- Jonathan -
Je traine mon corps engourdi jusqu'au dortoir. En ce moment, le Club de Foot enchaine les entrainements.
Le match amical contre l'université de la ville voisine approche à grand pas, alors les exercices deviennent non seulement plus longs, mais aussi de plus en plus intenses.
Je commence à prendre des muscles, mais en contrepartie j'ai des courbatures épouvantables.
Lorsque que j'approche du vieux bâtiment, j'aperçois quelqu'un assis sur les marches qui mènent au bureau du concierge. L'homme se lève en me voyant.
En y repensant, je ne l'ai jamais vu, ce concierge. Il n'est presque jamais là, il parait que c'est aussi un prof.
- Si c'est pas, le petit Cutenoy ! Quelle surprise !
Je m'arrête, étonné.
- Coach ? Qu'est-ce que vous faites là ?
Mon entraîneur, Steve, se tient devant moi.
- Ben... j'suis le concierge, dit-il comme si c'était une évidence. Et toi, petit ?
Alors c'est lui, le fameux concierge ?
C'est un homme d'un certain âge, avec les cheveux gris. Mais bon sang, quelle musculature ! Il est encore plus grand que Zander, je pense qu'il doit frôler les deux mètres.
Du haut de mes cent soixante-dix-huit centimètres, il a tout à fait le droit de m'appeler "petit".
- J'habite dans la chambre 42, répondé-je, en serrant son immense main.
Il est strict mais en dehors des entrainements, on peut même lui demander des conseils en drague. Enfin, c'est ce qu'on m'a dit.
- Ah bon... j'étais persuadé que t'habitais chez les riches.
J'apprécie son franc-parler ; c'est quelqu'un qui s'implique beaucoup dans tout ce qu'il fait. Et tout le monde le respecte.
J'ai été particulièrement surpris lorsqu'il a littéralement soulevé Zander du sol pour le remettre à sa place, l'autre jour.
Une dispute avait éclaté pendant un match d'entrainement, et un des aînés (Bryan, si je me souviens bien) avait frappé Ray, un précieux ami de Zander. Le loup-garou a vu rouge et l'a défoncé – littéralement aussi.
Si les choses s'étaient arrêtées là, l'ambiance du Club serait restée tendue pendant toute l'année.
Le coach a donc remonté les bretelles de son neveu - car oui, Steve est aussi un loup - pour que tout le monde soit quitte.
Enfin presque, puisque Bryan se retrouve tout de même avec un œil au beurre noir, et il semble être assez rancunier.
En tout cas, j'admire beaucoup les lycanthropes.
- Je dois y aller, Coach, le salué-je.
Je grimace lorsqu'il me tape sur l'épaule et mes courbatures reprennent de plus belle.
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Memoriae
FantasiLe jeune homme pose violemment le dossier sur la table. Table où reposent les charmantes chaussures de son interlocutrice endormie. Elle émet un grognement de protestation et s'étire. Puis ses yeux s'arrêtent sur le paquet de feuilles maladroitement...