Une fois froissé il ne peut plus être parfait

Partie 36: Echo

Nous avons passé l'après-midi au bord du lac à nous détendre, discuter et jouer. Après plus de quarante minutes de volley-ball sur la plage avec Hailey et Jessica dans mon équipe contre Bastien, Mira et Jace dans l'autre, j'ai décidé que j'en avais marre de perdre. Et que, je déteste le volley. En fait, je crois bien que c'est lui qui me déteste.

Je suis tombé plusieurs fois en essayant de récupérer ce satané ballon, et je me suis chopé un énorme coup de soleil sur le haut de la nuque. D'ailleurs, Jessica m'a bien fait remarquer mon manque de coordination, elle et son esprit de compétition à la noix. Elle m'a demandé si j'avais besoin de ses lunettes de soleil pour mieux voir, comme si c'était la faute du soleil si je jouais mal.

Ce n'est quand même pas de ma faute si le ballon est rond, ce qui ne permet pas en toute objectivité, une prise correcte. Et que le filet se trouve aussi haut, alors que je ne fais qu'un mètre soixante-six. Bon, j'admets que ce dernier point n'est pas une excuse, Hailey mesure six centimètres de moins que moi et ça ne l'a pas empêchée de faire de super smash. Jessica devait finalement avoir raison, c'est la faute du soleil, je ne vois pas d'autre explication.

Mira me crie en riant d'arrêter de me plaindre, mais c'est plus fort que moi.

Je crois que suis une mauvaise joueuse et que je projette. C'est moi qui ai un esprit de compétition exacerbé, surtout quand Jace se trouve dans l'équipe adverse. Il n'arrête pas de se moquer de moi et de ma coordination qui ferait de l'ombre à un panda selon lui.

– Allés les gars, je vous laisse, je crois que j'ai eu mon compte, dis-je en réajustant ma casquette.

– Tu es sûr ? C'est dommage, je crois que tu n'es pas encore tombé sur ce côté du terrain, me lance Jace en s'approchant de moi sur la zone droite de l'enceinte improvisée.

Mira et Jessica profitent de cette pause imposée par mes soins pour se réhydrater.

– Ah ah ah, c'est hilarant, et tu sais quoi. Jace se plante devant moi. Tu as raison, je suis juste mauvaise à ce jeu. Mais crois-moi, dis-je en levant la tête vers le soleil pour profiter de sa caresse. Je trouverai le sport ou toi aussi tu crains et je te mettrais une raclée ! Ce n'est qu'une question de temps.

Il met une main dans sa poche de short en jean brut et pose l'autre sur sa hanche.

– Tu crois ça ? Alors qu'on fasse les comptes, je t'ai déjà battu au vol... commence t-il en levant son pouce.

Ça suffit, je le coupe net. Je ne suis pas d'humeur à faire la liste de tout ce en quoi je n'excelle pas, ça serait bien trop long.

– Oui, je suis au courant j'étais là, pas besoin de me le rappeler. Je n'ai pas, en plus de ma coordination de « panda », dis-je en imitant des guillemets dans les airs., une mémoire de poisson rouge, tu m'as battu il y'a deux minutes, lui rappelé-je.

Je remets mon t-shirt en balançant du sable partout autour de moi. Jace esquisse un large sourire et, en se penchant vers moi, continue.

– Tu ne nages pas non plus comme un dauphin. Hier dans le lac, quand tu essayais de m'échapper, la fois de trop, dit-il en m'attrapant par le bas de mon t-shirt pour me rapprocher de lui.

Je rougis, parce que d'une, c'est vrai et de deux que ça me rappelle notre baiser, son baiser imprévu et sauvage.

– Tu peux arrêter de me comparer avec tous les animaux possibles et imaginables s'il te plait, lui demandé-je en retirant sa main trop proche de moi pour avoir les idées claires.

– Quand tu arrêteras avec ton caractère de cochon, glisse-t-il, en s'étirant et en riant par la même occasion.

J'adore son rire, mais là, je suis exaspérée. Je me retourne, baisse ma casquette un peu plus sur ma tête pour cacher le rouge qui me monte aux joues. Il est trop fort à ce jeu-là. Mais il me rattrape par le bras, me colle contre lui puis déplace ma casquette, enfin, sa casquette des Chicago Bulls, dans l'autre sens pour qu'il puisse accéder plus facilement à ma bouche.