Je suis sur mon lit, avec mon carnet à dessins, à griffonner tranquillement, quand j'entends la porte d'entrée se fermer et celle de ma chambre s'ouvrir.
- Je suis crevéééé, fait Niall en se laissant tomber en avant sur mon lit
- Si tu baisais moins... je marmonne
- Quoi ? demande-t-il en relevant sa tête qui s'était enfoncée dans l'oreiller
- Non, je disais, tu devrais te reposer dans ce cas.
- Bah, oui. Qu'est-ce que tu crois que je viens faire dans ton lit ? me dit-il en pouffant
Je ne réponds pas, et continue de griffonner.
- Tu fais quoi ?
Il se tourne vers moi, se mettant en travers du lit et prenant appui sur ses avant-bras, la tête sur les mains.
- Je dessine.
- Tu dessines quoi ?
Mais quel gosse.
Il se redresse pour regarder mon dessin, puis, il se remet comme il était, en soupirant longuement et se plaignant à nouveau de sa fatigue.
- Bah, tu te coucheras tôt ce soir, je lui dis avant de regarder l'heure. Je vais aller faire à manger.
- J'ai faiiiiim.
Je secoue la tête, amusé par son comportement de gosse, et sors de la chambre.
Je commence à cuisiner, silencieusement, perdu dans mes pensées. Je sursaute en entendant le grincement du tabouret et me retourne d'un bond.
- Tu m'as fait peur !
- Oups, dit Niall sans même prendre la peine de faire semblant d'en avoir quelque chose à faire
- Fais attention à toi, je lui dis en le menaçant avec la cuillère en bois. Si t'es pas sage, je fais à manger pour moi, et toi tu te démerdes.
- Eeeeh nan ! proteste-t-il
Il ne dit plus rien, sage comme une image. Je termine de préparer le repas, puis on mange. Puis, on va se coucher. Je ne sais pas trop si je vais vraiment dormir maintenant, mais je n'ai rien d'autre à faire de toute façon.
On se couche dans mon lit, je commence à y être habitué maintenant, même si c'était censé être à titre exceptionnel. Je pense qu'on va passer tout l'hiver comme ça. De toute façon, ce n'est pas comme si j'allais subir les crises de jalousie de quelqu'un, je suis célibataire. Et, je pense que Niall est dans une période de gros manque affectif, si vous voulez mon avis. Depuis sa pseudo rupture, il me semble prêt à tout pour ne pas se retrouver seul.
Ça a commencé le soir de cette soirée où il avait trop bu. Je l'ai laissé dormir avec moi parce que, il me faisait tellement de peine. Je n'avais pas le cœur à l'abandonner seul dans sa chambre. Puis, il n'avait pas l'air décidé à me lâcher de toute façon. Je veux dire, il a commencé à être très câlin une fois arrivés à l'appart. J'ai mis ça sur le compte de l'alcool. Maintenant, je pense que c'est plutôt un manque affectif.
Je veux dire, il croit peut-être que je n'ai pas remarqué qu'il cherche mon contact. Mais je l'ai remarqué. Et, il croit peut-être aussi que je n'ai pas remarqué à quel point il est différent avec Liam, à quel point il le colle comme une ventouse. Mais, je l'ai remarqué. Et, il croit peut-être que je n'ai pas remarqué qu'il me suit partout quand on est à l'appart et qu'il cherche mon attention. Mais, je l'ai remarqué.
Je pense que ça lui a fait un grand choc quand Liam est parti cette fois-là. Je pense qu'il a vraiment peur de se retrouver seul. Je pense qu'il ressent le besoin d'être entouré, d'être en présence de personnes qui tiennent à lui.
C'est juste, complètement emmerdant que ça arrive au moment où j'étais sur le point de prouver qu'il n'est PAS assexuel. Bordel. Je ne peux rien faire maintenant, s'il est à ce point fragile ! Et, d'une part, ça m'énerve, parce que j'étais vraiment très près du but. Et, maintenant, je ne peux plus faire quoi que ce soit parce que je ne veux pas risquer de le perturber...
Il est tellement chou, maintenant qu'il est dans cette période. J'ai l'impression d'avoir affaire à un petit enfant tout mignon. Mais, Niall n'est pas un enfant. Surtout quand il a des relations sexuelles dans la chambre à côté de la mienne...
Je soupire malgré moi, et Niall m'interroge du regard.
- A quoi tu penses ? me demande-t-il en se tournant vers moi, la tête appuyée sur la main
- A rien.
- Je te crois pas.
- Bah, si tu veux vraiment savoir, je pensais au petit asticot qui est dans mon lit.
- Qui ? Toi ? me fait-il en haussant un sourcil
Je lève les yeux.
- En fait, je me disais que ces derniers temps tu es tout fragile et...
- Je suis pas fragile ! proteste-t-il
- Et je m'inquiète pour toi.
- Ohh...
- Voilà.
- Bah... Je vais bien.
- Tu en es sûr ?
- Oui ! Pourquoi ça n'irait pas ? demande-t-il en fronçant les sourcils. Tout est parfait.
- Bon, dans ce cas... Bonne nuit ?
- Bonne nuit.
Il me dépose un bisou sur la joue, puis, il se tourne de l'autre côté.
« Tout est parfait ».
Est-ce que je fais partie de ce tout ?
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Roommates (Ziall)
FanfictionLa colocation n'est pas toujours facile. Surtout quand votre chambre n'est séparée de celle de votre colocataire que par une fine cloison, et que vous l'entendez se faire baiser à chaque passage de son copain. Surtout, quand vous apprenez des choses...