Chapitre 34 : The Human Zoo

45 6 1
                                    



Chapitre 34 : The Human Zoo, Desmond Morris

Harry faisait mine de se promener à Whitechapel, tous les sens en éveil et mimant la négligence. Il se rendait désormais compte à quel point l'enseignement de l'Ecole d'Aurors était utile : quand il combattait Voldemort, il devait se cacher ou se battre, mais il ne connaissait pas grand-chose aux missions de surveillance qui imposaient d'agir en pleine lumière. Il fallait tout voir, tout en ayant l'air de ne faire attention à rien.

C'est en captant çà et là des bribes de conversation qu'il remarqua à quel point il s'était peu à peu éloigné du mode de vie moldu. Certains mots lui étaient étrangers, ils ne connaissaient pas toujours les noms des célébrités et des hommes politiques dont il était question, et les préoccupations des passants lui semblaient absolument exotiques. En deux ans, il s'était totalement fondu dans la société sorcière. Il comprenait désormais mieux pourquoi les sorciers paraissaient continuellement à côté de la plaque pour tout ce qui avait trait à la communauté non magique.

En tous cas, pour sonder l'avis des moldus sur les événements récents, nul besoin d'espion... Se promener dans la rue suffisait. Le mot était sur toutes les lèvres : sorcellerie. Certains y croyaient dur comme fer, d'autres criaient au complot, mais aucune conversation ne portait sur autre chose.

Harry dut se faire violence pour rester impassible lorsqu'il entendit :

- Tous des monstres, c'est à ça que mènent toutes ces politiques tolérantes. L'acceptation de l'autre, mon œil. On entre dans ce pays comme dans un moulin, pas étonnant que ça amène de la racaille.

Ce beau parleur semblait convaincu que les sorciers ne pouvaient pas être britanniques...

Au fil de la journée, son énervement se fit lassitude : il devait conserver sa couverture, il ne pouvait pas se permettre d'assommer tous les moldus qui diraient du mal des sorciers. S'il restait aussi impulsif, son travail d'Auror lui donnerait bien du mal, plus tard...

Entre ça, et l'attente de la décision du Magenmagot, la journée fut longue... Harry aurait payé cher pour pouvoir utiliser l'un de ces téléphones portables qui commençaient à se répandre parmi les moldus... Il savait que sa magie aurait sans doute détraqué l'appareil, mais quel plaisir ça aurait été de simplement passer un coup de fil à Kingsley ou à Molly pour connaître l'avancée de l'affaire... Il ne se faisait pas d'illusions, le Magenmagot ne s'exposerait jamais au conflit mondial – notamment vis-à-vis des Etats-Unis et du Canada – qu'impliquerait une entorse au Code International du Secret Magique. Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de garder espoir... Qu'ils acceptent au moins de fermer les yeux à l'égard des sorciers qui se révèleraient de manière non officielle. Ou les parents des nés-moldus...

Mais si tout cela ne fonctionnait pas, il restait toujours le plan B. Celui de Malefoy. Le plan le plus difficile et le plus motivant qu'il fût jamais venu à suivre...

Être partout, tout le temps.

Un événement suspect attira son attention. Il prenait surtout garde à examiner les tenues des passants : il tentait de trouver un individu dont les vêtements seraient décalés, étranges, un homme qui porterait une robe de chambre en plein Londres. Hermione leur avait dit que cette hypothèse était stupide, que des individus capable d'enlever des scientifiques pour créer des armes à leur convenance dénicheraient des magazines de vêtements et s'habilleraient comme les mannequins pris en photo. Elle n'avait pas tort, mais Harry préférait avoir au moins l'ombre d'une piste. Sa mission était suffisamment difficile comme cela, pas la peine de le décourager en brisant ses espoirs, par-dessus le marché.

Principe de complémentaritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant