XVIII

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/Quelques phrases du chap précédent #17 ~

Puis, au bout d'un moment, nous arrivâmes devant cette porte blanche, comme les murs depuis un certain temps déjà. Là, de la lumière presque bleue en sortait. Je reconnus directement l'endroit : nous étions arrivés dans son laboratoire. Il allait pouvoir me soigner. Enfin.

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La lumière me fit ouvrir les yeux. Lentement, mes paupières s'écartèrent. Elles me piquaient. J'étais allongée sur le lit, un léger drap étaler sur mes jambes. Je le retirai lentement, me levant alors, pieds nus, marchant sur le plancher en bois clair en direction de la fenêtre. La lumière qui la traversait remplissait toute la chambre et l'éclairait sublimement. Penchant ma tête vers la vitre, un vide m'emplit.

« J'en étais sûre ... »

Ma prédiction d'hier soir était donc vraie. A l'extérieur, et bien ce n'était pas vraiment de l'extérieur ! Mais bien des murs, blancs cette fois, et impeccablement propres. Tout le bâtiment où nous nous trouvions devait en être entouré. Aucune issue possible.

« Je ne pourrais jamais partir d'ici... Il y a même un plafond...»

Soudain, quelqu'un toqua à la porte d'entrée de ma chambre, enfin de l'autre pièce plutôt. La mienne était entrouverte. Je m.approchai de celle-ci, passant la tête à travers l'embrasure. L'immense pièce était légèrement éclairée, les rideaux ne laissant pas totalement passer la lumière du dehors –lumière artificielle sûrement-. De nouveau, cette personne toqua de plus en plus fort.

« Qui cest ?, hurlais-je, apeurée.

-C'est moi. U.R. »

Je frémis. Après ce qu'il s'était passé la veille au soir, je n'avais pas vraiment envie de le voir. De les voir. Ces foutus kidnappeurs.

« Laisse-moi entrer.

-Non !, lui lançais-je à travers la porte.

-Je viens te chercher pour le petit-déjeuner. »

Mon ventre gargouillait.

« Raaah... Toujours au bon moment toi alors !, pensais-je.

-Elie. Je viens juste te chercher. Je peux attendre devant la porte si tu veux.

-Je préfèrerais...

-Alors bouge.

-Mais... je ne suis pas changée...

-Tu as cinq minutes », rétorqua-t-il fermement.


Ne voulant pas qu'il pique une crise et qu'il me maltraite, je me dépêchai de trouver de quoi m'habiller. Je sortis de la chambre, me dirigeant vers les tiroirs, près de la baignoire, en haut des escaliers. En farfouillant, je pus trouver un T-Shirt un peu plus petit et un jean qui semblait être à ma taille –limite limite même-. En passant devant le miroir de la salle de bain, je m'aperçus qu'il y avait une brosse à cheveux.

« Ça ne me ferait pas de mal d'en prendre soin... Avec ce qu'il sest passé hier, ils sont tout emmêlés. »

Je me laissai tenter par la brosse que je pris et je me brossai alors difficilement les cheveux.

Après quelques pénibles minutes, ils étaient impeccables : sans aucun nœud, pour une fois. Je me hâtai de me rincer le visage avec de leau fraiche. Me regardant dans le miroir au dessus du lavabo, j'avais envie de pleurer. Encore une fois. Mes traits de visage étaient légèrement fatigués mais surtout je me demandais une nouvelle fois ce que je faisais là.

C'est alors, tremblante, que je me dirigeai vers la sortie. Je serrai les dents en enclenchant le code pour que je sorte. 13-05-20-25. Dès que le bruit mécanique retentit, je reculai, la peur me prenant de plus en plus aux tripes. Derrière cette porte qui allait souvrir, il y avait ce jeune homme. Un de ces malades. Un Rôdeur.

Quand elle fut ouverte en plein, U.R leva la tête et me jeta un regard confus. Je fis encore quelques pas en arrière, fermant mes poings au maximum.

« Tu es prête, c'est bon ? », me demanda le jeune homme.

Il n'était pas coiffé. Ses cheveux châtains clairs partaient dans tous les sens, pas comme hier, où ils étaient bien mis en place. Ce qui contrastait avec sa tenue. Il était habillé d'un pull gris et d'une veste en cuir blanche, avec un jean foncé serré aux chevilles. Son regard n'osait pas croiser le mien, alors il fixait sans cesse mes pieds nus.

« On on va essayer de te trouver des chaussures à ta taille. Ou, du moins des chaussettes. Sinon, tu vas prendre froid »

Je ne le répondis pas. Je restai la tête droite mais les yeux bien en direction du jeune homme, vérifiant chacun de ses mouvements. Voyant que je ne réagissais pas, il s'écarta du passage pour pouvoir me laisser sortir.

« Les autres nous attendent à la salle à manger. On devrait y aller... », suggéra-t-il.

Je plaçai mes mains sur mon T-shirt que je tirai le plus possible. Je ne voulais pas y aller. Je voulais juste repartir.

U.R remarqua que je ne bougeai toujours pas. J'avais peur qu'il le prenne mal et qu'il réagisse de manière impulsive. Le jeune homme leva alors furtivement le bras et se gratta la tête. J'eus peur à ce moment précis et je sursautai. Je pensais qu'il allait se ruer sur moi et me trainer de force dans ces couloirs.

« Elie... Je suis désolé de ce que j'ai fait hier soir... Je te dois de vraies excuses. Il faut que tu saches que je ne suis pas comme ça, habituellement. »

Comment ça ? Il va me faire croire quil a voulu s'énerver comme ça, sans vraie raison ? Bon, certes, je l'avais un peu cherché hier soir en insistant pas mal. Mais il faut me comprendre à la fin !

« Crois-moi. »

Le croire ? Il me prenait pour qui ? Il m'avait agressé et ce nétait pas de sa faute ? Laissez-moi rire.

« Dis quelque chose, supplia-t-il.

-Laissez-moi repartir chez moi, murmurais-je, la tête baissée.

-Impossible. »

Je le regardai, les yeux s'humidifiant petit à petit, sachant que je ne pourrais pas m'en aller. U.R ne semblait pas avoir la moindre compassion à mon égard. Il s'en foutait complètement. C'était limite sil était content de me voir aussi désespérée.

« Allons-y à présent », mordonna-t-il.

Je m'exécutai, sans rechigner. Je préférai tout de même me méfiante du jeune homme en m'écartant légèrement. Il referma la porte avec le code et nous empruntâmes le même chemin que la veille avec Juan.



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Voici le chapitre 18 !

Elie est dans une situation compliquée. Que va-t-il lui arriver ici, dans le repère des Rôdeurs? Que vont-ils faire d'elle?

Commentez si vous avez aimé ou pas ! Et aimez si vous avez, bah kiffé quoi! ;)

Laughtie ~


LES RÔDEURS, tome un [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant