4

19.8K 3K 14
                                    

Pendant qu'on dînaient tous ensemble a table , ce lundi soir , Tata Rokhaya entame un sujet de discussion :

-Ousmane on ne peut pas laisser les enfants comme sa toutes les vacances . Nafi mérite d'aller aux États Unis chez ma petite sœur et Aïssatou...Aïssatou peut aller en Gambie voir au moins tes sœurs.

Tonton Ousmane me regarde longtemps .

-Tu ne préfère pas les États Unis Aïssatou ? Me demande t-il .

Tata Rokhaya avala de travers et même Nafi depuis notre petit accrochage s'y met maintenant si bien qu'elle ajouta son grain de sel :

-Mais Papa , c'est incorrect ce que tu veux faire . C'est mes tantes , elle n'a qu'à aller chez ses tantes .

Tata Rokhaya sourit fièrement . Mon oncle soupire :

-Aïssatou ?

-Non tonton Ousmane , je préfère rester ici pour avoir au moins quelqu'un dans la maison avec vous .

Tata Rokhaya me regarde incrédule :

-Tu reste ici ? Ton oncle et moi voyagerons aussi hein .

-Ah...je reste ici avec Fatou , il faudra bien rester .

-Donc je reste aussi un peu , laisse nous juste de l'argent , dit Nafi finalement .

Oncle Ousmane se lève de la table en haussant les épaules :

-Donc restez sage .

Sa femme s'en suit :

-Nafi meytoul meu ki ( fait attention a Cette fille là )

Elle me rogne du regard en montant les escaliers . Moi , toujours le visage sans expression , endurante , calme , je me lève et débarrasse la table avec l'aide de Nafi dans un grand silence .

Plus tard dans la soirée , je lisais tranquillement une sourate du Coran , je fis mes prières suggestives sur la terrasse toute seule . Je reste assise sur le tapis de prière pour méditer sur ma vie . Je ne pleurais jamais devant les gens , je ne parlais jamais de mes maux profonds de coeur mais quand je restais seule au près de Dieu je parlais en pleurant . J'étais vide au fond de moi , mes sourires étaient le plus souvent forcés , mes larmes ravalés , en bref je suis le genre de fille effacée du monde .

-Aïssatou ?

Je suis surprise de voir Nafi a l'entrée de la porte me tendant mon téléphone :

-Ibou t'appelle .

Je ne dis rien et pris l'appelle en disant merci a Nafi qui ne partait toujours pas .

-Tchey Ibou c'est maintenant que tu peux m'appeler ? Répondis-je énervée .

-Aïssatou ! Je suis a la police de Dieupeul j'ai eu un petit problème je n'ai pas mon argent avec moi je t'en supplie viens m'aider , 10.000fcfa seulement .

Ibou avait une voix vraiment très tremblante . Toujours avec mon calme :

-J'arrive .

Vraiment Ibou il peut m'énerver avec ses enfantillages . Je regarde Nafi qui me scrutait de haut en bas le visage inquiète  :

-Loukhew ? ( que ce passe t-il ?)

-Ibou ...je...je dois sortir si ton papa ou ta maman demande après moi dit leurs que je suis parti a la boutique pour acheter ...pour acheter une boisson .

-Boisson a vingt trois heures ?

-Nafi tu le fais ou pas ?

Nos conversations devenaient de plus en plus sèches .

Vice versaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant