Et puis, une agréable odeur s'élevait dans l'air. Le jeune homme aux cheveux acajou s'arrêta face à la porte, se tournant vers moi, laissant cependant sa main sur la poignée. Ses yeux noirs me fixèrent de nouveau.

« Nous y voilà ».

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Chapitre 10! Tadaaaam ! N'hésitez pas à commenter! J'vous embrasse bien fort sur les orteils ! XD

LES RÔDEURS, tome un [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant