Principe de complémentarité

Chapitre 27 : ... make me understand

Chapitre 27 : ... make me understand (Nightwish)

Harry marcha encore plusieurs mètres, tentant de rester le plus discret possible. Il se courba le au maximum sans diminuer son allure lorsqu'il sortit de l'épaisse forêt d'érables dans laquelle ils étaient arrivés par portoloin.

Evidemment, il s'était jeté un sort de désillusion, mais on n'était jamais trop prudent. C'était l'opération à ne pas rater, Kingsley l'avait dit, et même Shafiq avait été d'accord, pour une fois. L'opération à ne pas rater...

Il avait été difficile de contourner les traîtres potentiels au ministère, mais, finalement, tout ce que le Royaume-Uni comptait de sorciers digne de confiance avait été mis sur le pied de guerre. Civils, apprentis Aurors, Aurors, membres de l'Ordre. Certains scientifiques moldus s'étaient également joints à l'opération. Harry avait un instant craint que les traîtres qui œuvraient depuis les premières attaques n'intervinssent, mais il devait avouer que l'enquête qui avait été menée au ministère, associée aux renseignements délivrés par Malefoy, leur assurait une relative tranquillité...

Grâce aux révélations apportées par les scientifiques qui s'étaient évadés, ils allaient enfin porter un coup majeur dans leur lutte contre les Avant-Coureurs. Dans les papiers qu'avait fournis une certaine Harriet Gelbwiesen, ils avaient trouvé un organigramme mentionnant entre autres la localisation des six dernières prisons.

Six commandos étaient lancés. Ils attaqueraient à la même minute. Le plan était parfait. Cette nuit-là, tous les scientifiques moldus emprisonnés sur le sol britannique seraient délivrés, et un pays enfin uni déclarerait la guerre aux Avant-Coureurs... En espérant bien, à court terme, les vaincre pour de bon. La nuit, la surveillance accordée aux six manoirs devait être minimale... Ils en profiteraient pour frapper au moment où les terroristes s'y attendraient le moins.

Harry faisait partie d'un groupe mixte, comprenant les apprentis Aurors de sa promotion, Bill et Fleur Weasley, ainsi que le moldu qu'il avait hébergé, et pour qui il éprouvait la plus grande sympathie : il avait su égailler la collocation rendue austère par la morosité de Ron, et s'était adapté à merveille aux conditions de vie sorcières. Hugh, puisque c'était son nom, ployait à ce moment-là sous le poids d'un immense sac de toile contenant, comme il le leur avait confié au début de l'expédition, de quoi fabriquer un nombre certain de bombes artisanales. Les apprentis Aurors avaient protesté, rechignant à s'encombrer d'un moldu... Kingsley n'avait rien voulu entendre : Hugh s'était battu pour s'échapper, leur avait confié de précieux renseignements... Il avait le droit de se battre pour vaincre une bonne fois pour toutes ceux qui l'avaient torturé pendant des mois. Et s'il pouvait, par-dessus le marché, faire exploser proprement quelques Avant-Coureurs au passage, c'était tant mieux.

Ils l'avaient donc désillusionné, et s'étaient arrangé pour le couvrir.

Après un délicat passage à découvert, ils parvinrent à la grille qui ceignait le parc du manoir qu'ils devaient assiéger. Contrairement aux deux autres prisons, celle-ci se trouvait dans une zone boisée propice aux embuscades.

- Alohomora ! s'exclama fièrement April Diggle, une camarade de Harry.

La porte ne bougea pas d'un pouce. April retenta une seconde fois, en vain.

- C'est verrouillé ! s'exclama-t-elle, visiblement paniquée.

Harry lui jeta un regard méprisant mais s'abstint de tout commentaire. Comment cette gourde osait-elle prétendre à l'enseignement de l'école d'Aurors, si la première difficulté la mettait dans tous ses états ? Comment pouvait-elle envisager une seconde qu'un simple Alohomora ouvrirait la porte d'une prison ?