Chapitre 60

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PDV YASMINE

L'avion atterrit enfin sur le sol tunisien. Il fait une chaleur étouffante, qui me rappelle mes vacances d'été, plus jeune.

Le voyage c'était passé tranquillement, normalement.

J'attendis qu'un taxi vienne me chercher, pour qu'il m'emmène à Sfax, cette petite ville au bord de la mer qu'habitais ma famille à l'époque. Cela faisait longtemps que je n'avais pas remis les pieds ici, j'espèrais juste que Yemma n'avait pas déménagé.
C'est un chauffeur d'une quarantaine d'années, barbu en qamis qui me demanda si j'avais besoin de quelqu'un pour me déposer. Je répondis à l'affirmative par un auchement, et lui indiqua la direction à prendre sur le GPS, toujours sans prononcer un seul mot.
Il ne me posa pas de questions face à mon silence, ni face à mon sweet à capuche alors qu'il fesait 32 degrés.
Une fois arrivée, je lui tendis 10 dinars et sortie ma valise du coffre. L'homme me fit un sourire, auquel je répondis par un rictus et un signe de la main poli.

Ah, c'est cette maison. C'est celle qui a bercé mon enfance, dans les bras de ma mère, ainsi que de mes grands parents. Il ne restait plus que ma grand mère maintenant. Autrefois, tout était vivant, tout était mouvementé. Je me rapelle que ma grand-mère aimait aerer ses tapis sur la véranda, et laisser un sot d'eau ainsi qu'une tasse, pour les passants qui aurait soif.
Il y avait jadis un figuier à gauche de la porte d'entrée, qui donnait de beaux fruits bien mûrs pendant les saisons. Les voisins avaient pris l'habitude de venir se servir, car il y en avait beaucoup trop.

Aujourd'hui, tout étais désert. Plus de tapis dehors, plus d'enfants qui courent et qui crient, plus de figuier dehors, plus rien. Tout était hostile maintenant.

Après de nombreuses minutes d'hésitation, je pris mon courage à demain et frappa à la porte. C'est ma mère qui m'ouvrit la porte, et en me reconnaissant, elle laissa tomber le chiffon qu'elle avait dans les mains, et ses grands yeux verts cernés de rides s'humidifièrent.
Elle accouru vers moi, et m'embrassa, me demandans ce que je faisait la.
Ma grand mère, en entendant des bruits sourds dans l'entrée, fit aussi son apparition et m'embrassa à son tour.

Elle m'emmenèrent dans le salon, et me questionnèrent:
- Ça va ma fille ?

J'ochais la tête pour signifier que oui, même si intérieurement j'étais détruite.

- Comment ça se passe en France ? Toujours pas de mari en vue ?
- Il faut remédier à tout ça.

Elle parlèrent entre elles du futur mari qu'elle me présenterai demain, si j'avais bien compris.

PDV ELISA

- Elle réponds pas.

Putain, j'vais peter les plombs et tout casser. Elle est ou cette conne ? On repars à Lyon dans moins d'une heure avec Ele', et Yas' est introuvable. Elle répond à personne et a désactivé touts ses réseaux sociaux.
C'est Nabil qui l'as vu en dernière, c'est à lui que j'dois poser des questions.

- Tu vas ou ? Me questionna Amine
- Ça te regarde pas.
- Comment ça ? Tu veux que j'me lève ?
- Putain, mais lache moi un peu on est pas marié bordel.

Bon, j'y étais peut-être aller un peu fort, mais en ce moment j'étais sous tension. Entre celle qui s'était faite engrosser hors-mariage et qui appréhendait la réaction de nos parents, et l'autre qui c'est cassée, comme ça, au milieu de la nuit, je savais plus ou donner d'la tête. J'étais fatiguée de ces histoires. Y'a que moi qui arrivais à me contenir ? À gérer la situation ? Elles abusaient, vraiment. J'en pouvais plus de jouer l'assistante sociale de service toutes les semaines.

Je descendis les marches quatres à quatres, pour aller sonner chez les deux charos du deuxième étage.
C'est Tarik, torse nue qui vint m'ouvrir la porte, de mauvaise humeur.

- Tu veux quoi ?
- Il est ou ton frère ?
- Pourquoi tu veux l'voir ?

Je ne répondis pas à sa question et m'aventura chez eux. Nabil était affalé comme un gros porc sur le canapé, avec ses vêtements de la veille sûrement, entrain de ronflé.

- Nabil !
- ...
- OH NABIL !!
- Gueule autant que tu veux il s'reveillera pas, m'avertit l'aîné des deux.

Je lui arrachât la bouteille d'eau qu'il avait dans la main et la renversa sur la gueule de Nabil.

- Oh nique ta race c'quoi ton problème ?
- Elle est ou Yasmine ?

Face à cette question, son expression changea totalement.
Il ne répondis pas.

- T'es allé la voir hier ?
- Nan, lâchât il avant de se redresser et de partir en direction de la salle de bain.

T'étais où quand j'fesais la guerre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant