1. Réveille toi

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"L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons ,que l'amitié le console." W.Shakespeare.

Shakespeare

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PDV SERGEY

  Nous arrivons à la maison après une bonne vingtaine de minutes dans le taxi.
Le voyage a été silencieux, pesant. Tout le monde est encore sous le choc de ses émouvantes funérailles.
J'ai encore du mal à m'y faire, mais les faits sont là : Elros et le conseil sont morts.
Avec tristesse, je me dis que jamais je ne demanderais la main de sa fille à mon beau-père...
Suis-je vraiment en train de penser à ça ? À un mariage ?

Aëlys m'a profondément changé, ça ne fait pas de doute...
Il y a peu de temps, mon cœur était barricadé par une coque dure et impénétrable, mais cette jolie rousse a réussi à l'effriter jour après jour.
Elle a réussi à me mettre à nu face à elle, sans avoir touché un seul centimètre de sa peau nue. Une prouesse...

Devant la maison, je l'aide à sortir de la voiture, elle parait si faible... Encore plus que quand je l'ai retrouvée en Faérie.
Elle n'attend pas les autres et après avoir ouvert la porte, elle s'engouffre à l'intérieur et disparaît à l'étage me laissant seul.
En temps normal, je l'aurai mal pris, mais je ressens sa tristesse, le vide qu'elle a dans son cœur.

Je joue alors le rôle du propriétaire de la maison. Je fais visiter aux autres chaque pièce et leur attribue une chambre par deux, sauf Cylian qui lui a le droit au canapé.
Je l'aurais voulu, je m'y serais mal pris.

Et la vie a commencé à reprendre son rythme normal pour tout le monde, sauf pour elle.
Cela fait un mois qu'Aëlys n'a pas mis en pieds en dehors de son jardin ou de la maison.
Elle est passée par de nombreuses étapes de deuil, la tristesse, la colère ou encore le déni au début. Elle n'a pas encore accepté sa mort.

Je m'adapte autant que je peux, mais je ronge mon frein. Je calme mes envies de la secouer ou celles de m'enfuir loin de cet enfer qu'elle me fait vivre. Je ne sais jamais sur quel pied danser...

Les autres esquivent avec beauté la tempête rousse. Je leur en veux ! Je leur en veux de s'échapper ainsi, de profiter de leur vie, d'être amoureux... Blair et Hécate affichent maintenant publiquement leur idylle naissante alors qu'Alena et Magoa apprenaient à se connaitre physiquement... Oui, vous avez très bien compris.

Car en plus de devoir supporter les crises de pleurs ou de cris d'Aëlys je me coltiner aussi les gémissements et gloussement d'Alena et Magoa. Génial !
Je ne sais pas si c'est leur insolence de faire ça aussi bruyamment où la jalousie qui parlait...

Comme Aëlys passait le plus clair de son temps dans son lit, je me retrouve donc régulièrement avec Cylian. Le seul qui se soucie un peu de ma rousse. Nous tentions tous les jours de nouvelles façons de faire réagir Aëlys mais en vain.

Ce n'est qu'aujourd'hui alors que nous sommes tous en train de diner qu'elle est descendue comme si de rien n'était. Elle nous fait face avec un air assez bizarre sur le visage.
Je ne sais pas si je dois me réjouir de sa présence ici ou si je dois avoir peur.
Elle fait le tour de la table et vient ouvrir un placard, sous le regard attentif de tout le monde.
Aëlys attrape un verre et le rempli de vodka. Vraiment ?!

Mon visage devient rouge de colère, mais le pied de Cylian m'empêche de faire quoi que ce soit. Il a raison, si c'est un moyen de la faire sortir de sa détresse ok, mais je vais devoir jouer une nouvelle fois la nounou et surveiller sa consommation.

- On sort ce soir ?, demande t'elle en s'asseyant près de moi.

Sa question me surprend tellement que ma fourchette me glisse des mains.
Blair comme une idiote répond très vite :

- Oui ! Ça fait longtemps, ça va te faire du bien !

Je la maudis ! Elle ne trouve pas que son comportement est anormal ?
Mes yeux lui jettent des éclairs alors qu'Aëlys remonte gaiement (avec son verre évidemment) se changer. J'attends qu'elle soit suffisamment loin pour m'exprimer :

- Tu n'es pas bien ?
- C'est à moi que tu parles Sergey ?, demande Blair.
- Qui d'autre rentre dans son délire comme ça ?, je lui réponds.
- Utilise un autre ton alors ! Si elle veut sortir, ça ne pourra que lui faire du bien...
- Avec l'alcool qu'elle consomme alors qu'elle est à jeun ?
- Rooh, au pire, elle aura une bonne gueule de bois demain. Sergey j'ai déjà vécu avec cette Aëlys et la traitée comme une enfant ni changera rien. Laisse-la vivre.
- C'est toi qui géreras demain !
- Avec plaisir, je n'ai pas besoin de toi ! Elle non plus...
- Tu es certain de ce que tu avances ? C'est bizarre, je ne t'ai pas vu énormément depuis que nous sommes rentrés.
- Stop !, crie Cylian. Ça ne sert à rien de se jeter la pierre, elle va mal ok. Si cette sortie peut lui faire du bien, c'est tant mieux, sinon retour à la case départ demain. Je pense que ça nous fera tous du bien de sortir.
- Et puis on n'est jamais allé faire la fête sur Terre !, s'empresse d'ajouter Alena.

Je les observe tous attentivement, ils semblent tous partants pour cette virée.
Au fond de moi, je sens que cette soirée n'aura pas la fin qu'ils souhaitent avoir...
J'acquiesce et les filles partent se changer dans leur chambre.
Une fois mon verre rempli d'alcool, je le bois d'une traite et rejoins Aëlys.

Sur le palier de la chambre, j'entends les filles glousser entre elles avant de me résigner à aller vers notre chambre. La porte est entrouverte, je joue alors mon voyeur et vérifie l'état d'Aëlys.
Elle est face au miroir en sous-vêtements, mes yeux dessinent les courbes voluptueuses de son corps.
Mais ce qui m'interpelle le plus est son regard. Perdu dans son reflet...
Une larme silencieuse roule sur sa joue alors qu'elle fixe toujours autant l'image qu'elle renvoie.  

L'ordre des éléments. Tome 2, la quête.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant