Chapitre 20 : Big bang et au-delà

43 8 6
                                    


Chapitre 20 : Big bang et au-delà (Aurélien Barrau)

Harry reprit difficilement ses esprits. Il avait eu une absence de quelques secondes... ses oreilles bourdonnaient douloureusement, et il sentait son sang battre dans ses tempes. Progressivement, il se remémora les événements. La sortie à Pré-au-Lard, la dernière balade dans les rues, le message de Hilde, puis l'explosion... Que s'était-il encore passé ? N'y aurait-il aucun répit ?

Il ouvrit les yeux, mais vit flou. Ses lunettes avaient dû voler quand il était tombé, et son mal de crâne n'arrangeait rien. Il frottait ses tempes douloureuses quand Ron se releva en hurlant. Lui aussi était revenu à lui, visiblement.

- Hilde ! hurla ce dernier en se relevant brusquement.

Harry savait qu'il devait arrêter Ron avant que celui-ci ne fasse quelque chose d'imprudent et d'inutile. Mais, il n'y voyait toujours rien... Il tâtonna frénétiquement dans la neige, assez longtemps pour que ses doigt devinssent gourds, avant de songer qu'il avait encore sa baguette dans sa poche.

- Accio lunettes.

Il les posa sur son nez avec satisfaction. Elles étaient cassées, une fois de plus, mais elles feraient l'affaire. Il se leva et tituba aussi vite qu'il le put à la poursuite de Ron.

Il le retrouva à côté des Trois Balais, ou du moins de ce qui en restait... C'est-à-dire ni plus ni moins qu'une ruine qui fumait encore çà et là. Des sorciers, sortis dans la rue au son de l'explosion éteignaient de leurs baguettes les flammèches qui léchaient encore les murs. Les vitres des maisons alentour avaient été totalement soufflées. Autour de ce qui restait du pub, la neige avait fondu et avait transformé le sol en véritable bourbier.

Harry chercha Ron du regard, et il le trouva prostré au pied d'un pilier étonnamment intact. Des larmes coulaient le long de ses joues.

- Hilde, murmurait-il suffisamment fort pour qu'Harry l'entendît.

Il tenait dans ses bras le corps de sa petite amie. Le Survivant vit de loin que sa poitrine se soulevait à rythme irrégulier. Elle était donc encore en vie, mais semblait sévèrement brûlée.

Harry n'osait pas s'approcher de son ami. Il était figé d'horreur devant la scène, incapable de faire le moindre mouvement. Il avait envie d'aider ces personnes qui pleuraient, il avait envie de régler leur compte à ces monstres qui, cette fois, avaient vraiment eu pour seul et unique objectif de tuer le plus grand nombre de sorciers.

Mais il était là, immobile et impuissant, ne sachant que faire... Il avait conscience d'être pathétique, planté ainsi au milieu du chaos. Et pourtant... Il n'arrivait pas à se sortir de cette léthargie. Il était simplement las. Il n'en pouvait plus de se battre tous les deux jours contre un ennemi largement plus puissant et mieux armé. Il songea, une folle seconde, qu'il aurait préféré mourir avec ces gens plutôt que de rester un simple témoin de cette scène d'horreur.

Au bout de quelques longues minutes, il se secoua enfin, et envoya un patronus à Kingsley. Les Aurors avaient déjà dû être prévenus, mais il valait mieux que l'Ordre fût également sur le coup.

La suite fut très floue... Les autorités du ministère arrivèrent, rapidement suivies de Kingsley et des médicomages, mais Harry était toujours dans un état second.

La voix métallique magiquement amplifiée qui avait déjà retenti le soir du concert lui fit l'effet d'une douche froide.

- Ne vous méprenez pas, il ne s'agit là que de représailles. Il faut blâmer l'Ordre du Phénix pour leur résistance insolente, et personne d'autre. Nous vous avions prévenus... Si vous tentez une nouvelle fois de nous arrêter, nous considérerons cela comme une déclaration de guerre... Vos affronts seront lavés dans le sang.

Principe de complémentaritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant