PDV NABIL
Ça fait une semaine que j'sais pour mon cancer, Tarik est devenu grave nerveux. Il m'empêche de fumer ce clochard, j'vais devenir ouf.
J'suis retourné à l'hôpital depuis, ils ont dit qu'ils attendaient qu'il y ai un donneur, et qu'en attendant j'devais prendre des médocs, pas de chimio.
Mon reuf m'en veux à mort, c'que j'peux comprendre mais bon, depuis que j'suis sous médicaments ça va mieux.
J'fais plus rien de mes journées, ça fait longtemps que j'suis pas retourné sur l'terrain, mais Tarik m'a strictement interdits d'y remettre les pieds. J'l'écoute parceque la dernière fois qu'il m'a mit une droite, j'l'ai bien senti.
Mais j'me fais chier entre ces quatres murs. J'vais sortir un peu.
J'm'habille chaudement, j'previens pas Tarik, j'vais pas m'éterniser non plus.
J'descends les escaliers doucement, j'ai encore quelques douleurs à la poitrine, j'dois pas être essoufflé.
J'ai une putain d'envie de fumer, mais c'est une mauvaise idée.
J'marche dans la rue, il fait froid.
J'ai faim, j'décide de passer au magasin acheter de quoi bouffer devant un film.
J'tourne dans les rayons, j'suis indécis j'sais pas quoi acheter.
J'm'arrete au rayon des sucreries mais rien n'me fais envie, pas grave j'vais me forcer.
- Nabil ?
J'me retourne et j'vois l'autre salope, elle veut quoi ?
- Questa ?
- Parle mieux non ? J'veux juste savoir comment tu vas.
- Super bien, aller selem.
J'sais que mes paroles sont dures, mais on avancera jamais elle et moi.
- Nabil !
- Quoi putain ?!
- Tu peux m'attraper la boite en haut ?
Mais elle s'fou d'ma gueule elle ? J'la regarde pensant 2 bonnes minutes avant d'lui tendre sa boite de chocolat de merde. J'attrape deux, trois sachets de bonbons et j'fais demi tour.
- Eh attends moi !
Elle va m'suivre ? En vrai ça me fait rire qu'elle me courre après. J'la calcule pas et j'vais payer, elle me suit toujours.
J'sors du carrefour, et j'me dirige vers chez moi.
Elle est toujours derrière moi, j'me retourne brusquement elle me fonce dessus.
- Aïe !
- Tu fais quoi là ?
- Bah je t'accompagne.
- Nan merci j'pas besoin que tu m'accompagnes rentre chez toi cousine.
Elle me suit toujours.
- Pourquoi tu vas pas faire chier ton copain le kahloush ?
- Il me saoul.
- Il te saoulait pas y'a deux semaines.
- J'me lasse très vite des gens, dit-elle.
Elle hésite une seconde avant de dire:
- J'me suis pas lassée de toi.
J'la regarde droit dans les yeux. C'est quoi cette meuf qui m'évite pendant une blinde de temps et après elle revient sans pression.
- Rentre chez toi.
- J'peux pas.
- Pourquoi ?
- J'ai pas les clefs.
C'est une bouffone.
- J'dois m'assoir.
Elle fonce vers le banc d'à côté. Elle est trop chelou.
J'la suis en j'm'assois avec elle. On est assis dans la ville. Y'a une boutique de glace en face de nous, une fille rousse passe,elle à l'air belle,mais elle est habillée comme une pute malgré le froid.
- C'est dommage que ce soit une 'tasse.
Hein ?
- Vraiment dommage tu l'as vu sur les champs en train d'trainer devant Hagen Daas.
J'eclate de rire.
- Tu connais nos songs toi ?
- Bien sur que oui, réplique Yasmine, j'suis votre plus grande fan.
- Sérieux ?
- Non vous faites de la merde.
J'la pousse légèrement.
- Ta gueule.
Elle rigole, j'avais oublié son rire.
- Pourquoi tu t'es assises ?
- Mon attelle me fait mal parfois.
Elle regarde dans le vide, j'avais oublié cette histoire d'attelle.
- Ah.
- Ouais.
- Moi...
Devrais-je lui dire pour mes poumons ? Oh et puis aller nique sa mère, en plus elle avait tourné la tête pour m'inciter à parler.
- J'ai un cancer des poumons.
Elle me regarde, ébahis. J'comprends pas trop sa réaction. Elle détourne très vite le regard. Elle a les larmes aux yeux.
- Tu vas quand même pas chialer wesh ?
Elle essuie ses joues d'un revers de la main, et dit:
- Il faut que j'y aille.
Elle se sauve, et me laisse en plan sur ce banc en plein hiver. Sa réaction m'avait touché quand même, mais même moi j'ai pas chialer wesh mdrr. Trop chelou cette fille. Je rentre chez moi, j'arrive pas à m'la sortir de la tête.
À peine j'passe la porte que Tarik me saute dessus.
- T'étais ou ? T'as vu l'temps qu'il fait ? Ton téléphone y t'sert à quoi ?
Wsh pire qu'une daronne.
- J'suis allé faire des courses.
Il part dans la salle de bain, moi j'm'assois sur mon poto l'canapé.
Je consulte mon téléphone, en effet y'a 13 appels manqués, il abuse vraiment.
J'arrête pas de penser à la réaction de la p'tite frisés, j'me demande c'qu'elle a.
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