Chapitre 32

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PDV NABIL

Le lendemain, toujours la même hess, j'me lave, j'mange pas et j'descends en bas des tours.
J'recompte le cash, on est en plein hiver, j'ai les doigts glacés sa mère.
J'fume un joint pour faire passer l'temps, puis deux, puis trois. J'ai la tête qui tourne.
Les premiers ients-cli arrivent vers 14h00.
J'reçois un message de Tarik, on a un showcase ce soir, nique sa mere, j'ai pas envie.
J'ai fini l'boulot, j'suis souvent seul sur l'terrain en c'moment, Tarik est trop occupé à ecrire ses paroles de pd pour m'aider, il a oublié l'bizz y'a que l'rap pour lui maintenant.
J'descends à la supérette du coin, j'achète une bouteille de whisky. J'bois la moitié en même pas une heure. J'suis complètement éclaté. J'me rapelle soudain que j'dois aller à ce putain de showcase de mes couilles.
J'appelle Taktak, pour qu'il m'ramène en vago.
Il m'pose pas d'questions et m'ramène dans la boite de nuit. Dans la loge, Tarik me gueule dessus.
- T'étais ou sale chien ?
Il a les nerfs le reuf
- Parle bien aussi, arrête de crier.
Il me pousse contre le mur.
- T'ES SÉRIEUX LA, J'TE DIS ON DOIT CHANTER TOI TU VIENS TU PU L'SHIT ET EN PLUS T'ES KHABAT.
- Ouais et alors.
Il me met une droite, j'ai la tête qui tourne et du sang dans la bouche.
Le directeur de la boîte entre dans la pièce:
- C'est à vous dans 5 minutes les gars.
- T'a pas intérêt à m'décevoir salopard, me dit Tarik.
J'me lève et monte sur scene, j'me sens pas bien, j'ai la tête qui tourne et j'ai envie d'beger.
La musique commence, elle est trop forte, j'en peux plus. Ces putains d'groupies arrêtent pas de gueuler.
J'vois flou, j'me rappelle plus des paroles de mes sons, j'laisse le playback faire le boulot.
Tarik me lance des sales regards, alors j'prends sur moi et j'commence à chanter.

Le show est presque fini, il reste une chanson à chanter. J'commence mon couplet quand une putain d'envie d'vomir me prends. J'fais tomber mon micro par terre et j'cours jusqu'au toilette. Et la, j'vomis comme j'l'ai jamais fais. Ma tête cogne super fort, j'ai soif. J'ai besoin d'air frais.
J'sort viteuf dehors, l'air glacé me fait un bien fou. J'me rappelle que j'ai laissé Tarik en plan, ça va c'est un grand garçon, il sait chanter tout seul.
J'm'assois par terre, et j'réfléchis.

Dix minutes plus tard, j'me sens mieux. Je retourne dans la loge, tous les gars sont la, quand j'rentre j'vois que Tarik me regarde toujours aussi mal.
J'fais genre j'm'en bat les couilles.

Il est temps de rentrer, j'monte dans la voiture et Tarik prends le volant. On est seuls tout les deux.
Au bout de 10 minutes de route, il rompt enfin le silence.
- T'es sah quand tu m'lache en plein show ?
- J'me sentais pas bien.
- J'm'en bat les couilles, t'avais qu'a pas boire et fumer avant sale clochard.
J'ai la flemme de m'embrouiller et d'lui répondre, j'm'endors contre la vitre glacé.

Les rayons glacés du soleil transperce la vitre de la voiture et chatouilles mes paupières. On est le matin, je regarde les alentours et remarque que la voiture est garée devant mon immeuble. Ah Tarik m'a laissé dormir dans la vago. À cause de lui j'vais choper la crève putain. Je sors de la voiture, j'ai encore mal au crâne.
Il caille sa mère dehors et j'suis en p'tite veste, je cours jusqu'à chez moi et sonne. Tarik m'ouvre au bout de 3 minutes d'acharnement sur la sonnerie.
J'le pousse pour entrer et me mettre au chaud.
J'sais qu'il fait toujours la gueule pour hier, mais j'm'en fou, j'avais mes raisons.
Il me calcule pas, j'vais prendre la douche et l'eau brûlante me fait prendre conscience de à quel point j'étais gelé.

T'étais où quand j'fesais la guerre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant