– Non, mais c'est quoi ce bordel ?
Le petit espace est vide, il n'y aucune trace de ce qui m'appartient, je suis énervée et je n'ai clairement pas le temps pour ça. Je suis censé être loin d'ici depuis trop longtemps.
Ou est-ce qu'ils sont passés, il n'y a plus rien. Je regarde partout autour de moi, mais il n'y a que du bordel. Des chaussettes qui trainent et des serviettes encore mouillées. Ce sont vraiment des porcs. Je regarde d'un air dégouté le sol qui m'entoure pour retrouver mes affaires, mais aucune trace.
– Très drôle les gars, bon maintenant celui qui ne me rend pas mes affaires va se prendre une branlée, dis-je haut et fort les mains en l'air, pour me faire entendre de mes collègues qui m'ignorent royalement comme si quelque chose se tramait et que j'étais le seul à ne pas être au courant.
Je déteste qu'on touche à ce qui m'appartient et tout le monde le sait. J'ai un nombre incalculable de défauts, mais le pire de tous doit être ma possessivité.
– Peter c'est toi, demandé-je à l'un de mes coéquipiers du même âge que moi et qui adore faire chier les autres avec ce genre de blague de lycéens.
Je fais le tour de mon casier pour vérifier que mes habits ne sont pas tombés de l'autre côté, mais rien. Je continue de chercher puisque personne ne semble prêt à vendre la mèche, et me retrouve quelques heures en arrière dans une situation similaire.
Un corps étendu sur le sol humide me regarde avec des yeux inexpressifs. L'entrepôt où l'on se trouve a complètement était vidé, pourtant un casier a retenu mon attention. Seul vestige resté debout dans un espace entièrement vide. Pourquoi avoir seulement laissé ce truc ici ? Ça n'a aucun sens. Jenkins et moi nous sommes entrés en premier pour faire un repérage des lieux. On pensait trouver des armes, de la drogue, mais rien.
Pourtant lors de la première partie de la mission où j'ai dû me déguiser en junkie pour pouvoir me fondre dans la masse, j'ai pu repérer beaucoup d'activité. Le quartier étant un repaire de drogué et de marginaux en tout genre, je n'ai eu aucun problème à m'intégrer à ce triste tableau. Les hommes de Heat étaient partout et franchement, ils étaient tout sauf discrets. Mon équipe qui était garée plus loin dans un van, on pu prendre une multitude de photos, preuves qu'il y'a encore cinq jours les activités illicites du coin tournées à plein régime.
Je ne comprends pas ce qu'il a bien pu se passer en si peu de temps, et si notre requête pour le mandat de perquisition auprès du procureur n'avait pas trainé en longueur on serait arrivé à temps. Ils ont eu le temps de filer et de tout emporter avec eux. Putain de bureaucratie, on aurait fait ça à ma manière, on n'aurait pas eu besoin d'un foutu morceau de papier pour mettre fin à ce bordel.
J'ai dit à Nina qu'on arrivait à la fin de ce merdier. Je lui ai promis que ce serait bientôt terminé, que son frère pourrait retrouver sa liberté sans ne rien risquer, et voilà qu'on se retrouve à la case départ. Putain de merde.
Je me rapproche doucement de l'objet en métal, sur mes gardes, on ne sait jamais, mon expérience m'a appris qu'on n'est jamais assez prudent. Jenkins porte son arme plus que d'une main, l'autre prête, posée sur la poignet en aluminium. Je lui fais un signe de la tête, et Tom l'ouvre enfin d'un coup sec si bien que la porte vient s'écraser contre l'un des côtés du meuble visiblement vide, lui aussi. Merde alors ! J'explose en frustration, et cris un juron que je retiens depuis trop longtemps pour ma patience presque qu'inexistante, comme souvent d'ailleurs. Les mains posées sur la tête avec toujours mon arme à la main que j'ai envie d'utiliser, je fais les cent pas en m'éloignant dans une danse erratique, mais salvatrice, seul moyen pour m'apaiser en absence de Nina même si l'efficacité de ma technique de substitution n'est vraiment pas à la hauteur de la première. Une bouche chaude, des cheveux brun doux et des yeux bleus enivrants, voilà ce dont j'ai besoin. Je fais un signe à Tom qui inspecte le casier sous toutes les coutures quand celui-ci m'interpelle.
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Une fois froissé il ne peut plus être parfait
Storie d'amoreNina, jeune diplômée, voit sa vie basculer à la mort prématurée de son seul parent encore vivant dans des circonstances étranges. Le fragile équilibre qu'elle avait réussi à construire vole en éclats. Entre découverte de soi-même, reconstruction et...