Chapitre V : Eclairs

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Musique進撃 pf20130218 巨人
Par Hiroyuki Sawano

Le vent soufflait, soulevant nos capes. La mer était agitée. Des vagues énormes la secouaient, et s'écrasaient sur la plage rocailleuse. Nous nous trouvions à un endroit de l'île où je n'avais jamais été. Ce n'était pas une plaine verte comme la zone près du mur des condamnés Eldiens. Ici, le paysage était plus montagneux : le sol n'était presque pas recouvert d'herbe, et il y avait partout des collines irrégulières, plus ou moins grandes. Pas de pic rocheux particulièrement haut, aucun arbre en vue... Je secouais la tête en réalisant ce que je faisait. Encore aujourd'hui, je cherchais instinctivement des points où je pourrait m'accrocher en utilisant l'équipement tridimensionnel. J'imaginais que c'était normal après ce qu'on avait tous vécu, on restait prudent en-dehors des murs... Mais cela faisait plusieurs années déjà qu'il n'y avait plus de titans à combattre sur l'île entière... A ce moment, je sentis une goutte sur mon épaule. Il n'allait pas tarder à pleuvoir, et fort. Avant que nous nous mettions à découvert, Hanji donna des directives :

« Regroupez-vous ! L'idéal serait de pouvoir observer les forces ennemies afin d'estimer leur nombre et leur nature précise... Il faudrait qu'on sache précisément combien il y a de ces bateaux plus armés que les autres. Leur torpilles et leurs canons à grande distance sont le vrai danger, ils sont presque la seule force armée de la flotte. Il faudrait une cachette pour les observer sans être vu. Il est impératif de jauger leur armée pour éviter toute mauvaise surprise, mais j'aimerais autant qu'ils ne nous repèrent pas...

—Major ! intervint Armin. Ce rocher devrait pouvoir nous abriter. En plus, je pense qu'on est hors de portée de leurs obus si jamais ils nous repèrent.

—On sera un peu à l'étroit derrière ce truc, non ? demanda Jean. En étant tous parqués ici, ça va pas nous laisser beaucoup de liberté de mouvement.

—C'est mieux que rien, répondit Hanji. Si tout se passe normalement, on aura pas besoin de se déplacer, donc on devrait pouvoir rester ici. Connie, prend la longue-vue, et observe. Discrètement.

—Bien compris ! »

Il retira une longue-vue de sa sacoche et l'allongea. Il rampa ensuite pour se placer en haut du rocher, à plat ventre.

« Alors, où sont-ils... commença-t-il. Ah, ouais, c'est bon, je les vois. »

En fait, pas besoin de longue-vue pour les apercevoir. En passant un œil derrière le rocher pour regarder au large, on pouvait distinguer parmi les nuages sombres de la fumée noire. Et sous cette fumée, on voyait des formes grises se rapprochant lentement. Il y eut un flash lumineux, puis un bruit de tonnerre. L'orage éclatait, et la pluie tombait plus fort maintenant.

« ...quatorze, quinze. Le compte est bon, compta Connie. Par contre, avec l'averse, je distingue mal leurs armements.

—On va être trempé jusqu'aux os... gémit Sasha.

—Ça va surtout réduire notre visibilité en combat, s'inquiéta Armin.

—Ce sera surtout un problème pour eux non ? demanda Jean. Ça va bien gêner leurs canons. Tant mieux.

—Connie, tu ne peux toujours pas distinguer leurs équipements ? interrogea Hanji.

—Si, un peu mieux, maintenant qu'ils sont plus près. Alors, si j'en crois la forme des bateaux... Il doit y avoir 4... Non, 5 destroyers. Par contre, celui-là est bizarre... Il est plus gros, mais pas armé. On dirait une sorte de cargo. »

Hanji lui prit la longue-vue et regarda rapidement.

« Il doit sûrement transporter des munitions et du carburant... A moins que ce ne soit du matériel pour s'installer ici ? Enfin bref, ils semblent avoir la même configuration d'attaque qu'avant. Eren et Armin, prenez vos positions, ce sera bientôt à vous. Ah, et évidemment, on ne peut pas se permettre d'épargner de navires cette fois. »

Ils acquiescèrent tous deux en silence. À coté de moi, Eren mit sa capuche pour se faire plus discret. Avant qu'il ne rejoigne Armin, je posai ma mais sur son épaule :

« Eren... Fais bien attention à toi, d'accord ?

—Ouais... T'inquiètes pas pour moi. On se revoit tout à l'heure. » me salua-t-il avec un un léger sourire.

Je l'espères... Ce moment me rappela notre première bataille à Trost... J'avais eu un mauvais pressentiment et, avant que nous nous séparions, je lui avais demandé de ne pas mourir. Il l'avait mal pris. Aujourd'hui, il ne me repoussait plus quand je m'inquiétais pour lui ou quand je le surprotégeais. Il devait avoir compris que ce n'étais pas parce que je le pensais faible, au contraire.

« Eren, dépêche toi, on doit partir ! appela Armin à quelques mètres de nous.

—Ouais, j'arrive.

—A tout à l'heure, Mikasa, me dit Armin.

Il ajouta à voix basse sans qu'Eren puisse entendre :

« Hé... C'était trop timide, ça... Il faut être plus explicite.

—Hm ? De quoi tu parles?...

—Bah, faudra bien que tu lui dises, un jour... » dit-il en me faisant un clin d'œil.

Quand je compris enfin, mes joues s'empourprèrent.

« Hein ?? Non ! C'est pas ce que... » commençai-je, mais il était déjà parti.

Eren et Armin étaient prêts à partir pour se transformer en titans aux lieux décidés.

« Les navires ennemis approchent. Vous pouvez y aller, lança Hanji.

—On compte sur vous, les gars. » déclara Jean.

Ils lancèrent leur chevaux au galop en direction de l'ennemi, puis se séparèrent pour atteindre deux endroits différents. Armin se plaça près d'un amas de rochers et Eren se cacha derrière le dernier rocher avant la mer.

Puis, successivement, deux lumières éclatantes nous aveuglèrent. Un son tonitruant retentit, et, à travers les tremblements du sol, nous ressentîmes l'arrivée fracassante des deux titans.

Un amour à contretemps - EremikaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant