Chapitre 22 : Bonnes nouvelles des étoiles

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Chapitre 22 : Bonnes nouvelles des étoiles, Jean-Pierre Luminet

- Ron, ne transplane pas, écoute-nous !

- Je ne la laisserai pas, je ne la laisserai pas, je ne la laisserai pas...

Ron était assis à même le sol, Hilde dans les bras. Comme Hermione l'avait deviné, il s'était caché dans la forêt de Dean, exactement à l'endroit où il les avait retrouvés, Harry et elle, l'année précédente. Elle pouvait remercier Malefoy pour l'indice qu'il lui avait donné.

Quand Hermione avait quitté le Serpentard, elle s'était précipitée dans le bureau du professeur McGonagall, avait emprunté sa cheminée sans avoir fini de lui expliquer la situation, et avait gagné le Terrier en quatrième vitesse. Là, elle avait exposé son idée, et ils avaient tous transplané dans la forêt de Dean.

Ils y avaient trouvé Ron, prostré entre les troncs, recroquevillé sur le sol avec une Hilde inconsciente sur les genoux. La neige qui recouvrait la forêt avait fondu sur un rayon d'un mètre autour des deux sorciers. Hermione ignorait si Ron l'avait fait à dessein, ou si sa magie s'était exprimée spontanément sous le coup de l'émotion. Dans tous les cas, cela les avait sans doute sauvés d'une hypothermie certaine...

Avant même qu'il remarque leur présence, il murmurait :

- Je ne la laisserai pas, je ne la laisserai pas...

Quand il leva les yeux et aperçut Hermione, Harry, les Weasley et les parents de Hilde, il se mit à crier, toujours les mêmes mots, en une litanie étrange et inquiétante.

- Je ne la laisserai pas, je ne la laisserai pas, je ne la laisserai pas !

Il serrait Hilde si fort qu'il semblait vouloir la briser. Sa magie projetait des vagues de chaleur autour de lui, provoquant un contraste étonnant avec le froid de janvier qui régnait sur le reste de la forêt.

Hermione tentait de l'apaiser de son mieux, elle espérait réussir à le convaincre de rentrer, au moins au Terrier.

- Ron, répéta-t-elle en s'approchant d'un pas.

Il leva vers elle un regard méfiant et resserra encore ses bras autour du corps inanimé de sa petite amie.

- Ron, je n'ai pas de mauvaises intentions, ajouta-t-elle.

Il sembla s'apaiser quelque peu. Elle avança à nouveau, et vint s'asseoir précautionneusement à côté de son ami. Elle sentit la neige fondue mouiller son uniforme, mais ne bougea pas pour autant.

- Ron, je sais que tu vas mal, je sais que tu ne veux pas te séparer de Hilde, et je te comprends.

Elle lui parlait comme à un enfant, mais, vu son état de choc, elle pensait que c'était le meilleur moyen d'avoir son attention.

- Seulement, vous n'êtes pas bien, là. Hilde est malade, tu ne peux pas rester avec elle ici dans le froid et l'humidité. Si tu ne rentres pas, son état va empirer, et tu vas tomber malade, toi aussi. Vous n'avez rien à manger... Il faut que tu rentres.

- Ils vont la tuer ! hurla-t-il en resserrant l'étreinte qu'il avait un peu relâchée.

- Je ne peux rien te promettre, ce n'est pas à moi de décider. Mais nous allons en reparler, les parents de Hilde sont d'accord pour en discuter avec toi, ils ne t'en veulent pas. Mais pour en discuter calmement, il faut rentrer.

Ron fronçait les sourcils. Son visage était marqué par une angoisse indescriptible, qui s'approchait d'une forme de démence assez inquiétante. Hermione frissonna. Elle s'inquièterait plus tard... Pour le moment, elle ne pouvait pas avoir peur, puisqu'elle devait rassurer son ami suffisamment pour qu'il acceptât de rentrer au Terrier.

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