Principe de complémentarité

Chapitre 31 : Spark the light of doubt...

Chapitre 31 : « Spark the light of doubt... » (Nightwish)

Percy tenta de s'esquiver au plus vite en quittant la réunion de l'Ordre ce soir-là, mais il n'avait pas atteint la porte du bureau du professeur McGonagall qu'il entendit la voix stridente qu'utilisait sa mère lorsqu'elle était en colère. Avec un soupir, il se retourna et attendit l'énième avalanche de reproches qui ne manquerait pas de lui tomber dessus.

C'était toujours la même rengaine : Se rendait-il compte, par Merlin ? Il ne devait pas toujours penser aux autres comme cela, il fallait qu'il arrêtât de se prendre pour Harry, il y en avait un, cela suffisait. Il ne devait pas se sacrifier pour l'Ordre, ce n'était pas ce qu'on lui demandait. Et puis, on ne condamnait pas Malefoy, il n'avait qu'à ne plus jamais adresser la parole à cet idiot de Parkinson, et le tour était joué. Un espion de moins, un combattant de plus, vu ce qu'on savait, qu'est-ce que cela changerait ?

Et Percy n'aurait d'autre choix que d'écouter cette logorrhée maternelle, alors qu'Audrey devenait de plus en plus méfiante à l'égard de ces interminables réunions nocturnes « au ministère », et qu'il aurait largement préféré rentrer chez lui sans demander son reste.

Il jeta un regard éperdu, tentant d'appeler un autre membre de l'Ordre à la rescousse. A sa grande surprise, ce fut Ron qui lui fit un clin d'œil, avant d'interpeller leur mère pour une question idiote.

Alors comme cela, le cadet de la famille était sorti de cette apathie qui les inquiétait tous depuis des mois ? Percy n'aurait su dire si c'était un phénomène récent ou non, il était trop préoccupé ces temps-ci pour prêter attention à ce genre de choses. Il s'en voulut un peu en le remarquant, mais il s'empressa plutôt de quitter Poudlard. Il aurait toujours l'occasion de passer voir Ron à la boutique, le lendemain, pour le remercier et discuter de son fulgurant rétablissement.

Il avait déjà un pied dans la cheminée quand une voix traînante reconnaissable entre mille l'interpela.

- Percy ?

Il se retourna. C'était bien Malefoy, avec l'air plus gêné que jamais. Que pouvait-il bien lui vouloir ? Ils ne se connaissaient pas...

- Je voulais te dire...

Il sautillait d'un pied sur l'autre, comme s'il avait oublié en cet instant qu'il était un fier Serpentard de Sang-Pur, qui n'hésite pas quand il doit adresser la parole à un traître à son sang.

- Euh... Merci de prendre des risques pour moi. On ne se connait pas, tu aurais pu décider de me jeter en pâture aux Avant-Coureurs, et tu as pris la décision de me sauver... Vraiment, je te revaudrai ça, si je peux.

Percy ouvrit des yeux ronds, et sa réponse lui échappa avant qu'il eût pu remarquer qu'elle était blessante.

- Je ne le fais pas tant pour toi que pour l'Ordre.

Il tenta de se rattraper aussitôt, voyant dans le regard de son interlocuteur que ce dernier regrettait de s'être confié si c'était pour être aussitôt rabroué.

- Mais tu es un membre de l'Ordre, c'est normal que je risque ma vie pour toi. Tu risques ta vie pour nous tous à chaque fois que tu vas voir Parkinson, ce serait une honte si je ne te rendais pas la pareille.

Malefoy sembla s'apaiser un instant, avant de reprendre cet air arrogant qui ne le quittait que rarement.

- Je ne le fais pas pour l'Ordre, mais pour moi. Parce que je ne veux pas vivre dans un monde où des fanatiques font régner la terreur, et que vous êtes les seuls à agir un tant soit peu.