Chapitre 36 : The Greatest Show on Earth, Richard Dawkins
Le premier ministre n'avait pas menti. Il consacra une longue interview à un quotidien sérieux, dans lequel il expliquait comment une jeune sorcière, qui avait déjà sauvé une fois sa société, l'avait secouru.
« Sans le courage de cette jeune femme, et sans l'aide inespérée des membres de l'Ordre du Phénix, et le sacrifice hors du commun du Ministre de la Magie en exercice, Percy Weasley, je ne serais pas là à vous parler aujourd'hui. Les sorciers qui m'ont protégé sont bien plus nombreux que ceux qui m'ont menacé, et jamais je ne leur ferai l'affront de craindre tous les hommes dotés de pouvoirs sous prétexte que certains d'entre eux sont dotés de mauvaises intentions. J'entends déjà certains d'entre vous appeler à la guerre contre ces êtres que vous nommez monstres. Moi, je vois des hommes, une société avec des personnes au grand cœur et des êtres malintentionnés, comme chez nous, comme partout. Miss Granger m'a sauvé, et cela m'a fait comprendre une chose : sans eux, nous sommes fichus. »
De leur côté, les sorciers étrangers, notamment américains, avaient commencé à agir contre les Avant-Coureur, car ces derniers œuvraient à découvert et mettaient en danger le Code International du Secret Magique. Leur aide n'était pas encore importante mais permettait d'envisager l'avenir avec plus de sérénité : la coopération internationale qui mènerait au démantèlement de l'organisation terroriste se formait peu à peu, allégeant considérablement le poids qui pesait sur les épaules des membres de l'Ordre.
Hermione secoua la tête. Il fallait dire qu'au milieu d'une famille Weasley endeuillée, et avec cette culpabilité qui lui mordait l'estomac chaque seconde, les remerciements du Premier Ministre et l'actualité internationale n'étaient qu'une piètre consolation. Ils avaient beau être en train de leur permettre de gagner cette guerre, ou d'avancer un peu plus dans la paix avec les moldus, cela ne changeait rien. L'Ordre avait sauvé les meubles en sauvant la vie du chef du gouvernement moldu mais ses membres avaient tous l'amère impression qu'ils avaient tout perdu. Hermione avait beau se dire qu'ils avaient eu de la chance qu'il n'y eût pas plus de pertes... Cela ne changeait rien. Et se dire que Percy avait eu l'occasion de réaliser le rêve de sa vie avant de mourir n'offrait qu'un réconfort limité...
Au Terrier ce jour-là, tous songeaient à abandonner la lutte. Hermione avait séché les cours, sans l'ombre d'un scrupule, Harry et Ginny avaient fait de même. La boutique de George était restée fermée : qui aurait pu être d'humeur à rire dans de telles circonstances ? Charlie avait fait le voyage depuis la Roumanie, rendant la scène encore plus cruelle : la famille Weasley était désormais au complet avec deux membres de moins.
Avec la mort de Percy, c'était la mort de Fred qui se rejouait. C'était une déchirure insoutenable, c'était la famille la plus unie du monde sorcier qui se délitait doucement...
Hermione avait de la peine, mais c'était pour Molly et Arthur qu'elle était le plus triste... Aucun parent n'aurait dû avoir à enterrer ses enfants, et être contraint de le faire deux fois, à un intervalle si rapproché était d'une cruauté sans nom. Hermione avait de la peine pour Ron aussi, qui se relevait à peine d'une crise qui avait bien failli l'emporter définitivement dans la folie, semblait à deux doigts d'y replonger pour ne jamais en sortir.
La jeune sorcière était sur le point de quitter la pièce. La peine de tous ces gens qu'elle aimait était insoutenable. Sa propre peine était insoutenable. Elle ne savait pas où elle voulait aller, elle ne savait pas ce qu'elle voulait faire, mais elle avait l'absurde impression qu'en quittant cet endroit lugubre, elle quitterait aussi le désespoir qui lui collait à la peau depuis la veille.

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Principe de complémentarité
FanfictionAlors que des scientifiques moldus disparaissent les uns après les autres, les sorciers soignent les plaies causées par guerre. Tous croient que la paix est de retour dans le monde sorcier. Pourtant, une nouvelle menace plane, sans que quiconque s'e...