Ce n'était plus la ville qu'elle avait connue toute son enfance, toute sa vie. Tania eut presque envie de pleurer à chaque pas, chaque pierres sur son chemin. Devant elle, la garnison de David Dinkel, tous les soldats regardèrent la jeune princesse élégante, raffinée qui pénétrait dans leur camp. Un homme s'avança vers elle, un simple soldat, blessé au bras, elle espérait brusquement que Tobias n'était pas blessé. L'homme lui demanda ce qu'elle faisait ici:
-Je cherche un dénommé David Dinkel.
-Dans quoi il s'est fourré lui encore! Ria le soldat. Il est sorti mais il devrait pas tarder, il ne loupes jamais le repas du soir. À votre place j'irai l'attendre à l'entrée du camp.
Le soldat pointa du doigt des ruines, devant lesquelles se trouvaient un banc qui, pas on ne sait quel miracle, tenait encore debout contrairement au bâtiment d'à côté. Il faisait si froid à cette heure, la nuit tombait et le froid aussi. Il se mit même à neiger. Tania mit ses gants, et son chapeau épais. Elle le vit s'approcher, la tête baissée, sa cicatrice brillait presque avec la lune, et ses cheveux noirs étaient parsemés de blanc à cause de la neige. Tobias ne semblait pas avoir froid. Pourtant dès qu'il soufflait de la fine fumée blanche sortait de sa bouche, il redressa la tête après avoir tapé du pied dans une petite pierre qui traversa le chemin de part en part:
-Tania. Murmura-t-il. Tania.
Il se figea à quelques mètres d'elle. Elle quitta le banc et s'avança vers lui:
-Bonsoir Tobias.
-Bonsoir Tania.
-Que fais-tu ici?
-Je voulais te voir, te parler, je pense que nous ne sommes pas en bons termes.
-Cela t'importes autant?
-Je le crains oui. Pouvons-nous aller quelque part pour discuter?
-Oui, allons dans une de ces maisons abandonnées, il y en auras bien une prête à nous recevoir.
Elle acquiesça. Ils testèrent quelques maisons avant d'en trouver une qui tenait encore bien debout et qui semblait en relatif bon état. Même le frigidaire contenait de quoi manger pour un ou deux repas. Tobias fit un feu dans la cheminée, et ôta sa veste. La neige fondait et s'écoulait de ses manches. Tania prit quelques oreillers sur les lits et les déposa sur le sol près du feu. Tobias aimait toujours cuisiner, et cuit quelques pâtes pour eux deux. Tania ôta son chapeau, son manteau rouge, ses gants et accepta avec plaisir l'assiette que lui tendait Tobias:
-Que veux-tu me dire Tania? Demanda-t-il.
Les flammes accompagnaient leurs regards:
-Je sais ce que tu ressens pour moi Tobias. Débuta-t-elle. Ta lettre...Ta lettre était claire. Mais...
-Je sais que tu ne m'aimes pas. S'énerva-t-il. Tu me l'a fait comprendre.
-Tu n'as donc pas compris! S'exclama-t-elle en se redressant.
L'assiette, vide, se brisa sur le parquet. Tobias leva les yeux vers elle avant de rire:
-Je savais que tu réagirais ainsi, ou plutôt je l'espérais. Évidemment que j'ai compris.
Il se leva à son tour, lui faisant face. Ils étaient très proche, et il lui prit les mains doucement, avant de les embrasser une par une. Tania souffla en fermant les yeux, comme-si elle avait honte:
-S'il te plait, ne le dis pas, ne le dis plus, ne dis pas que tu m'aimes, car je serai incapable de te le dire en retour, mais saches que ça ne veut pas dire que mon coeur ne fait pas des ratés quand tu me regardes, que je ne tremble pas à l'idée que chacun de nos baisers est peut-être le dernier. Juste ne le dis pas.
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Les Seigneurs de Fallaris Tome 3: Garmanie
Historical FictionHistoires politiques, amoureuses et fictionelles sur un monde dominé par les Seigneurs de Fallaris. http://lesseigneursdefallaris.tumblr.com/ Tome III: Garmanie "Le plus beau jour de la chute d'un tyran, c'est le premier" Tacite Huit ans aprè...