Le soleil venait à peine de se lever. Un coup de canon, un hurlement, quelques coups de fusils, et du sang. Volulina était déjà une ruine, mais les ruines cédaient face à la guerre. Une colonne s'effondra. Elle qui avait résisté au temps qui passe, céda face à la brutalité humaine. Les soldats couraient dans tous les sens pour éviter les balles ennemis. Dernière des murets d'un siècle révolu, des soldats se postaient et tiraient sur tout ce qui bouge et qui portait l'uniforme ennemi. Le tente trembla. Une vibration fit tombé les verres d'Iluia. Aysha regarda impuissante le liquide s'écouler sur les cartes et feuilles de papiers. Les écritures disparaissaient. Nizar jura:
-Ils se rapprochent. Nous venons de perdre un quart de Volulina. Le quart nord-ouest.
- Nous le reprendrons. Affirma Aliocha. Nous allons faire une offensive dès ce soir...
-Non. Dit Nizar. Nous avons perdu beaucoup d'homme, attendons la garnison qui doit arriver de Soukaina. 3000 soldats de plus, ça peut changer la donne.
-Nous ne devons pas paraitre faible!
Aliocha tapa la table du poing:
-Mais nous sommes faibles ! S'écria Aysha.
Elle était au fond de la tente, le visage rouge de colère, les bras croisés, frottant ses couds avec ses mains, essayant de se calmer:
-Nous sommes faibles. J'ai réduit le budget de l'armée de plus de 40 % pour financer des programmes que je considérais comme primordiale à l'époque: l'éducation, la santé, le développement de la voirie, je voulais que l'Auguste devienne un pays moderne, et nous voici. À la lisère d'une ville qui a vu ma dynastie naitre, et qui est en train de voir un Empire mourir. Voilà. Nous sommes faibles.
Nizar et Aliocha ne dirent mot. Des coups de feux fendirent le calme. Quelques coups de canons. Un bruit sourd. Aysha enfouit son visage dans ses mains, grognant:
-Votre Altesse, nous allons nous en sortir. Ne vous inquiétez pas. Débuta Nizar qui se voulait rassurant.
-Il n'y a qu'un seul moyen. Murmura Aysha.
-Lequel?
Elle leva les yeux vers les deux généraux et dit:
-Donnez-moi un papier et un crayon. Je dois écrire.
-Écrire? Fit Nizar.
-Oui, écrire que nous avons besoin d'aide.
-Écrire à qui?
-À Taurin et Rebourg. Murmura-t-elle presque avec honte. J'ai besoin de l'Hospodar Pia et de l'Impératrice Alexane.
Aliocha commença à protester, refusant de se soumettre aux forces du Nord, à la volonté des pays dit « riches », à des pays dit « plus puissances ». C'était avouer sa faiblesse de les solliciter et au nom de quoi: du mari, de Jacob. Voici une énième honte. Aliocha enleva sa casquette de militaire, celle où figurait l'emblème de l'Auguste, ls scorpion, et dit:
-Votre Altesse, avec tout le respect que je vous dois, j'ai déjà accepté de me battre pour le Tariq, et sans aucune autre raison, et à présent, si je vous comprends bien, je dois accepté de me battre aux côtés des Manaés et des Alléniens, peuples qui nous méprisent au plus haut point.
-Vous essayez de me dire que vous refusez de m'obéir Général? S'énerva Aysha.
Elle parlait comme-si elle cachait du venin, son ton était sec, méprisant:
-Oui. Dit Aliocha. Nous perdons des hommes, trop d'hommes.
-Le Général Aliocha découvre le principe de la guerre. Se moqua Nizar.
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Les Seigneurs de Fallaris Tome 3: Garmanie
Historische RomaneHistoires politiques, amoureuses et fictionelles sur un monde dominé par les Seigneurs de Fallaris. http://lesseigneursdefallaris.tumblr.com/ Tome III: Garmanie "Le plus beau jour de la chute d'un tyran, c'est le premier" Tacite Huit ans aprè...