Épilogue

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Le bruit de fond de la radio et celui des bulles qui éclataient dans les différents ballons à bouillir le rendaient serein. La préparation était bientôt prête. Ses chers petits allaient être servis. Comme tous les jours. Quelques centilitres de ce liquide, ingurgité après leur pilule quotidienne, et hop.

Les grognements dans les pièces d'à côté le faisaient doucement sourire. Un pur plaisir. Il était fier de lui et des travaux accomplis jusqu'à présent.




« Monsieur, s'exclama alors la femme qui se trouvait derrière lui.

-Hm ?, souffla-t-il agacé.

-Un enfant est né cette nuit.

-Parents ?

-Oui. Mais la mère est toujours avec les médecins et le gynécologue.

-Hémorragie interne ?

-Oui, affirma la femme en blanc avec un hochement de tête. Comme demandé. Et le père n'est encore au courant de rien.

-Vous savez ce qu'il vous reste à faire.

-Je... Je peux me servir ?, chuchota-t-elle en ouvrant l'immense placard réfrigéré à ses côtés.

-Prenez celui que vous voulez. Vous avez fait du bon boulot. »




Dans l'ombre, la femme se saisit d'un corps congelé avant de le fourrer dans un linge propre.




« Ils sont de plus en plus ressemblants.

-Nous pouvons remercier notre savoir-faire, Camille.

-Je le laisse décongeler quelques minutes et je remonte.

-Procédure habituelle. Belles formules et belles tournures. Vous savez y faire.

-Bien, Monsieur. « Votre enfant est mort-né. Votre femme est décédée dans la salle d'accouchement, suite à une hémorragie. Toutes nos condoléances », s'entraîna la femme au faux corps de bébé congelé dans les bras. Au fait, Monsieur. »




Elle déposa le linge sur une table vide et poussa un charriot dans la salle où ils se trouvaient. Elle souleva le drap qui recouvrait l'engin et un nourrisson en couche trop grande pour lui fut révélé.




« Parfait, s'empressa de déclarer l'homme en blanc. Parfait, il va rejoindre les quelques autres qui sont dans ma collection. »




La femme poussa le charriot dans une autre pièce, salua l'homme et partit avec le faux nourrisson dans les bras.

Récupérant le contenu des ballons à bouillir, l'homme portait un sourire de jouissance sur son visage sombre.
































« A table, mes petits chéris. »




Il appela deux autres hommes. Ceux-ci prirent des boîtes de couleurs, avec des pilules dedans.




« Mais c'est que vous avez envie de votre petite collation habituelle, n'est-ce pas ! », ricana l'homme en blanc.




Dans chaque cage de verre, chacune éclairée par de vieux néons, les hommes étaient attachés sur leur lit. Poignets et chevilles puissamment ficelés, buste et jambes scratchés, ils ne pouvaient presque pas bouger. Tous hurlaient de douleur ou de terreur.




« J'adore voir vos yeux écarquillés, renvoyant toute la peur qui vous habite. », s'enthousiasma-t-il en pénétrant dans la première cage.




Le jeune homme attaché fermement au lit d'hôpital avait un bâillon crasseux qui l'empêchait de parler.




« Injectez la préparation à ceux qui sont attachés. Pour les deux autres, je m'en occupe.

-Bâtard, cracha le jeune homme à qui on venait de retirer le bâillon. T'es qu'un bâtard !

-Faites-le taire, bon sang. »




Il reçut alors une décharge électrique d'une sorte de taser, utilisé par l'homme qui avait enlevé le bâillon.

Chaque enfermé reçu sa dose de pilule et de la mystérieuse préparation de cet homme. Ceux qui n'étaient pas attachés étaient plus reculés par rapport aux autres et se tapaient contre les vitres épaisses, émettant des gémissements de douleur affreux.




« J'adore ça. J'adore ça !

-Monsieur..., s'exclama une nouvelle femme en blanc qui venait de rentrer précipitamment.

-Quoi ? Vous ne voyez pas que vous me déranger en pleine jouissance !

-Le dernier est sorti.

-Pardon ?

-Il n'en reste aucun des quatre ici.

-Très bien. Alors entamez la deuxième partie du plan. »





Il retourna dans son laboratoire, accompagné de la femme en blanc. Ils allumèrent d'immenses écrans.




« Surveillez-les-moi.

-Bien, Monsieur. »




Alors que la radio tournait toujours en fond, des images de quatre personnes différentes apparurent en grand sur les écrans. Tous eurent un sourire malsain en coin en les observant.




« ... se sont écoulés depuis la première sortie des urgences du nord du pays. Tous sont encore sous surveillance policière pour un temps indéterminé. Du moins jusqu'au procès qui va les amener au tribunal de la capitale face à leurs kidnappeurs et agresseurs, les Rôdeurs. Ils sont aujourd'hui incarcérés dans des cellules spécifiques dans un établissement sûr et suivent chacun un traitement psychiatrique. Parmi leurs victimes qui ont été miraculeusement ramenées en vie dans l'hôpital, l'une d'elle a fait une sortie publique hier soir pour se rendre à une nouvelle convocation de la police. Signe donc que l'enquête est encore loin d'être fi... »




« Je vous avais prévenu. Vous allez le regretter. Je vous retrouverai toujours. Et je gagnerai à ce petit jeu. »




L'homme en blanc se mit alors à ricaner si fort que son rire résonna en dehors des pièces qu'il réquisitionnait. Tous ces collaborateurs éclatèrent de rire avec lui. Puis il assura d'un ton ferme et déterminé:




« Je vous tuerai tous. Même toi, Élie. »




























































































Fin des Rôdeurs, tome un.










Laughtie♡

LES RÔDEURS, tome un [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant