Partie 42: Jace

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Cette journée ne se terminera donc jamais ! J'en peux plus de m'inquiéter sans cesse, ça me bouffe littéralement. J'ai le cœur qui palpite de plus en plus vite, le souffle court et la fatigue commence à se pointer. Or, toutes ces sensations, j'espérais les ressentir dans une tout autre situation, bien plus agréable et de préférence dans mon lit avec cette fille qui me rend fou de bien des façons. C'était sans compter Nina et ses capacités mnésiques que je commence réellement à remettre en question.

Je souffle un bon coup et lui jette un regard perturbé. Ses yeux bleus implorent ma clémence, et attendent de moi de la compréhension. Ses mains tremblent contre les miennes. Je resserre alors un peu plus ma prise sur elles, et joue avec son pouce dont l'ongle est recouvert d'un verni vert clair. Je porte sa main à ma bouche et en embrasse chaque phalange. Elle se détend un peu, mais reste méfiante, je lui souris en retirant de ses cheveux une peluche invisible. 

Je ne lui en veux pas. Après notre week-end au début compliqué, mais tellement parfait, je comprends que ça lui soit sorti de la tête, elle aussi avait besoin de s'éloigner avec tout ce qui lui tombe dessus ces derniers temps. Ce n'est étonnant qu'elle est occulté cette information, elle n'en connait même pas la porter. Moi-même, je me suis déconnecté de tout, pour profiter d'elle et de ces moments loin de tout.

Après avoir déposé Nina devant chez elle ce matin, je ne pensais pas que les choses allaient autant déraper. Déjà que c'était une torture de la laisser toute seule devant sa porte avec tout ce qui se passe. Mais j'avais des choses à faire que je ne pouvais pas plus repousser. J'ai passé un des meilleurs week-ends de ma vie avec elle, et le boulot s'est naturellement accumulé sur mon bureau. Mais je n'en ai rien à foutre. La sentir dormir tout contre moi est la meilleure sensation du monde, rien n'est comparable. J'ai passé des heures à la regarder si calme et paisible à mémoriser chacun de ses traits que je connais pourtant déjà par cœur. Puisqu'avec Nina j'ai compris une chose, rien n'est définitif. Elle peut me glisser entre les mains n'importe quand, n'importe où. Comme dans cette salle de bain en vrac où j'ai explosé il y'a moins d'une heure. 

Quand j'ai activé l'application sur mon iPhone pour me rassurer et la localiser chez elle, comme elle aurait dû l'être, j'ai cru péter un câble. Et quand je l'ai vue chez lui, j'ai juste vrillé. Je sais qu'elle ne ferait rien pour me blesser, pas après ce week-end, pas après tout ce qu'on c'est dit, ni même avant. Mais Nina a tendance à vouloir me défier, sans cesse. C'est épuisant, mais à vrai dire, si c'est le prix à payer pour être près d'elle alors soit. Je l'encaisserai chaque jour jusqu'à ce qu'elle comprenne que je ne compte pas merder comme j'ai pu le faire tant de fois ces derniers jours. Je compte bien ne pas la lâcher, et dès ce soir, elle sera chez moi ou je pourrai la surveiller. 

Et pour l'autre tête de con qui a une fâcheuse tendance à se mettre en travers de mon chemin. Eh bien, je sais que Julian fait partie des forces de l'ordre comme moi. Je le sais depuis quelques jours, il me l'a dit après notre altercation chez ma tête de linotte de copine. Je l'ai pris à part, sachant que mes méthodes ne plairont pas à Nina ni à ma presque avocate d'amie. Mais, avant même que je commence mon numéro d'intimidation, Julian s'est mis à table. Au début, je ne l'ai pas cru, mais quand il m'a sorti sa plaque j'ai bien dû abdiquer, et accepter la vérité. Il m'a quelque peu expliqué la situation, parce qu'il était hors de question que je le laisse partir aussi facilement après qu'il est menaçait Nina de son arme. 

Il ne m'a pas donné autant de détail que ce qu'il a pu lui dire a elle, mais c'est mon boulot de déterrer la vérité. Je me suis renseigné sur lui. Je l'avais déjà fait avant, après la soirée de Jordan, mais pas aussi profondément qu'aujourd'hui. Donc rien de ce qui a pu être dit ce soir ne m'a étonné. Et même si je n'apprécie que moyennement sa vendetta pour retrouver son ami, qui suis-je pour juger ? Je fais exactement la même chose. Je peux comprendre ça, je le respecte même dans un sens, il n'est pas aussi mauvais comme j'ai pu le penser auparavant. Enfin, ça reste à voir, je ne suis pas totalement objectif dans cette histoire et je n'en rien à secouer. 

Une fois froissé il ne peut plus être parfaitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant