Chapitre VIII

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Volulina était une ville pilier de l'histoire de l'Auguste. Ici était née une dynastie, ici avait prospéré une dynastie, ici allait peut-être mourir une dynastie. Aysha installa son camp à quelques kilomètres, les centaines de tentes blanches tachaient l'horizon, et jonchaient le désert de pierre et de sable. La cité était à la frontière, située parfaitement entre le Targon et l'Auguste. Aysha savait pertinemment que les batailles allaient se livrer ici, entre deux ruines. Ruines permettant de se cacher de l'ennemi et de le prendre en traitre. Les ruines étaient immenses, sur des centaines de mètres carrés, voire d'hectares. Sa tente était la plus grande, la plus majestueuse, avec des dizaines de soldats plantés tout autour. Assise sur une chaise avec les généraux, Aysha écoutait, apathique, les tactiques, aussi nombreuses qu'incomplètes, que formulaient les gradés. Un homme servit de l'Iluia à l'assemblée réunie. Aysha refusa d'un geste de la main. Le Général Nizar exprima un fait:

-Si les troupes Targonnaises arrivent demain, nous pourrons les attaquer par le flan droit, venant de la jungle ils seront vulnérables. Nous connaissons le désert, ils ne le connaissaient pas. 

-Il est possible qu'ils arrivent dans la nuit. Dit le Général Aliocha, un petit homme vif et brun.

Si Nizar était le dirigeant des armées du Nouveau-Duché, Aliocha était celui des armées de l'Auguste depuis trois ans. Les deux chefs d'État Major discutaient activement, cherchant le meilleur moyen de réunir leurs forces pour vaincre l'ennemi. Nizar s'orienta vers Aysha, il la fixa de ses petits yeux noirs:

-Votre Altesse, qu'en pensez-vous?

Elle soupira:

-Je préfère être franche. Si nous perdons cette guerre, nous perdons notre aura dans le Sud. Et je perds Jacob. Je refuse de perdre mon pays et mon mari. Élaborez toutes les tactiques que vous voulez mais notre survie en dépend. 

-Nous le savons. Dit Aliocha.

Brusquement un soldat arriva dans la tente et s'inclina devant la Tariqua en plaçant ses mains sur ses épaules:

-Ma Tariqua, un messager du Targon souhaite vous parler. 

-Ne le faite pas entrer! S'exclama Aliocha. C'est un piège, il va nous donner une mauvaise information. 

-Qu'en savez-vous? Dit Aysha. J'écoute et après je juge. Faite-le venir!

Le soldat acquiesça d'un signe de tête avant de disparaitre. Il revint quelques minutes plus tard accompagné d'un homme, à la peau très foncée, habillé comme un nomade basique. Il s'inclina devant Aysha et dit, alors qu'une tempête de sable commençait doucement à grandir à l'extérieur:

-Son éminence le Roi Énis Abenon du Targon sollicite la Tariqua Aysha d'Auguste afin de procéder à une rencontre avant le début d'une quelconque hostilité.

Nizar retenu un rire, avant de dire:

-Son éminence a t-elle peur de la défaite? 

-Non, dit le messager, son éminence essaye de faire jouer ses atouts.

- Ses atouts? S'enquit Aliocha inquiet. 

-Oui, Rafael d'Auguste et Jacob de Harval.

À l'évocation du nom de son frère et de son mari, Aysha sentit la colère montée en elle comme un volcan en prendre explosion, se cela avait été humainement possible, de la fumée serait sortie de ses oreilles et des flammes de ses yeux. Elle se leva de sa chaise et attrapa le messager par le col de sa chemise:

-Petit idiot!

Elle le balança sur le sol violemment avec une force qu'elle ne se connaissait pas:

Les Seigneurs de Fallaris Tome 3: GarmanieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant