Chapitre 15 : Patience dans l'azur (Hubert Reeves)
Hermione détailla l'immense manoir devant lequel elle venait de transplaner. Vitres cassés, volets mal en point, peinture écaillée... L'endroit semblait à l'abandon depuis des années.
- Vous croyez qu'elle nous a menti ? fit Percy à côté d'elle.
L'ensemble de l'Ordre, ancienne version, avait répondu au message de Harry. Et ils étaient tous aussi dubitatifs que lui. Pourquoi n'y avait-il pas de trace apparente ? Rien dans ce qu'ils voyaient ne laissait présager que des dizaines de personnes avaient été retenues prisonnières ici...
Rien ? Hermione n'en était finalement pas si sûre...
- Attendez, fit-elle à mi-voix.
Quelques regards se tournèrent vers elle, interrogatifs. Les autres poursuivaient déjà leur route, ils ne l'avaient pas entendue.
- Vous ne sentez pas ? ajouta-t-elle, plus fort. On a fait de la magie ici, il n'y a pas longtemps. Beaucoup de magie.
Ron la regarda avec des yeux ronds comme des soucoupes.
- Mais comment peux-tu sentir ça ?
Hermione secoua la tête avec lassitude. Elle s'apprêtait à se lancer dans de longues explications, quand le professeur McGonagall intervint :
- Je suis d'accord avec Hermione. Je sens aussi qu'un grand nombre de personnes a eu recours à un grand nombre de sorts, il y a quelques heures tout au plus... Reste à savoir si c'était pour dissimuler leur fuite ou pour nous tendre un piège. Soyez prudents.
L'annonce jeta un froid. Chacun resserrait ses doigts sur sa baguette et regardait autour de lui, sans trouver la moindre once de réconfort.
Se couvrant tant bien que mal les uns les autres, ils avancèrent précautionneusement vers la porte de la bâtisse. A l'intérieur, ils découvrirent un vaste vestibule, s'ouvrant sur un escalier de bois complètement défoncé et quelques pièces totalement dépourvues de meubles. Ils se séparèrent en deux groupes, le premier restant au rez-de chaussée, et le second gagnant le premier étage.
Hermione essayait d'observer chaque détail, chaque trace, en quête d'un possible assaillant, mais aussi de preuves. Elle était sûre que Mariah leur avait dit la vérité, elle avait lu toute la sincérité du monde dans les yeux de cette femme. Or, la magie laisse toujours des traces, et même, de manière bien plus pragmatique, des dizaines d'individus retenus contre leur gré laissent, eux aussi, des traces. Il suffisait d'ouvrir l'œil.
Evidemment, Hermione trouva.
- Là, regardez !
Bill, Fleur et le professeur McGonagall, qui fouillaient la pièce avec elle, s'approchèrent du mur qu'elle désignait.
- Ici, on dirait qu'une personne a gravé des traits.
- Hum, elle devait compter les jours, déduisit Bill.
McGonagall trancha.
- Je n'ai pas douté une seconde de la véracité des propos de cette pauvre femme. Je pense simplement qu'ils sont partis en essayant de dissimuler toute trace de leur passage. Heureusement pour nous, même aidés de la magie, c'est impossible.
- Je me demande juste pourquoi ils n'ont pas tout simplement fait exploser le château... Mariah nous a parlé de bombes et d'explosifs... fit Fleur, songeuse.
- Parce que ça aussi, ça laisse des traces, répondit Hermione. Faire croire que le manoir existe mais que Mariah a tout inventé est bien plus malin... Même si nous détenons la preuve que les responsables des attentats et les ravisseurs des scientifiques appartiennent au même groupe malfaisant, le ministère ne nous croira jamais.
VOUS LISEZ
Principe de complémentarité
Fiksi PenggemarAlors que des scientifiques moldus disparaissent les uns après les autres, les sorciers soignent les plaies causées par guerre. Tous croient que la paix est de retour dans le monde sorcier. Pourtant, une nouvelle menace plane, sans que quiconque s'e...