29. Café au lait et mise en garde

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- Nicolas -

- Je suis désolé mais je pense que tu ne devrais pas la croire.

Aby prend le cadre photo sur ma commode pour le regarder. Je le lui prends gentiment – bon d'accord, agressivement - des mains et le repose à sa place.

Pas question qu'elle continue à admirer cette photo où il me manque les deux dents de devant.

- Si c'était la vérité, continué-je, elle n'aurait pas échappée aux yeux des Maîtresses. Ni elle, ni ses amis.

Personnellement, je les appelle ''Maîtresses'' parce que je sais que ça les énerve. Les autres les surnomment souvent les ''Grandes'', ce qui est beaucoup moins amusant.

Aby commence enfin à comprendre là où je voulais en venir :

- Ou alors, Laurel n'est pas à cent pour cent Sentinelle. Une Hybride ou un Réceptacle... ou peut-être une Irrégulière... Ah, foutue amulette protectrice...

Je commence à me dire qu'il lui manque des neurones.

- Tu l'aurais tout de suite remarqué si elle avait une double-aura ou si elle était possédée. Tu sais bien que les amulettes ne supportent pas les pressions des auras comme celles-ci, Tête de Nœud ! Moi, je vote pour l'Irrégularité.

J'ai beau me moquer d'elle, j'ai raison. Et Biby devient beaucoup trop comme une ''humaine'', ces derniers temps.

- Ouais, ça doit être ça. Bon, je dois y aller, dit-elle en se levant. Dis bonjour à Naomi et Patrick de ma part !

Il faut que je lui dise.

- Je trouve que tu attaches beaucoup trop d'importance à ces filles, Humaines ou pas, c'est des inconnues. Tu ne leur dois aucune vérité. Je t'aurais prévenue.

- C'est ça, à plus Nicolas !

Je m'allonge dans mon lit et m'étire. Quelque chose me pique les côtes. Je me redresse et attrape l'objet en question.

La carte de visite de l'ange démoniaque.

***

Je me racle la gorge, inspire et donne tout ce que j'ai :

- Allôôôôôô ?

C'est le plus beau allô de toute ma vie.

- Arrête tes bêtises et dis-moi ce qui t'amène à m'appeler seulement maintenant.

A peine a-t-elle décroché qu'elle me casse déjà les oreilles. Je n'ai pas envie de lui dire que j'ai dû remuer ciel et terre pour avoir son numéro.

Je suis plutôt tenté par l'idée de l'exaspérer encore plus.

- Oh la la... tu as l'air de mauvaise humeur...

Je nettoie le comptoir et mets les verres sales à laver. Je cale mon téléphone entre ma joue et mon épaule et prépare un expresso pour la table quatre.

Aby grogne à l'autre bout du fil.

- Dis-moi c'que t'as à dire, s'il te plait.

MemoriaeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant