Elle faisait les cents pas depuis plus de trente minutes. Elia Kosloff attendait qu'Alexane se calme en la regardant faire ses « allers-retours » incessants. La crise avait atteint l'Allénie. Le dernier attentat contre la SEA avait mis le feu aux poudres. Il fallait envoyé une réponse claire aux révolutionnaires Garmaniens qui ne cessaient d'attiser le feu ardent qui brûlait la population allénienne qui avait soif de vengeance. Une grande partie du gouvernement souhaitait que l'armée allénien aille déloger les révolutionnaires à Finack. Les journaux commençaient à critiquer l'inaction de l'Impératrice et la mollesse des ministres incapables de prendre des décisions. De plus depuis la prise de pouvoir exceptionnel de l'Impératrice, des membres du Conseil National criaient au despotisme déguisé, au retour de la tyrannie des Moscov. Pas plus tard qu'hier lors du repas, Léonie avait dit à sa mère:-Pourquoi les élèves de l'école me demandent pourquoi tu fais rien pour empêcher d'autres attentats?
Désemparée Alexane n'avait pas su répondre. Si elle n'avait pas su répondu à une enfant de 9 ans comment répondre à une population toute entière? Elia posa une main chaleureusement sur l'épaule d'Alexane:
-Il est temps Votre Altesse. Ils n'attendent que vous.
Alexane souffla bruyamment. En ce jour, elle avait convoqué tous les élus, tous les Askans et les conseillers de la Nation à Rebourg dans la grande salle de bal. Le discours du trône était une procédure très rare. Un discours qui visait à exprimer une politique nouvelle, il était prévu dans la constitution qu'il ait lieu seulement à la succession, lorsqu'un nouvel empereur arrivait au pouvoir. Pour la deuxième fois de sa vie, Alexane allait prononcer le discours du trône. Léonie était là, le futur souverain doit être présent, pour apprendre. Près de ses gardes du corps, assise sur un fauteuil beaucoup trop grand pour elle, elle balançait ses pieds. Elle était d'une grande patience. Un enfant parfait selon tous les gens qui la connaissaient. Les mains jointes sur sa petite robe blanche, elle attendait qu'on lui dise quoi faire. Alexane tendit la main vers sa fille. Léonie lui prit et avança avec elle jusqu'à l'intérieur de la salle de bal noire de monde. Les journalistes étaient tous là, prêt à noter chaque mot que prononcera Alexane Moscov de Harval, impératrice de toutes les Allénies. Dans sa robe majestueuse, la tête droite couverte de la couronne d'Allénie, Alexane prit place sur le trône de ses ancêtres. Léonie resta debout, les mains dans le dos, nullement intimidée par l'assemblée constituée devant elle. Alexane prit la parole dès que le silence vint:
- Mesdames, Messieurs les élus, je vous remercie de votre présence ici, au sein de la salle de bal du palais Semaine. Si nous sommes réunis ici, aujourd'hui, c'est pour des raisons que personne n'ignore. Notre pays est touché par une série d'attentat revendiqué par des forces d'origine garmanienne dont nous ignorons tout: l'idéologie, la mécanique, la puissance, etc. Nos services de renseignements travaillent jours et nuits afin de déceler le moindre indice permettant d'identifier clairement les assaillants. Néanmoins tant que cela ne sera pas fait, tant que nous ne trouvons pas qui nous attaque, je me vois dans l'obligatoire, afin de protéger les habitants de notre pays, de proclamer l'État Constant.
Quelques murmures désapprobateurs apparurent. L'État Constant est un renforcer des pouvoirs de l'impératrice et de ses ministres les plus importants, des ministres d'État. L'Aska trainait à voter des mesures sécuritaires, et Kosloff affirmait que le temps pressait. Alexane continua droite sur son trône:
-Cette mesure est éphémère et nécéssaire. Le danger rôde autour de nous, et il nous faut agir vite avant que des vies disparaissent. Plus personne ne sera inactif tant que l'Allénie ne sera pas de nouveau un pays sûr. Le gouvernement m'a conseillé de partir à la guerre contre les révolutionnaires Garmaniens. Cette décision, même si elle m'appartient en vertu de notre constitution, je la laisse aux membres du gouvernement, je suivrai leurs conseils et avis. De plus afin de sécuriser le pays, j'ordonne l'installation d'un couvre-feu à partir de minuit. Ces mesures sont, je le répète et l'affirme, éphémères.
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Les Seigneurs de Fallaris Tome 3: Garmanie
Historical FictionHistoires politiques, amoureuses et fictionelles sur un monde dominé par les Seigneurs de Fallaris. http://lesseigneursdefallaris.tumblr.com/ Tome III: Garmanie "Le plus beau jour de la chute d'un tyran, c'est le premier" Tacite Huit ans aprè...