XXXI

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/Quelques phrases du chap précédent #30~




Kyron prit mon avant bras dans la main et me sourit, remontant ses lunettes noires sur son nez.




« Suis-moi. Je vais te soigner. »




Tremblante, je le suivis sans avoir vraiment le choix.












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Regarde-moi et exprime ta peur. Regarde-moi et exprime ta peur. Regarde-moi et exprime...




«... ta peur ... »




J'en parlais toute seule.


Après quelques petites minutes, nous atteignîmes un large couloir. Kyron fit rentrer Juan qui déposa Iris sur un lit d'hôpital.




« Tu l'emmènes avec les autres. Je finis sur le cobaye et je m'occupe de les soigner. Fais la patienter avec le danseur. »





L'homme aux cheveux acajou et au bonnet hocha la tête et m'empoigna fermement le poignet pour me tirer le long du couloir. Au bout, il s'ouvrait sur des cellules.


Encore des cellules... Toujours des cellules... Bon dieu... Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça...


Mais celles-ci étaient différentes des autres : elles étaient propres, moins obscures.




« Tu vas attendre là. »




Juan s'arrêta devant une large cellule éclairée par une lumière claire. Les barreaux étaient de fer qui n'était pas rouillés.




L'homme me fit entrer et m'indiqua de l'installer contre le mur de gauche, ce que je fis en vitesse, le corps complètement meurtri.


Il referma la cellule en soupirant.




« Je reviendrai te chercher quand ce sera ton tour. »




Au moment où il allait partir, il jeta un œil sur le côté droit de la cellule, en face de moi. Je ne l'avais pas remarqué, mais il y avait quelqu'un. Son pied était enchainé à une grosse pierre. Son regard était noir et fixait longuement le Rôdeur, qui lui lança un ricanement sadique.


Par réflexe, je me plaquai contre le mur en crépis de la cellule. Même si le jeune homme face à moi était accroché, on ne savait jamais, il pouvait être tout aussi timbré que les autres ici.


Nosant rien dire, je préférais retenir mes larmes et déglutir en tremblant de peur.


Le regard du jeune homme devient plus doux et il soupira. Il m'observa alors et sembla scandalisé.




« Ils t'ont frappé ?, demanda-t-il dune voix ultra douce et peu grave.

-Je... Ne...

-Je suis désolé de ce qu'il t'arrive. »




Il mordit sa lèvre en regardant ses pieds nus, étendus face à lui. Il était comme moi, assis contre un mur, mais lui était avachi, comme épuisé. D'ailleurs, il avait de larges cernes sous les yeux et sa mâchoire ressortait tellement quon voyait bien qu'il était très affaibli.




LES RÔDEURS, tome un [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant