Chapitre 30

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PDV YASMINE

Cette soirée au restaurant avait été l'une des meilleures que nous avions passé  avec les filles. Elle avait permis de consolider leurs liens avec les garçons. Pour Amine et Elisa, tout semblait aller pour le mieux. Ils avaient l'air épanouies ensemble, c'était beau à voir car malgré le caractère électrique d'Elisa, ils restaient peu démonstratifs. Être en couple l'avait peut-être calmé. Cela n'avait rien à voir avec le couple sulfureux Tarik Elena. Depuis qu'elle le fréquentais, Elena c'était affirmé, au contraire d'Elisa. Ils avaient une complicité effarante, malgré la tension que l'on pouvait ressentir lorsqu'il était ensemble. J'ai l'impression que pour rester ensemble, ils avaient besoin de franchir les limites, de braver les interdits.
Nous en venons enfin à moi. 2 semaines c'était écoulée depuis cette soirée. Ces semaines avaient été longue, j'avais enfin une prothèse, cela fesait bizarre de marcher sur deux jambes, mais c'était tellement agréable !
Côté coeur, mdr, bah rien. Après cette soirée Nabil m'avait encore laissé en plan. Comme d'hab vous me direz. Il ne me calculait plus, ne répondais ni à mes messages ni à mes appels. La première semaine, c'est limite si je ne lui ai pas couru apres. J'essayais d'aller vers lui, mais il restait froid et distant. Il m'évitait à la cité. Très bien, je m'étais fais une raison, même si ça fesait mal de l'avouer. Je m'étais attaché à Nabil, mais je m'étais jurée de ne plus le laisser me faire de mal. Il ne fesait que s'amuser, les choses sérieuses l'importait peu.

Aujourd'hui, je reprenais enfin le boulot ! Ça m'avait tellement manqué ! je me sentais vraiment inutile ces temps-ci. J'allais enfin retrouvé une vie sociale. Ce matin j'avais même reçu un appel d'Isaac (mon collègue de travail) qui me demandais si il pouvait me deposer au tribunal, ce que j'acceptais bien évidemment. Ce matin je decidais donc de m'habiller classe, en noir. Je laissais mes cheveux bouclés et le maquilla. Je sortis de chez moi à 8 heures, il n'y avait pas de tdm. Ah si, un, Nabil. Il me toisait de haute en bas, sûrement choquée que je ressemble à quelque chose et que je marche sur 2 jambes.
Je le dépassais sans le calculer, dehors Isaac m'attendais.
- Tu vas ou habillé comme as ?
C'est à moi qu'il parlait ? La blague ! Je continue d'avancer dans le hall sans lui prêter attention.
- Oh j'te parle, c'qui ce pd dehors ?
Je fis volte-face, et lui répondis sans réfléchir :
- Mon fiancé.
Il me regardait, incrédule, j'avais bien réussi mon cou !
Je poussa alors la grande porte vitrée pour enfin rejoindre Isaac. Je monte dans sa voiture, Nabil me regarde avec du dégoût dans le regard. Peu importe, je m'en fiche.
- Salut !
- Salut Isaac, ça fait longtemps.
- Beaucoup trop longtemps même. Qu'est-ce que tu deviens ? J'ai appris que tu t'étais faites amputer de la jambe ?
- Ouais
- Ça ne se voit pas.
- Prothèse, lui repondis-je en souriant.
Le trajet se déroula dans la bonne humeur. Isaac était vraiment quelqu'un d'agréable et de facile à vivre, contrairement à Nabil.
Nous arrivons au bureau:
- Tu te rappelles de se rendez-vous que tu..
- Ce soir, 19 heures ? Le coupais-je.
Il me lance un sourire éclatant.
- Je serais la.
Et il pars vers son secteur.

Durant la journée, j'avais bien réfléchis, et j'en était arrivé à une conclusion toute simple. Je devais couper les ponts avec Nabil. Ce n'était pas quelqu'un pour moi. Je suis une femme qui a besoin d'un homme sérieux, posé. Pas d'un gamin incontrôlable.

La journée touche à sa fin, je suis partie dîner avec Isaac, dans un restaurant assez chic. Nous avions parlé de tout et de rien, c'était vraiment agréable. Isaac me raccompagne en voiture, il me dépose en bas de chez moi, je lui dis au revoir et a demain. Au passage nous nous échangeons nos numéros de téléphone.
- À demain Yasmine.
- À demain.
Je descends de la voiture, et me dirige vers mon bloc. En bas, bien évidemment, Nabil n'a pas quitté son poste. Il n'avait rien de mieux à faire sérieux ?
Quand je passe à côté de lui, il crache par terre. Je me retourne instinctivement.
- Y'a un problème ?
- Bouge de la sale crasseuse.
- C'est à moi que tu parles ?
Il commence à rouler un joint.
- Tu vois une autre salope dans l'coin ?
- Ouais, y'en a une juste devant mes yeux.
Quand il entends cette insulte, il se lève, me plaque contre le mur et me tord le bars et le poignet.
- C'EST À MOI QUE TU PARLES SALE PUTE ?
J'ai tellement mal, il serre de plus en plus fort, au point que mon poignet émet un craquement sourd dans le silence qui à suivis ses cris. J'ai les larmes aux yeux, quand il le remarque il me lache enfin.
- T'es vraiment qu'une enflure. À partir d'aujourd'hui, ne me parle plus, ne me calcule plus, on ne se connaît plus.
Il ne réponds pas et me laisse partir. Il avait l'air troublé. Je rentre chez moi et met de la glace sur mon poignet. Je suis seule à la maison, les filles sont chez elles.
Je prends ma douche et décide de me caler devant un film. Je n'arrive pas à me concentrer, mes larmes redouble.
Il avait vraiment tout gâcher. J'ai vraiment essayé de tourner la page, de lui laisser une chance. Malgré ce qu'il m'avait fait dans le passé, mais je ne pouvais pas le changer. Son côté violent me faisait peur.

3:00 du matin, je n'arrive pas à dormir, j'ai vraiment trop mal au poignet. La glace n'a servit à rien, il est bleu maintenant.
Je ne peux pas rester comme ça, il faut que j'aille à l'hôpital.
Je prends mes clés, mais me rends compte que je ne peux pas conduire. Putain. Je sors quand même.
Dehors, Abdel, Nabil, Tarik et toute la bande. Mais ils rentre jamais chez eux ou quoi ? Je le tourne vers celui que j'apprécie le plus.
- Tu peux me rammener à l'hôpital ?
Abdel regarde mon poignet avec la glace dessus.
- Wesh comment tu t'es fait ça c'est tout bleu c'est degueulasse.
Nabil relève la tête de son téléphone.
- Au boulot une pile de livre m'ai tombé sur la main.
- Ahlala, j'ai toujours su les études c'était pas bon pour la santé. Pourquoi t'as les yeux tout rouge, t'as pleuré ?
Nabil me regarde toujours intensément. Putain mais il va pas en finir de son questionnaire.
- Tu peux me ramener ou pas ?
- Ouais j'arrive.
Je lui tends les clefs de ma voiture. Le regard de Nabil ne me quitte pas, je n'y prête pas attention.

T'étais où quand j'fesais la guerre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant