Chapitre VI

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Le Prince Francis Radmacher avait été fiancé trois fois. La première fois à l'âge de un an et demi à Alexane Moscov à peine âgée de six mois. La deuxième fois à l'âge de 14 ans à la Princesse Esmée du Limar. Mais des tensions entre leurs deux pays avaient anéanti les espoirs de mariages trois ans après. Puis Francis fut fiancé à 19 ans avec la duchesse de Jytoua, une petite province de Garmanie très riche. Les fiançailles avaient duré, trop duré, et la jeune femme décida, au dernier moment, de ne pas s'unir à Francis à cause de cette rumeur qui courrait: Francis aurait une maîtresse. Rumeur que personne ne défendit dans les couloirs du palais. Mais Matthias exigea que son fils mette fin à cette amourette. Ce qu'il fit. Néanmoins, depuis ce temps là, Francis n'était toujours pas marié, et n'avait pas d'héritier, ce qui était problématique. La révolution avait relégué ce problème au second plan, mais en tant qu'homme d'une trentaine d'année, Francis commençait à vouloir sérieusement se marier, et surtout avoir des enfants. Un besoin qu'il jugeait naturel, contrairement à Tania qui criait haut et fort son désir de rester libre sans homme ni enfants. Elle répétait souvent à qui veut l'entendre que « son père avait gâché la première partie de sa vie, et qu'aucun homme, ni gamins n'allaient lui gâcher l'autre moitié ». Son père avait tenté de la marier mais elle répliquait, en public, que « le mariage forcé c'est du viol ». Evidemment face à cette constatation, très juste, Matthias s'était résolu à laisser Tania en paix. De son côté Francis avait décidé de revenir à celle qu'il aurait dû épouser en premier lieu, la jeune et belle Alexane de Harval. De ce fait il passait la plus part de son temps au palais Semaine espérant sans cesse la croiser et lui montrer de l'intérêt. Néanmoins si Francis portait son intérêt sur Alexane, Alexane portait son intérêt sur l'Allénie. Née après un attentat, née à cause d'un attentat, ayant vécu la guerre, et perdu son époux à cause de Daniel, elle ne cessait de penser à ce que pourrait engendrer un retour de son cousin. Ainsi Francis était de loin sa dernière préoccupation. Cependant ce jour-là, il avait demandé à déjeuner avec Alexane, et elle avait accepté. Il faisait si beau, et le table fut dresser à l'extérieur dans les jardins. Francis, le nez vers le soleil tapant, attendait. La jeune impératrice fit son apparition. Francis se leva et lui baissa la main:

-Toujours dans mes pattes. Plaisanta Alexane.

En accédant au trône elle avait pris de l'assurance et osait quelques piques parfois, elle se savait presque intouchable ici. Trop aimé par le peuple, et ayant toute la légitimé possible pour être là:

-Excuse-moi, dit Francis, je mourrai d'envie de déguster un repas en ta compagnie.

-Mourrir d'envie? C'est un peu fort non. Du vin s'il vous plait.

La dernière phrase était adressé au serveur droit comme un piquet près d'une table où trônaient quelques bouteilles. Deux verres en cristal durent remplis:

-Tu as passé une bonne matinée? S'enquit Francis.

-Maussade. La possible répartition de Daniel nous a tous surpris et le peuple s'inquiète, de plus avec l'arrivée en masse des Garmaniens, les aides sociales et humanitaires sont débordées. Mais je ne vais pas t'agacer avec mes problèmes. Et toi? Ta matinée?

-Maussade.

Tout à coup un homme arriva et tendit une lettre à Alexane:

-Votre Altesse, ça vient d'arriver de Lebel.

-Ah! Excusez-moi Francis, mais j'ai donné l'ordre de toujours m'interrompre si une lettre arrivait de Lebel ou Taurin.

Elle ouvrit rapidement la missive avec précipitation comme un enfant qui déballe un cadeau, et plus elle parcourait les mots plus elle souriait. Francis devint subitement jaloux, qui pouvait lui écrire des phrases qui la faisait ainsi sourire? Puis elle dit:

Les Seigneurs de Fallaris Tome 3: GarmanieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant