Epilogue

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Epilogue :

- Weasley, comment peux-tu...

Malefoy se tut. Il se tenait bien droit, dans sa robe de sorcier de gala, au milieu du Magenmagot. Il avait envie de faire des reproches au monde entier. A Weasley qui gloussait bêtement dans sa robe de seconde main. A Granger qui n'avait pas réussi à dompter ses cheveux, et se rongeait les ongles. A Potter parce qu'il était Potter et que c'était une raison suffisante pour lui en vouloir. A tous les autres membres de l'Ordre parce qu'ils n'étaient pas parfaits.

C'était le jour où il allait être réhabilité aux yeux de tous, tout aurait dû être impeccable, par Merlin !

Ils avaient passé leurs ASPICS, Granger, Weasley-fille et lui, il espérait avec brio. Enfin, il espérait qu'il avait passé ses ASPICS avec brio, parce qu'il n'en avait rien à faire de Weasley-fille et parce qu'il savait que Granger les avaient réussis, quoi qu'elle pût en dire.

Kingsley, nouvellement réélu, se lança dans un discours qui énumérait toutes leurs qualités. Quand il arriva au paragraphe qui le concernait, Drago ne put s'empêcher de bomber le torse, sous le regard ironique de Ginny. Il ignorait pourquoi, mais elle était la dernière à le trouver insupportable. Trop entière, sans doute...

Ainsi, ils allaient recevoir l'Ordre de Merlin pour services rendus... Un an plus tôt, Drago n'aurait pas osé en rêver.

Evidemment, son père allait le maudire quand il l'apprendrait, même s'il savait que sa mère étouffait de fierté. Evidemment, Elizabeth avait définitivement quitté le monde des sorciers en lui brisant le cœur. Evidemment, il était toujours rejeté par ses anciens amis. Quoique, il ne regrettait pas vraiment Pansy, même si celle-ci lui en voulait à mort d'avoir mis ses deux parents sous les verrous.

Peut-être pourrait-il épouser l'une des deux sœurs Greengrass, après sa réhabilitation. Ou peut-être resterait-il célibataire, en attendant qu'Elizabeth remarquât à quel point sa décision était idiote.

Il aurait un bon métier. Il avait discuté avec Granger, et cette dernière l'avait convaincu. Lui aussi, étudierait le droit magique. Il serait avocat, ou haut employé du ministère.

Dans quinze ans, tout le monde aurait oublié la part d'ombre qui recouvrait encore le nom des Malefoy.

///

Hermione était une boule de stress. Pourtant, on ne lui demanderait rien d'autre aujourd'hui que de recevoir une récompense, pourquoi se mettait-elle dans des états pareils ? Drago avait raison de lui jeter des regards assassins. Elle se demandait toujours si elle avait vraiment répondu juste à la question deux de l'ASPIC d'Arithmancie. Elle avait demandé son avis à son nouvel ami de Serpentard, mais il l'avait envoyée balader. Elle le soupçonnait d'avoir sauté la question, même si cela ne lui ressemblait pas vraiment.

Elle prêtait une oreille distraite le discours de Kingsley, toute à ses ASPICS. Elle n'entendit même pas les quelques mots qu'il lui consacra – elle remarqua, à la fin, quand il lui adressa un signe de tête, qu'elle n'avait rien écouté.

Comme elle culpabilisait, elle accorda une attention sans faille à la fin du discours. Et quelle fin...

Kingsley avait décidé de remettre l'Ordre de Merlin première classe à Percy, à titre posthume. Ils le savaient avant de venir à la cérémonie. Et pourtant, quand il commença à aborder ce point de ce discours, tous remarquèrent que les jours passés n'avaient pas refermé les blessures. Molly pleurait à chaudes larmes, tout comme Ron et George. Les yeux du reste de l'assemblée étaient humides, la voix de Kingsley tremblait et... Hermione remarqua à sa grande surprise que même Drago avait les yeux brillants.

Une grande nouvelle.

Une fois les récompenses remises, Kingsley demanda à chacun s'il voulait dire quelques mots. A son grand étonnement, Hermione s'entendit accepter.

- Chers membres du Magenmagot, chers sorciers, chères sorcières. Je vous remercie infiniment pour cette récompense, que je n'ai pas vraiment méritée. Je me suis contentée de faire tout ce qu'il m'était possible de faire pour sauver les sorciers du péril qui les menaçait, comme nous l'avons tous fait. Cependant, je tiens à préciser que la lutte n'est pas terminée. Ce n'est pas parce que nous avons éradiqué la menace de notre territoire que la menace n'existe plus. Nous ne devons pas oublier que la paix n'existe qu'en respectant un principe de complémentarité. Entre notre Etat et les autres, et surtout, entre les sorciers et les moldus. Nous devrions tous œuvrer ensemble, non dans notre propre intérêt, mais pour créer un monde de paix...

Elle se tut. Son discours était peut-être niais. En plus, elle avait mal utilisé le terme « principe de complémentarité ». Hugh n'en serait pas content, lui qui avait passé tant d'heures à lui expliquer la physique quantique.

Peu importait. Elle avait lu dans les yeux d'un certain nombre de membres du Magenmagot une lueur de respect.

Elle avait quitté le combat clandestin. Elle avaitembrassé une vraie lutte. Une lutte qui, elle le savait, occuperait toute savie.�

Principe de complémentaritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant