21. Teinture

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- Nicolas -


Ça doit faire deux bonnes minutes que la pauvre Aby est en train de s'étouffer entre les énormes seins de ma sœur.

Je pose le verre d'eau que j'ai apporté sur ma table de chevet et m'assois sur ma chaise de bureau. Les jambes croisées, je continue d'assister au meurtre par asphyxie de ma meilleure am- ... d'Abygaël. Celle-ci me fait discrètement signe de l'aider.

- Naomi, tu peux arrêter de l'écraser entre tes ballons ? A ce rythme-là elle va retourner à l'hosto, tu sais.

Ma sœur se retourne et me fusille du regard, libérant ainsi Aby qui inspire de grandes bouffées d'air pour oxygéner à nouveau son corps.

J'ai du mal à l'avouer mais, Naomi a une sacré belle poitrine. Peut-être un peu trop généreuse au goût de certaines, mais je suis assez jaloux. Les hommes adorent ça, il parait.

- T'es jaloux, morveux ? lâche-t-elle avec autant de gentillesse que d'habitude. Moi je ne fais pas la gueule à Aby que je sache.

- Je ne fais la gueule à personne, répliqué-je. J'attends juste que Madame se souvienne de ce que je lui reproche, vu que Madame a l'air d'avoir tout oublié.

J'ai fait attention à ne pas regarder la personne concernée en crachant ces dernières paroles. Je sais qu'elle me regarde d'un air confus, ne comprenant pas où je veux en venir.

Elle nous a menti, à nous tous. Et elle fait semblant de l'ignorer. Pourtant je pensais qu'on se disait tout, qu'on faisait part de nos pires expériences ou décisions. Mais elle a brisé cette relation de confiance.

Je ne lui en veux pas au point de ne plus lui parler, comme toujours elle devait sûrement "avoir ses raisons". En revanche, ce qui m'inquiète, c'est qu'elle n'a pas l'air de vouloir d'expliquer.

À vrai dire, je ne sais même pas si Aby se rend compte que je suis plus distant que d'habitude. Ça me plait pas mais tant pis, je ne ferai absolument pas le premier pas.

- Mais enfin, Nick soupire Naomi, tu sais très bien que ce n'est pas de sa faute si elle-

- Allons, les enfants. Vous devriez baisser d'un ton, suggère une voix calme, ou Abygaël va avoir des maux de têtes en rentrant.

Mon père décide de faire son entrée. Son crâne luisant à la lumière de ma chambre, il s'avance doucement dans la pièce. A croire qu'il entre dans un temple. Je suis persuadé qu'il doit penser à un truc du genre « Ah c'était quand la dernière fois que je suis rentré dans sa chambre ? »

Le visage de l'intéressée s'illumine à la vue du paternel chauve et dodu.

- Patrick ! Ça fait vraiment un bail !

Il la prend chaleureusement dans ses bras, avant de nous tirer, Nao et moi, afin de faire un câlin général.

- Oh ! Gardez vos phéromones d'hétéros pour vous ! pesté-je en me dégageant de l'étreinte de Papa Ours.

Celui-ci se met à rire doucement avant de nous faire signe de le suivre. Il nous invite à prendre un verre en bas. Les filles s'échangent leur numéro avant de sortir de ma chambre. Qu'est-ce qu'elle est bavarde, ma soeur !

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