À Balsam, Jacob ne dormait plus. Les nuits blanches devenaient pensantes, aussi bien pour lui, que pour la personne avec laquelle il partageait son lit. Pour cause de cette insomnie: Magnus. Où était-il? Que faisait-il? Ce n'était plus un enfant, il avait 23 ans et savait comment vivre, savait comment était le monde, sans pour autant l'avoir connu. Jacob s'en voulait d'avoir laissé sa famille, son petit frère, sa petite soeur. Il tournait dans le lit du coucher au lever du soleil. Aysha s'en agaça au bout d'un moment. Il faisait nuit et elle s'exclama:
-Arrête de remuer ainsi. Je dois dormir.
-J'essaye. Pestiféra-t-il. J'essaye figure toi!
-Essaye plus! Essaye mieux!
-Encore une phrase de l'éducation augustine stricte. Maugréa Jacob en se levant.
-Où vas-tu?
-Dormir ailleurs puisque je te dérange.
-Voilà! Tu prends la mouche! Va-t'en! Cria-t-elle.
Il claqua la porte, fâché. Il descendit des escaliers et se retrouva dans le salon où ils avaient l'habitude de prendre le petit déjeuner. Ce même salon où, blessé par sa chute de cheval, Jacob s'état réfugié en voulant se dégourdir les jambes. Le soir de sa première nuit avec Aysha. Il s'assit. Torse nu à cause de la chaleur, malgré ses cicatrices dues à un affrontement contre un tigre, il sentit une brise raffermissante, tous ses poils se dressèrent un par un. Il se souvient d'un jour particulièrement froid à Taurin, il venait d'avoir 16 ans, Magnus 7. Ils ne s'entendaient déjà pas. Il neigeait mais c'était jour de chasse. Un coup de feu, du sang se mêlant à la neige, Jacob accourut vers Harald, son père, qui suffoquait dans son sang, et au loin Magnus l'arme à la main, le fusil bien droit, et un sourire que son frère n'oublia jamais. Un sourire narquois et menaçant. Jacob mentit à sa mère, prétextant une balle perdue, Harald approuva ses dires, mais les trois hommes de la famille savaient...Magnus avait tiré sur son père à bout portant. Depuis Harald n'allait plus à la chasse. Jamais Jacob n'avait raconté cette histoire dans sa version complète et véridique. Magnus était un homme dangereux, mais personne n'osait se l'avouer. Mais Magnus était un De Harval, et Jacob n'abandonne pas sa famille. Il finit par s'assoupir, assit sur le sofa.
Rafael la regardait faire depuis dix minutes. Il eut les larmes aux yeux à force de rire. Alice essayait de marchander avec un vendeur au milieu du marché de Soukaina, une ville à une centaine de kilomètre à l'ouest de Balsam. L'Augustin à la peau fortement basané, et aux sourcils épais, ne comprenait pas un mot de ce qu'elle disait. C'était la cohue dans le marché, des gens défilaient de partout, des dizaines de marchands criaient leur prix imbattables, et la blondeur d'Alice ne passait pas inaperçu. Des odeurs agréables émanaient des étables qui vendaient des épices exotiques qui semblaient venir du monde entier. Dans de grands sacs des graines en tout genre respiraient l'air. Après avoir enfin réussi à acheter du pain et de l'eau pour le voyage, Alice et Rafael quittèrent le marché non sans un réel soulagement. Ils marchèrent jusqu'à leurs chevaux qu'ils avaient confié à un petit garçon. Rafael lui clissa une pièce dans la main pour service rendu:
-Alors, dit-il à Alice, toujours Tanrina?
-Oui. Quelqu'un doit bien savoir dans quel but Moscov est-il partir s'aventurer dans le désert? Nous devons en savoir plus sur ses intentions avant de le pourchasser.
-Ainsi, on le pourchasse, c'est très animal comme terme.
-Moscov est un animal. Affirma Alice. Partons. Tu as l'eau?
Il montra une gourde attachée à la scelle de sa monture. Ils montèrent à cheval, et quittèrent Soukaina au pas de course. Les routes du désert étaient tels des dessins fait à la main, juste des lignes droites qui paraissaient infinies, et s'enfonçaient vers le néant, là où la vie n'était qu'une option, et que seules les dunes et les roches régnaient sans aucun partage sur la terre. Tanrina était près de la mer de Juin, heureusement, pensa Rafael. L'air marin allait leur faire du bien. Il fallait deux heures à cheval avant d'arriver à la ville portuaire. Côte à côte, Rafael et Alice laissaient leur monture les guider sur le route poussiéreuse. Une voiture passa près d'eux ce qui projeta un immense voile de poussière orange sur eux. Rafael se couvrit la bouche avec son couvre chef en voilage. Il dit à Alice après avoir repris son souffle:
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Les Seigneurs de Fallaris Tome 3: Garmanie
Ficción históricaHistoires politiques, amoureuses et fictionelles sur un monde dominé par les Seigneurs de Fallaris. http://lesseigneursdefallaris.tumblr.com/ Tome III: Garmanie "Le plus beau jour de la chute d'un tyran, c'est le premier" Tacite Huit ans aprè...