Chapitre XX

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Elle torturait ses doigts dans tous les sens, même ses ongles étaient rongés à présent. Elle n'avait pas dormi de la nuit, rien ne pouvait la rassurer. Léonie avait été envoyé au loin dans une résidence secondaire surveillée avec des cinquantaine de gardes de corps. L'Allénie souffrait, Macan souffrait, Rebourg soufflait, et Alexane ne respirait plus. Elle reprit une grande bouffée d'air après la tirade d'Elia Kosloff au Conseil National, la chambre basse. La terreur est parmi nous, sangla Elia, l'ennemi est à l'intérieur. Puis après le discours le vote se fit et Elia Kosloff eut la possibilité de prendre des mesures claires contre l'ennemi. Elia et Alexane se retrouvèrent après le vote dans les bureaux de la Premier Ministre au dernier étage d'un ancien palais Moscov. De la fenêtre on apercevait les deniers stigmates de la première bombe, celle du cortège de Malrich. Une tasse de thé à la main, Alexane soupira. Elia dit:

-Ne vous inquiétez pas votre Altesse, nous allons faire le nécéssaire. 

-Que voulez-vous dire? 

-Le Parlement vient de m'autoriser à prendre des mesures exceptionnelles de manière très rapides, je vais commencer dès maintenant. 

-Quelles sont les...

Alexane n'eut le temps de finir sa phrase d'un homme pénétra dans la pièce en brandissant un papier froissé devant lui. Il s'inclina négligemment pour la forme devant l'Impératrice et tendit le papier:

-C'est pour moi? S'étonna Alexane. 

-Oui, votre Altesse, c'est écrit pour le représentant de l'Allénie.

Elle prit la feuille et déchiffra une écriture, il y avait quelques fautes d'autographe, comme-si c'était quelqu'un qui venait d'apprendre la langue avait écrit ces quelques phrases. Alexane lut à haute voix:

-« Depuis plusieurs jours, nous, Front pour la Libération de la Garmanie, avons décidé de mettre en garde l'Allénie, si celle-ci continue à accueillir nos ressortissants alors la Garmanie révolutionnaire s'engage à affaiblir l'Allénie. Le peuple est souverain, et l'Allénie doit le savoir! Vive la Garmanie, vive la révolution ». 

-D'où vient ce papier? Demanda Elia.

-Il a été trouvé sur le site de la deuxième explosion au milieu des décombres. Dit l'homme en respirant fortement. 

-Les révolutionnaires Garmaniens nous déclarent la guerre. Analysa Elia pensivement. Sûrement une tentative d'exportation de leur modèle révolutionnaire. 

-Qu'allons-nous faire? Demanda Alexane en se tournant brusquement vers la vitre pour que personne ne remarque son état.

Elle retenait ses larmes d'une main fine et légère sur sa bouche. Elia claqua sa langue dans sa bouche:

-Il n'y a pas beaucoup de solution. Tout d'abord, les terroristes sont Garmaniens, nous allons donc fermer les frontières. Puis nous aviserons. 

-Que voulez-vous dire Elia? La guerre? Non. Non. Mais...

-Si c'est le gouvernement révolutionnaire Garmanien qui a engagé des terroristes alors nous aurons d'autre choix que...que d'aller le renverser. 

-Et remettre les Radmacher? 

-Pas forcément. Mais une chose à la fois, dit Elia, j'ordonne la fermeture des frontières. De plus nous enverrons des soldats dans les camps de réfugiés afin de contrôler les entrées et sorties. S'il y a des terroristes dans ces camps, nous les trouverons.

- Si vous le dites Elia. 

-Votre Altesse, vous êtes la seule personne dans ce pays à pouvoir déclarer la guerre. Ne l'oubliez pas.

Les Seigneurs de Fallaris Tome 3: GarmanieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant