Chapitre 57

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PDV YASMINE

Les jours défilèrent, les uns après les autres, et une certaine routine c'était installée.
Je me rendais à mon travail à la mairie en tant que co directrice de l'espace "clubs et loisirs". Mon travail consistait à aider les jeunes a s'inscrire au gymnase de la ville, rien de compliqué, je finissais tôt, et j'étais payée plus que le SMIC.
J'étais toujours en contact avec Nabil. Notre relation avançait à son rythm. Il était souvent dans la lune, mais il essayait de faire des efforts, je le voyait.

Elena, était toujours enceinte. Elle allait bien, et c'était le plus important. Même enceinte, elle restait une femme belle et forte. Depuis quelques temps, elle se rapprochait d'un gars du quartier, Kamil je crois.
C'était un gentil garçon, bien éduqué avec des valeurs et des principes. Bien évidemment, les tensions entre Tarik et celui-ci étaient aux rendez-vous.

Elisa et Amine, c'était compliqué. Une fois ensemble, une fois non.. Ils étaient instable.
Elisa ne cautionnait pas le fait qu'Elena parle à un autre homme sous les yeux de Tarik, étant enceinte de lui. De nombreuses disputes avaient éclatés à se sujet. J'essayais toujours d'apaiser les tensions, et je pouvais comprendre le fait qu'Elena ai été blessée par le comportement de Tarik.

Cet après-midi là, c'était un jour férié. Elisa et moi avions décidé d'aller courrir ensemble, celle-ci ayant pris la décision d'essayer d'arrêter de fumer.

Nous revenions essoufflées de notre course, et nous avions aperçu Elena, avec ce fameux Kamil. Celui ci lui avait fait un bisou sur la joue avant de monter dans sa voiture et décoller.
Je sentait Elisa fulminer à côté de moi. Elle se dirigea d'un pied ferme vers celle-ci, en bas du bloc. J'espère qu'elle ne vas pas faire de scandale, Tarik, Abdel et Moha se trouvaient la.

- C'est quoi ton problème ? Balanca Elisa.

Tarik n'avait pas vu la scène, ce qui expliquait bien sûr le grand calme dont il faisait preuve.

- Quoi c'est quoi mon problème ?

Oula, la tension était palpable, bien sûr, tout le monde nous regardaient.

- T'es enceinte et tu trouves encore le moyen d'faire ta pute ?
- Quoi ? Tu traites qui de pute toi la ?
- Fermez la, dis-je, vous êtes entrain de vous afficher devant tout le monde comme des bouffonnes.
- Bah les couilles,  répliqua Elena, franchement tu me déçois.
- Mais tu crois que j'suis pas déçue que tu tournes dans des caves ?

Elle me font quoi la à s'embrouiller devant tout l'monde ? Bien sûr les garçons rappliquent, Nabil est de la partie.

- MAIS DE QUOI TU PARLES ? AUX DERNIÈRES NOUVELLES, C'EST PAS MOI QUI SUIS ENCEINTE LA !
- NORMAL, T'ES STÉRILE ! TU LUI AS DIT ÇA À TON GARS, QUE T'ÉTAIS STÉRILE ?
- Fermez la ou j'vous fait bouffer le sol.

Tarik avait refroidit tout le monde. Elena monta chez elle, et Elisa se dirigea vers sa voiture.

- Vous cassez la tête avec vos embrouilles de gamines sérieux.
- Commence pas toi.
- Comment ça, commence pas ? surveille ta bouche.
- Tu saoule Nabil.

Il m'attrapa par le poignet et me le serra fort.

- Parle bien j't'ai dis.

Je me dégageait de sa poigne et monta chez moi, à mon tour.

PDV ELENA

Tarik m'avait suivi, je déverrouilla ma porte avec difficulté, je tremblais encore.
Après avoir réussi à l'ouvrir, Tarik me poussa à l'intérieur et referma derrière lui.

- Ça t'amuse de faire ça ?
- ...
- Tu t'fais sauter dans mon dos alors que tu portes mes gosses ?
- J't'ai déjà dit que c'étaient pas tes gosses...
- LA FERME !

Il était vraiment en colère. Si je n'étais pas enceinte, il m'en aurait déjà mis une.
Plus les jours passaient, plus mes sentiments à son égard le faisait peur. Je l'aimais, c'était une certitude, mais cet abandon avait créé un bloquage en moi.
Je ne voulais pas être une de ces femmes faible, qui cède tout à l'homme qu'elle aime sous prétexte qu'elle ne veulent pas le perdre. Je ne voulait pas être celle qui pardonne tout. J'avais déjà assez subir comme ça, je n'en pouvais plus.
Je pris alors mon courage à deux mains, et entre deux sanglots, j'entrepris de lui dire ce qui me semblait le plus juste:

- J'ai plus de sentiments pour toi. Tu m'as trop blessé. Tu m'a traité de salope et tu m'as lâché comme une merde au moment ou j'avais le plus besoin de toi. Kamil lui, était la. Il m'a accompagné chez le gynécologue, lui. Il m'a énormément aidé. Je ne t'interdirais pas de voir les enfants quand ils seront nés, mais je veux mettre définitivement un terme à notre relation. Arrête de te mêler de ma vie, et je ferais de même pour la tienne.

Je ne savais pas d'où sortait ce discours, et la moitié des choses étaient fausses, biensur que j'avais encore des sentiments pour lui. Mais j'avais besoin de respirer, de prendre du recul. J'espérais qu'au fond de moi il me retienne, il me contredise, mais il n'a rien fait de tout cela. Il a simplement quitté les lieux, sans un bruit.
Je pensais que malgré toutes ses apparences, ce que j'avais dit lui avait fait du mal. Et je m'en voulais, car ça n'avait jamais été mon but. J'avais peur qu'il redevienne ce Tarik froid, distant, irrespectueux à cause de moi.
J'avais pris ma décision, il était maintenant trop tard pour reculer.

T'étais où quand j'fesais la guerre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant